• Une semaine plus tard.

     

    Rueil Malmaison,  France. 20h30.

     

    ~ 396 ~

     

    Paveł était dans son appartement où il se prélassait tranquillement après avoir eu la joie d’apprendre qu’il avait validé sa première année de Master en Technologie Sonore et Visuelle avec mention Très Bien.  Il ne lui restait plus qu’une année d’étude et il poursuivrait avec un Doctorat !

    Son logement, que son père lui avait acheté quand il avait débarqué en France pour faire ses études, était parfaitement rangé et ses bagages prêts. C’était la fin des cours et le début des vacances donc il rentrait au bercail dans deux petits jours.

    Le grand blond n’avait pas encore eu le courage d’avouer à son père qu’il était au courant pour Köylen mais il s’était décidé d’aborder le sujet avant qu’ils ne se rendent à Helsinki pour assister à la dernière date de concert de Gen X.

     

    ~ 396 ~

     

    Paveł se souvenait encore du jour où son père l’avait appelé à la hâte après avoir visionné le live de l’ancien quintette. Il lui avait ordonné de faire tout ce qu’il pouvait pour leur chopper des places. Le jeune homme avait vraiment eu chaud pour se les procurer parce que sa connexion internet avait décidé de bugger juste après sa validation d’achat. 

    En tout cas, il attendait cette soirée avec un mélange d’impatience et surtout de tristesse car Gen X était son groupe favori. Il avait passé la majeure partie de son adolescence et de sa vie de jeune adulte avec leur musique aux oreilles et avait assisté à tous les concerts qu’il pouvait.

     

    ~ 396 ~

     

    Il avait même été voir Köylen et Calypso à l’Eurovision alors qu’il détestait ce concours qu’il trouvait kitschissime à souhait, c’était pour dire... !

    Alors savoir que son idole était son demi-frère caché continuait de hanter son esprit. Il recevait assez souvent des nouvelles de ce dernier par le biais de Calypso et même dans ces moment là, il avait du mal à réaliser qu’il conversait avec elle parce qu’il était tout aussi fan d’Amaranth.

     

    ☠ ☠ ☠

     

     Une heure plus tard.

     

    ~ 396 ~

     

    Alors qu’il était dans sa cuisine à attendre sa livraison de Pizza, la sonnerie de son application Skype sur son ordinateur le fit sursauter.

    Il se dirigea rapidement vers l’appareil et à sa plus grande surprise, il constata que c’était Calypso. D’une main tremblante, il accepta l’appel et une seconde plus tard, il vit le visage de la jeune femme apparaître.

     

    ~ 396 ~

     

    - Salut Paveł, tu vas bien ? Je te dérange pas trop... ?

    - Salut, Calypso ! Non tu ne me dérange pas du tout ! Comment vas-tu ? Et tes bébés ? Et Köylen... ?

     

    Elle vit le sourire de Caly s’élargir quelques secondes avant qu’elle ne lui réponde.

     

    - Bah écoute, on va tous bien... Il y a quelqu’un qui voulait te rencontrer, ce soir. Tu as un peu de temps devant toi ?

     

    Le cœur du grand blond s’emballa. Il avait directement compris ce qu’il se passait... Köylen était prêt à faire sa connaissance. Ça ne pouvait être autre chose que ça. Il sentait déjà les larmes lui monter aux yeux.

    Ayant la gorge trop nouée pour répondre de vive voix, il se contenta de hocher la tête frénétiquement, ce qui fit sourire davantage la petite brune.

    Il la regarda décaler sa chaise et vit quelqu’un en ajouter une à ses côtés avant de lentement s’asseoir.

     

    - Oh putain, Oh putain... C’est lui, c’est Köylen... C’est...

     

    ~ 396 ~

     

    - Ça bug ? L’entendit-il dire à sa compagne en finnois tout en regardant suspicieusement vers lui. - On dirait que l’image est figée.

    - Non... J’crois qu’il est en état de choc. Dit Caly en ricanant un peu.

    - Heu... Bonsoir... Dit enfin Paveł, en anglais, une fois ses esprits retrouvés. - Bonsoir Köylen. Ravi de te voir en bonne santé.

    - Bonsoir et merci... Répondit le grand brun avec un brin de timidité, chose qu’il était rare d’observer chez lui.

