• ~ 367 ~

     

    Caly resta figée, la bouche grande ouverte en entendant ce que ce jeune homme venait juste de lui dire. Elle devait halluciner, ce n’était pas possible ! Elle avait dû sûrement mal entendre...

     

    - Vous êtes qui ?! Lui demanda-t-elle alors encore une fois.

    - Je sais que ça peut sembler absurde mais je suis bien le demi-frère de Köylen Pawelski. Nous avons le même père...

    - Mais... Mais... Bégaya la petite brune, les yeux ronds et exorbités.

    - Si ça peut vous rassurer, je viens moi aussi de l’apprendre. Lui révéla-t-il alors, un léger sourire triste au visage.

    - J’ai besoin de deux secondes... Dit Caly en se massant les tempes et en essayant de retrouver une respiration correcte.

     

    ~ 367 ~

     

    Elle n’arrivait tout simplement pas à croire ce qui était en train de se passer et pendant une fraction de secondes, elle crut que ce jeune homme mentait. Seulement, quand elle posa son regard sur le visage du jeune homme, elle ne pouvait nier qu’il y avait une certaine ressemblance avec Köylen même s’ils ne partageaient pas la même couleur de cheveux, ni d’yeux.

    Ses yeux, justement, étaient de cette couleur bleue saphir décrits par Ozvan dans cette si belle chanson à destination de Karel. Ce jeune homme était donc indéniablement le fils de ce dernier...

     

    ~ 367 ~

     

    Caly vit Sebastian et Korben arriver dans le couloir où ils se trouvaient. Ils sortaient visiblement de leur séance de psychothérapie et venaient rendre visite à Maya, Köylen et elle-même comme tous les jours, à présent.

    Seulement lorsqu’ils virent la scène devant eux, intrigués, ils se dirigèrent vers leur amie d’un pas assez rapide en remarquant qu’elle semblait perturbée au plus haut point. Ils se demandaient, évidemment, qui était ce jeune homme et qu’est-ce qu’il avait bien pu lui dire pour la mettre dans un état pareil.

     

    ~ 367 ~

     

    - Salut, Caly... Tout va bien ? Lui demanda alors Sebastian dès qu’il arriva à son niveau. Il lança un regard suspicieux  à l’autre jeune homme blond du couloir avant de redonner son attention à la jeune femme.

    - Oui, oui, t’inquiète... Lui dit-elle en se reprenant rapidement.

     

    Paveł, lui, était assez mal à l’aise face à la situation mais il était là dans un but précis et il irait jusqu’au bout. Il était cependant quand même content de rencontrer ses idoles pour la première fois même si c’était dans de telles conditions...

     

    - Je suis désolé, je ne voulais pas vous mettre dans un tel état. S’excusa-t-il sincèrement. Il s’était attendu à ce que cette révélation soit un choc, à ce qu’il ne soit pas cru...  Lui-même avait encore du mal à réaliser, mais il avait toutes les preuves pour avancer ce qu’il affirmait.

    - C’est qui... ? Demanda Sebastian à Calypso dans leur langue natale.

    - Vous n’allez jamais le croire... Il me dit être le demi-frère de Köylen.

    - QUOI ?! S’exclamèrent les deux Gen X d’une seule et même voix avant de poser un regard insistant sur le jeune homme, qui, bien qu’il ne comprenait pas un traitre mot de finnois, avait bien compris que Calypso venait de décliner son identité à ses amis.

    - Tu t’appelles comment ? Lui demanda alors Korben en anglais.

    - Paveł Nekovář...

    - Ton père est Karel Nekovář ? Le questionna Sebastian à son tour, l’air très sérieux.

    - Oui, c’est bien lui. Confirma le grand blond. - Écoutez, je peux comprendre que vous soyez dubitatif... Mais j’ai toutes les preuves de ce que j’avance et je peux tout vous expliquer... Enfin je peux vous expliquer ce que mon père a bien voulu me dire.

     

    Les trois finlandais se regardèrent à tour de rôle avec une certaine appréhension. Tout comme Caly, les deux Gen X avaient déjà remarqué une ressemblance avec leur leader... Ils avaient maintenant très envie de découvrir le récit de ce jeune homme et ce ne serait qu’après celui-ci qu’ils décideraient si ils le laisseraient entrer dans la vie déjà bien secouée de Köylen.

     

    - On t’écoute... Dit alors Seb.

     

    ~ 367 ~

     

    Paveł leur expliqua alors qu’il avait appris son lien de parenté avec le leader des Gen X le soir de leur terrible accident. Etudiant la musique à Paris depuis quatre ans, il rentrait dans son pays natal à chaque vacances, il était donc à Prague quand la tragédie se produisit.

    Comme tout le monde, il fut bouleversé par cet accident mais son père était complètement inconsolable. Comme lui, il était un grand fan du quintette mais Paveł ne pensait pas qu’il réagirait aussi gravement.

    Pour illustrer son propos, il expliqua que Karel était un fervent admirateur de Michael Jackson et que lorsque celui-ci mourut, il n’avait pas été dans un tel état. Là, il avait réagi comme quelqu’un qui venait de perdre un membre de sa famille... et ce fut justement lorsque le jeune homme fit remarquer cela à son père que ce dernier lui avoua être le père biologique de Köylen.

    Ses trois interlocuteurs l’écoutaient avec attention mais cela se révéla un peu difficile à cause de son fort accent.

     

    - Je ne l’ai pas cru au début. J’ai cru qu’il divaguait puisqu’il avait beaucoup bu ce soir-là... Mais il m’a montré une photo de lui plus jeune avec une femme blonde aux yeux gris clairs et il était indéniable que Köylen était le produit de leur liaison. Il n’a pas voulu me parler de leur histoire... Je ne sais donc rien à part sa nationalité et son nom...