    - Je suppose que Calypso, Sebastian et Korben ont dû t’expliquer les choses. Tu dois avoir pas mal de questions...

    - En effet, et c’est pas peu dire. Acquiesça Köylen qui remarquait à présent bien qu’ils avaient un air de ressemblance. C’était tellement troublant...

    - J’en ai quelques-unes aussi... Mais avant tout je voudrais que tu saches que je suis vraiment très heureux de te rencontrer, même si c’est à distance et merci de m’avoir contacté.

     

    ~ 396 ~

     

    - Je t’en prie... Je te cache pas que j’arrive pas encore à croire qu’on soit demi-frère... Je me suis toujours considéré comme un orphelin même si je savais que j’avais un père quelque part.

    - Oui, je sais ce que mon père a fait à ta mère... C’est à cause de moi, je suis désolé. S’excusa-t-il.

    - C’est plutôt celle de notre père. Rectifia Köylen. - Il aurait pu être franc avec ma mère et lui dire la vérité... La connaissant elle aurait accepté la situation et je suis même sûr qu’elle aurait adoré t’élever... Enfin nous élever, du coup... C’était dans son tempérament, en tout cas.

    - Elle avait l’air d’être quelqu’un de chouette... et je pense qu’elle n’a cessé d’hanter notre père jusqu’à aujourd’hui. D’ailleurs tu sais que mon prénom vient de ton propre nom de famille... ? Paveł : Pawelski... C’est l’une des choses que m’a avoué mon père le soir où il nous a appris notre lien de parenté. Lui apprit Paveł. - Donc je pense que ses sentiments envers elle devaient être vraiment très forts pour aller jusqu’à lui rendre hommage à travers moi.

     

    Köylen reçut ces informations avec beaucoup de tristesse mais n’y fit rien paraître...

     

    - Qui est ta mère, à toi... ? Lui demanda alors le grand brun.

    - Je ne la connais pas... Je sais juste qu’elle s’appelle Elana, que c’était une ex-copine de mon père qui lui a caché sa grossesse et a jugé bon de m’abandonner à l’âge d’un mois sur le perron du domicile de mes grands-parents avant de partir sans laisser de trace. 

     

    ~ 396 ~

     

    - Ah... Désolé...

    - T’inquiète, je le vis bien. Le rassura-t-il. - J’ai eu une super vie dans l’ensemble... Bon, avec des hauts et de bas, comme tout le monde mais je ne suis pas du tout à plaindre.

    - Tant mieux pour toi. Et... Qu’est-ce qu’il fait dans la vie... ? Demanda Köylen avec une certaine lenteur.

    - Papa ? Eh bien, il est prof de musicologie à l’Université de Prague et il donne aussi des cours de chants au Conservatoire. Köylen, je te promets que c’est un type bien...

    - Peut-être pour toi... Toujours est-il que me concernant, il m’a complètement abandonné donc je ne sais pas si je peux le voir comme tel.

    - Je suis incapable d’apporter des preuves de ce que je vais te dire... mais je pense qu’il a découvert ton existence quand tu es devenu célèbre. Vu comme il idolâtrait presque Gen X, c’est ce qui me paraît le plus plausible. Dit Paveł. - On a dû aller à plus d’une vingtaine de vos concerts ensemble... et à chaque fois il était ému aux larmes d’être là. Il me foutait un peu la honte dans ces moments là... mais maintenant je comprends pourquoi il était dans un tel état.

     

    Köylen mit un certain temps à répondre parce qu’il n’arrivait pas à croire que pendant toutes ces années où il s’était produit avec Gen X sur scène, son père était parmi le public... C’était quelque chose qui lui paraissait tellement irréel...

     

    - Tu lui as avoué être au courant de notre lien de parenté... ? Lui demanda-t-il alors.

    - Non, pas encore... Mais je compte le faire dès mon retour à Prague d’ici deux jours.

     

    ~ 396 ~

     

    - Arrange-toi pour que ce soit fait parce que je voudrais vous rencontrer tous les deux, en chair et en os. Lui apprit alors Köylen avec beaucoup de calme. - Autant que toutes les vérités soient dites en face à face.

    - Vrai... Vraiment ?! Paveł n’en revenait pas d’une telle proposition. Il était bien évidement super content même s’il restait tout de même un peu anxieux d’avoir cette discussion avec leur père. - Quand est-ce que tu voudrais que ça se fasse ?

    - Le plus rapidement possible... Avant la naissance de mes triplés, si ça te va.

    - Bah écoute, on viendra en Finlande pour assister à la dernière date de votre concert d’adieu. Tu penses que ça pourrait se faire dans ces eaux-là... ?

    - Ouais ça me paraît bien. Acquiesça Köylen. - Je t’écris l’adresse de chez nous. Dit-il ensuite en tapant quelques secondes sur le clavier. - Je te propose de venir la veille du concert final, vers 14h... ?

    - C’est parfait ! On est censé arriver ce jour-là vers 10h, en plus donc c’est tout bénef’. Je te tiendrai au courant après avoir parlé avec lui.

    - Ça marche... Acquiesça Köylen. - Et toi, sinon... ? Tu fais quoi dans la vie ?

     

    Paveł lui détailla son cursus actuel et sans aucune difficulté, les deux demi-frères commencèrent à parler musique sous le regard et l’ouïe de Calypso qui ne pouvait s’empêcher de sourire à cet instant.

    Cela devait faire déjà une bonne demi-heure qu’ils discutaient sur cette passion qu’ils avaient tous en commun et elle ne pouvait pas être plus heureuse. Köylen souriait et était bavard... Cela signifiait qu’il appréciait la personne avec qui il discutait.

    C’était bon signe pour la suite. Elle ferait tout son possible pour que cette rencontre se passe bien et elle espérait qu’à son issue, Köylen discuterait avec la même ferveur avec son père.


  • ♬ DragonForce - Silence 

      

    Deux jours plus tard.

     République Tchèque. Dans une zone pavillonnaire de Prague. 15h00.

     

    ~ 397 ~

     

    Après près de quatre heures de vol, Paveł arriva enfin dans sa maison d’enfance.

     

    ~ 397 ~

     

    Sans grande surprise, la musique de Gen X résonnait dans la bâtisse et il entendait son père chanter en même temps au loin, sûrement dans la cuisine où il sentait l’odeur de steak lui frétiller les narines.

    C’était l’un des titres préférés de son paternel. Issue du tout premier album de l’ancien quintette, ce titre n’était pourtant pas très gai puisqu’il parlait de suicide... Mais bon, certains morceaux vous prenaient aux tripes quel que soit le sujet abordé.

     

    ~ 397 ~

     

    Il posa lentement ses bagages près de la porte d’entrée et se dirigea vers la source de bruit où il vit son père découper de la viande et des légumes, à fond dans sa musique.

    Son père avait une si jolie voix, une voix qu’il qualifiait de velours et Paveł regrettait qu’il n’ait pas voulu poursuivre de carrière dans la chanson. Il aurait tellement fait un malheur ! En plus c’était un très bel homme, surtout du haut de ses bientôt 41 ans !

     

    - Salut p’pa ! Dit Paveł en tchèque pour enfin signaler sa présence.

     

    ~ 397 ~

     

    Son père se retourna, tout sourire et vint l’enlacer très affectueusement.

     

    - Mon fils ! T’es là bien plus tôt que ce que je pensais !

    - Je voulais te faire la surprise ! Lui mentit-il un peu.

     

    En vérité, il était venu en avance pour essayer de le prendre sur le fait avec de l’alcool. Pour l’instant, il ne remarqua rien dans la pièce... Il fouillerait discrètement les placards plus tard.

     

    - J’ai pas fini la préparation du repas, du coup... Tu vas devoir patienter un peu. Lui dit-il à la fin de leur étreinte.

    - C’est pas grave et je vais t’aider. Lui proposa-t-il alors.

    - Comme tu veux, fiston. Accepta le grand brun. - Alors, quels sont tes résultats de fin d’année ?!

     

    ~ 397 ~

     

    Paveł lui fit part de sa réussite et après des félicitations joyeuses de son fier papa, ils discutèrent de choses et d’autres... dans une atmosphère détendue comme ça l’était la plupart du temps dans cette grande maison chaleureuse.

    Ils passèrent à table et continuèrent de discuter tout en se délectant de l’excellente cuisine de Karel avant que son fils ne propose de débarrasser la table, ce que son père lui laissa faire volontiers tout en allant sortir les poubelles.

     

    ~ 397 ~

     

    Après avoir mis toute la vaisselle dans le lave-vaisselle, Paveł entreprit de vérifier tous les coins et recoins des placards et tous les petits endroits où il était déjà tombé sur de l’alcool par le passé. Il était tellement prit dans son inspection qu’il ne remarqua même pas que son père était derrière lui en train de le regarder faire, un léger sourire triste au visage.

     

    - Je n’ai pas bu une seule goutte depuis ce soir-là, Paveł... Rassure-toi.

     

    ~ 397 ~

     

    Le concerné sursauta un petit peu et se tourna lentement vers son père, embêté de s’être fait prendre.

     

    - Désolé... S’excusa le grand blond.

    - C’était si grave que ça... ?

    - Bah assez pour que tu ne t’en souviennes pas... Répondit le grand blond. - Mais je te fais confiance...

    - Pas à cent pour cent visiblement. Je peux pas t’en vouloir... Fit Karel avec un ton un peu triste. - Mais sache que j’ai repris contact avec mon parrain aux Alcooliques Anonymes et que je n’ai pas l’intention de rechuter.

    - Je suis ravi d’entendre ça... Mais je me demandais pourquoi l’accident des Gen X t’avais tant chamboulé jusqu’à briser tes quatre ans de sobriété... ? Lui demanda alors Paveł qui essayait de lui tendre une perche pour qu’il puisse avoir l’opportunité de lui dire la vérité de son propre chef.

     

    Le grand blond regarda le visage de son père devenir de plus en plus triste. Il regardait le sol et semblait réfléchir...

     

    - J’ai simplement été touché que la vie de ces jeunes soit fauchée ainsi... Marmonna-t-il ensuite. - Dieu merci que Köylen s’en soit sorti. Ce sera un déchirement de revoir Gen X sur scène pour la dernière fois...

     

    ~ 397 ~

     

    - Ecoute papa... Ce soir-là, tu m’as dit des choses qui ont littéralement changé ma vie...

    - Comment ça... ? Lui demanda alors Karel en le regardant droit dans les yeux. - Qu’est-ce que je t’ai dit ?

    - Tu... Tu m’as dit être le père biologique de Köylen, papa...

     

    Là, il vit des larmes monter aux yeux de son père qui reculait machinalement, sous le choc.

     

    - Non... Non... C’est pas vrai... J’ai pas dit ça... J’ai menti...

    - Tu... Tu m’as montré des photos de toi avec sa mère...

     

    ~ 397 ~

     

    À court de mots, son père commença à pleurer à chaudes larmes. Jamais il n’aurait cru que son état d’ébriété lui aurait fait avouer son plus grand secret à son fils aîné.

     

    - Pardonne-moi, mon fils... Pardon... Pardon de t’avoir caché ça... Ne me déteste pas !

     

    ~ 397 ~

     

    Très ému, Paveł alla l’enlacer et tous les deux s’abandonnèrent à leurs émotions tout le temps nécessaire. Quand il sentit que son père était à court de larme, il se détacha un peu de lui.

     

    - Je... Je t’ai caché quelque chose moi aussi, p’pa... Lui avoua-t-il à son tour.

     

    Paveł lui dit la vérité sur son voyage en Finlande, sous le regard médusé de ce dernier.

     

    ~ 397 ~

     

    - Tu... Tu as QUOI ?!

    - Tu as très bien compris...

     

    ~ 397 ~

     

    - Oh mon Dieu... Se lamenta Karel en allant s’installer sur son canapé où il fut aussitôt rejoint par son fils. - J’arrive pas à croire que tu aies eu le cran de faire ce que j’ai essayé de faire pendant quatre ans.

    - Comment ça... ? Tu as essayé de le rencontrer plusieurs fois ?

    - J’allais en Allemagne déposer une gerbe de fleur sur la tombe d’Ozvan depuis ton départ pour la France. La deuxième fois où je m’y suis rendu, je l’y ai vu. Expliqua Karel à Paveł. - L’année dernière, je me suis arrangé pour être le premier à déposer des fleurs sur sa tombe et je voulais attendre que Köylen y aille pour me présenter. Seulement il n’était pas tout seul, il y était avec ses amis et il chantait pour sa mère... J’ai pas eu le courage d’y aller.

    - Alors... tu as appris son existence quand Gen X est devenu célèbre ?

    - Oui... Et j’ai commencé à boire pour atténuer la douleur et ma tristesse. Lui expliqua Karel. - Si seulement j’avais su... Il doit tellement me détester...

     

    ~ 397 ~

     

    - J’ai discuté avec lui il y a deux jours, p’pa...

    - Ah... Ah bon...  ?

    - Il veut nous rencontrer tous les deux. La veille du dernier concert de Gen X, à quatorze heures chez lui. Lui apprit alors Paveł avec une certaine excitation alors que les grands yeux bleus de son père se remplissaient encore de larmes.

    - C’est... C’est vrai ? Il... Il...

     - Je ne pense pas qu’il te déteste... Je l’ai surtout senti déçu et un peu froid à ton égard mais il veut connaître la vérité. Tout comme moi...

    - Je... Je comprends...  

    - Tu viendras, n’est-ce pas ? Voulu savoir Paveł pour se rassurer.

    - Oui... Oui, je viendrai. C’est ce que j’attendais depuis huit ans après tout.

    - Je suis rassuré. Je vais pouvoir leur confirmer notre venue... Ça va bien se passer, je suis confiant. Dit son fils, un grand sourire aux lèvres. - En tout cas sache que lui et moi on beaucoup de points en commun et qu’on a passé deux heures à discuter musique !

     

    ~ 397 ~

     

    Karel se contenta de hocher de la tête. Il était à la fois extatique et très anxieux de rencontrer ce fils qu’il avait eu avec cette jeune allemande qui continuait encore de hanter ses jours et ses nuits.

    Il espérait, tout comme son ainé, que cette rencontre se passerait dans les meilleures conditions.


  • Un mois plus tard.

     

    Hartwall Arena, Helsinki, Finlande. 19h45.

     

    Le premier concert d’adieu de Generation X commença en grande pompe. Le public s’époumonait déjà aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’arène. C’était tout simplement de la folie.

    Tous les médias internationaux couvraient l’événement et les envoyés spéciaux eux-mêmes étaient partagés entre l’euphorie et la tristesse de dire au revoir à ce groupe qui aura marqué des générations en seulement huit années d’existence.

     

    ~ 398 ~

     

    Dans l’une des loges du groupe, Köylen venait tout juste de terminer d’enfiler l’un de ses mythiques costume avec l’aide de Calypso qui l’épousseta affectueusement. Le regard empli de tendresse et de tristesse, comme tout le monde ici présent.

     

    - Jan et Torsten doivent tellement être fiers de vous de là où ils se trouvent.

    - J’en doute pas une seconde ! Acquiesça le chanteur. - On va passer une bonne soirée.

    - Faites bien trembler l’arène !

    - Faut pas m’le dire deux fois, ça !

     

    ~ 398 ~

     

    Ils sortirent de la loge pour rejoindre le petit salon attenant où à leur plus grande surprise, ils virent les Vuokko discuter avec les autres membres du groupe.

    Caly lui avait expliqué à quel point Tea avait changé pour le meilleur, ce qui le surprit et l’intrigua beaucoup. Il garda tout de même un tout petit peu de réserve quand il arriva à la « hauteur » de Wilhem.

     

    ~ 398 ~

     

    - Quel plaisir de te revoir Köylen ! S’exclama se dernier en lui faisant une chaleureuse accolade. - Et regarde-toi, Caly ! T’es rayonnante ! Félicitations ! Tous nos vœux de bonheur.

    - Merci, Wil’ ! Dirent le couple d’une seule et même voix.

     

    ~ 398 ~

     

    - Quand est-ce qu’ils arrivent ? Demanda alors Sindel.

    - Dans un peu moins de trois semaines. C’est la dernière ligne droite, ça y est... Répondit Caly, un sourire éclatant au visage.

    - Assieds-toi, d’ailleurs... Lui ordonna gentiment son copain.

     

    ~ 398 ~

     

    Caly roula légèrement des yeux et prit place dans sa petite chaise roulante.

     

    - Félicitations à vous... Dit timidement Tea mais très sincèrement.

    - Merci, Tea... Ravi de voir que tu vas mieux et merci d’être venu me voir pendant mon coma.

    - Je t’en prie... Tu es bien venu me voir pendant le mien. C’était le moins que je puisse faire...

     

    Contre toute attente, ils rigolèrent ensemble. Caly regardait la scène avec un petit sourire. Qui aurait pu croire qu’ils se retrouveraient dans la même pièce que Tea à rire avec elle... Comme quoi, la vie réservait vraiment son lot de surprise.

     

    ~ 398 ~

     

    - Et quoi de neuf pour toi, Wil ? Demanda alors la petite brune à son géant d’ami.

    - Bah... figurez-vous que je reviens à Helsinki à la rentrée prochaine. Avec Sindel on a décidé de poursuivre nos études ensemble à la capitale.

    - Sans déc’ ! C’est génial, ça ! S’exclama Caly, heureuse. - Ça veut dire qu’on se verra souvent !

    - Et ouais !

    - Et pour ma part je pars faire des études de stylisme à Paris. Révéla Tea, pas peu fière de pouvoir continuer d’évoluer dans le domaine qui la passionne.

     

    Cette fois, elle avait vocation à créer des vêtements pour toutes les morphologies et comptait lutter contre la maigreur dans le monde de la mode. Elle allait en faire une affaire personnelle et mettre toutes les chances de son côté afin de changer les mentalités.

    Elle reçut les félicitations sincères de Köylen et Calypso qui l’encouragèrent dans son projet.

     

    - Vous n’allez pas tarder à monter sur scène. Leur fit savoir Denn. - Tenez-vous prêt.

    - Ça marche ! Dit Sebastian dont le fils dormait paisiblement dans l’une des chambres de la loge avec Svenja, Eol et la petite Thèbes, le deuxième enfant et première fille d’Elios et Zhuen qui avait vu le jour il y a à peine quatre semaines.

     

    ~ 398 ~

     

    - Merci de nous accompagner pour cette série de concert, les gars. Ça nous touche énormément... Dit Köylen à destination de Sledge et Dante.

    - De rien, Köylen... On est une famille, maintenant, non ? Répondit Sledge, un léger sourire aux lèvres.

     

    Köylen se contenta d’opiner du chef pour acquiescer. Ouais... Ils formaient une famille, maintenant.

     

    - Ok, c’est parti... !

     

    ~ 398 ~

     

    Les cinq musiciens se dirigèrent vers la scène. Les rideaux étaient encore tirés mais le bruit que faisaient les spectateurs étaient tonitruant alors que le show n’avait même pas commencé.

    La gorge des trois Gen X originaux se serra illico car il réalisait à cet instant précis qu’ils allaient jouer leurs derniers concerts ensemble avant un bon moment et que c’était la première fois qu’ils joueraient sans Jan et Torsten.

    Ils se reprirent rapidement et les lumières s’éteignirent lentement, poussant le public à crier toujours plus fort.

     

    ~ 398 ~

     

    Quand le rideau tomba, les cris se transformèrent en hurlement et tous les spectateurs se mirent à sauter de joie. La grande majorité pleurait déjà et les cinq musiciens restèrent là, à les regarder pour s’imprégner du moment le plus longtemps possible. Ils n’oublieraient jamais cette soirée. Jamais...

     

    - Bonsoir à vous tous ! S’exclama enfin Köylen. Le sourire aux lèvres. - Si vous saviez comme vous êtes beaux, ce soir.

     

    Son compliment ne fit évidemment rien pour apaiser leur public qui était dans un état indescriptible alors qu’ils n’avaient pas encore joués une seule note.

     

    ~ 398 ~

     

    - Merci infiniment d’être là. Continua le leader. - Ce soir, nous allons célébrer la vie. La vie de Jan, Torsten, Seppo et la vie de Generation X. Nous allons nous amuser, chanter et pleurer ensemble ! Ne faisons pas de ces adieux un moment triste... mais un moment festif où nous allons nous rappeler tous les bons moments passés ensemble ! C’est pourquoi nous allons commencer cette soirée avec ce titre qui nous a révélé à vous... Qui a fait que vous avez cru en nous, des petits gamins de seize ans, à l’époque. C’est ce titre, notre premier single qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui... Vous êtes prêts ?!

     

    ♬ Sturm und Drang - Molly The Murderer
    Ma trad !


    Le public hurla de plus belle en guise de réponse. Ce fut assez pour donner la patate aux Gen X qui entamèrent enfin les premières notes de ce concert d’adieu.

     

    ~ 398 ~


    Ragin', as the night begins to raise - Enragée, alors que la nuit commence à se lever
    An ambush waiting for the prey - Une embuscade attendant sa proie
    Gonna shoot me in cold blood - Tu vas me tuer de sang froid
    Cavin', as I admit the crime is mine - Cédant, alors que j’admet mon crime
    Though we both crossed the line - Bien qu’on ait tous les deux dépassé les limites
    My friend - Mon amie

    Still you murder me - Pourtant tu m’assassines
    Yeah, you murder me - Ouais, tu m’assassines
    Still you murder me - Pourtant tu m’assassines
    With your lies - Avec tes mensonges

     

    ~ 398 ~


    Baby baby, you murder me - Bébé Bébé, tu m’assassines
    Baby baby, you murder me - Bébé, Bébé, tu m’assassines
    Your weapons are words - Tes armes sont des mots
    Killers when heard - Te tuant à leur entente
    They murder me - Ils m’assassinent

    If you try to assassinate me - Si tu tentes de m’assassiner
    You're doing it perfectly - Tu t’y prends parfaitement
    Take a good look at me - Regarde-moi bien
    I'll take a bullet for free - Je prendrai une balle gratuitement
    With no alibi - Sans alibi
    Molly you murder me - Molly tu m’assassines

     

    ~ 398 ~


    Crazy, thinking you would ever change - Quelle folie, de penser que tu changerais
    The nights will always be the same - Les nuits seront toujours les mêmes
    For you and I - Pour toi et moi
    I would change this, if only you would let me - Je changerais ça, si seulement tu me laissais faire
    But baby you don't get this - Mais bébé, tu piges pas ça
    You don't even try - Tu n’essaies même pas

    Instead you murder me - À la place, tu m’assassines
    Yeah, you murder me - Ouais, tu m’assassines
    Still you murder me - Pourtant tu m’assassines
    With your lies - Avec tes mensonges

     

    ~ 398 ~


    Baby baby, you murder me - Bébé Bébé, tu m’assassines
    Baby baby, you murder me - Bébé Bébé, tu m’assassines
    Your weapons are words - Tes armes sont des mots
    Killers when heard - Te tuant à leur entente
    They murder me - Ils m’assassinent

    If you try to assassinate me - Si tu tentes de m’assassiner
    You're doing it perfectly - Tu t’y prends parfaitement
    Take a good look at me - Regarde-moi bien
    I'll take a bullet for free - Je prendrai une balle gratuitement
    With no alibi - Sans alibi
    Molly you murder me - Molly tu m’assassines

     

    ~ 398 ~


    Your tribe I fight - Je combats ta tribu
    Just wait to drown - J’attends juste de me noyer
    No loses like this - Pas de pertes
    Just waiting for dead - J’attends juste la mort
    Cos' I'm the only one - Parce que je suis le seul
    It's just an another one of your lies - Juste un autre de tes mensonges
    You murder me - Tu m’assassines
    Murder me - M’assassines

    Murder me - M’assassines
    Baby baby, you murder me - Bébé Bébé, tu m’assassines
    Your weapons are words - Tes armes sont des mots
    Killers when heard - Te tuant à leur entente
    They murder me - Ils m’assassinent

    If you try to assassinate me - Si tu tentes de m’assassiner
    You're doing it perfectly - Tu t’y prends parfaitement
    Take a good look at me - Regarde-moi bien
    I'll take a bullet for free - Je prendrai une balle gratuitement
    With no alibi - Sans alibi

     

    ~ 398 ~


    Your weapons are words - Tes armes sont des mots
    Killers when heard - Te tuant à leur entente
    Your weapons are words - Tes armes sont des mots
    Killers when heard - Te tuant à leur entente
    You murder me - Tu m’assassines
    Murder me - M’assassines