     

    ~ 367 ~

     

    Il sorti une petite photo où ils purent effectivement voir les parents de Köylen ensemble.

     

    - Je... Je ne sais pas depuis combien de temps il est au courant de l’existence de Köylen. Tout ce que je sais c’est qu’il se rend en Allemagne une fois par an depuis que j’ai quitté la République Tchèque pour y faire je ne sais quoi. Dit le jeune blond en soupirant lentement. - Il y a pleins de choses que je ne comprends pas dans cette histoire...

    - Est-ce que ton père sait que tu es ici ? Lui demanda alors Calypso avec précaution.

    - Non... Il me croit à Paris pour deux jours... Répondit-il. - Pour tout vous dire, il ne se souvient même pas m’avoir avoué être le père de Köylen tellement il était torché ce soir-là.

     

    ~ 367 ~

     

    En voyant les regards suspicieux de ses interlocuteurs, il décida d’apporter de plus amples précisions, tout en restant toujours sincère.

     

    - Je sais que dit comme ça, mon père passe pour un poivrot mais... Cet homme est tout pour moi. Il s’est sacrifié pour m’élever et m’offrir une belle vie. Il a mis ses études de côté pour m’élever quand ma mère m’a abandonné en me déposant sur le porche de la maison de mes grands-parents. J’avais à peine un mois...

      

    Les trois finlandais comprirent alors instantanément pourquoi Karel avait disparu du jour au lendemain, sans laisser de traces... Ils commençaient à voir à peu près clair dans l’histoire familiale de Köylen.

     

    - Il étudiait en Finlande à cette époque et il a tout stoppé pendant un temps pour s’occuper de moi. Concernant son penchant pour la bouteille, il ne s’est déclenché qu’il y a cinq ans pour je ne sais quelle raison... Heureusement que j’ai toujours été là pour le surveiller et qu’il s’est fait aider quand j’ai quitté la maison. J’espère que sa rechute de l’autre soir ne se reproduira plus... Dit-il, la mine un peu triste et inquiète.

     

    Ses interlocuteurs se regardèrent à tour de rôle une fois supplémentaire. Le jeune homme en face d’eux semblait tout à fait sincère et son histoire les toucha. Cependant, cette situation semblait tellement étrange... et il ne savait vraiment pas comment ils allaient annoncer cette nouvelle à leur Köylen.

     

    ~ 367 ~

     

    - J’espère que vous me croyez... Ma famille s’est toujours uniquement composée de ma grand-mère et de mon père. Maintenant qu’elle n’est plus là c’est juste mon père et moi... Il n’a jamais eu de relations sérieuses parce qu’il s’est trop focalisé sur moi... Alors savoir que j’ai un demi-frère et qu’il s’agit en plus de l’un de mes musiciens préférés... Je pense pas que vous puissiez imaginer dans quel état je me trouve. Dit Paveł, les yeux larmoyants. - Je comprendrais que vous ayez besoin de temps pour digérer cette nouvelle... Mais s’il-vous-plaît, laissez-moi le voir, ne serait-ce que quelques secondes.

    - On te croit. Répondit Sebastian calmement après quelques secondes de mutisme où ils essayaient tous de se remettre de cette révélation.

    - Suis-nous... Lui dit-Caly calmement en se retournant pour se rendre vers la porte de la chambre de Köylen.

     

    ~ 367 ~

     

    Paveł sourit instantanément et laissa une petite larme couler sur sa joue qu’il s’empressa d’essuyer avec son manche. Sans même s’en rendre compte, il remerciait les trois jeunes gens dans sa langue natale, tellement il était heureux... et triste à la fois puisque Köylen était dans le coma et que ce n’était pas comme ça qu’il aurait voulu le rencontrer pour la première fois.

    Caly et les Gen X laissèrent Paveł avancer très lentement vers le lit où reposait son demi-frère avec une certaine émotion. Cette scène semblait tout bonnement irréaliste pour eux... mais ils étaient tout de même heureux que Köylen ait la possibilité d’enfin nouer des liens avec sa famille paternelle.

     

    ~ 367 ~

     

    Ils virent Paveł pleurer à chaude larmes alors qu’il chuchotait des mots en tchèque. Le jeune homme était clairement bouleversé d’être là et ils lui laissèrent le temps nécessaire pour se recueillir auprès du leader Gen X.

    Cela dut durer un quart d’heure avant que le grand blond ne revienne vers eux.

     

    ~ 367 ~

     

    - Merci infiniment... ! Dit-il en essuyant une énième fois ses yeux rougis. - Je sais déjà qu’avec tout ce qu’il s’est passé avec Gen X vous ne lui révèlerez pas tout de suite mon existence une fois qu’il sera réveillé... J’attendrai le temps qu’il faudra pour ça, mais si vous pouviez me donner de ses nouvelles de temps en temps, ça me ferait vraiment plaisir.

    - On va s’échanger nos coordonnées et on fera ça... Accepta Caly, le regard bienveillant. - Mais sache que ce sera à lui de décider s’il veut te rencontrer ou non.

    - Je comprends... J’espère qu’il le voudra. Répondit Paveł.  

     

    Ils s’échangèrent donc leurs numéros et réseaux sociaux en quelques secondes.

    Le grand blond sourit davantage, très reconnaissant que sa visite impromptue se soit bien passée. Il avait stressé depuis le moment même où il avait pris la décision de venir en Finlande. Il était maintenant apaisé... Cependant, il se demandait comment il allait annoncer ce qu’il venait de faire à son père...

     

    ~ 367 ~

     

    - Je... Je ne vais pas abuser trop longtemps de votre temps... Dit-il en se dirigeant vers la sortie, suivi de près par les trois finlandais. - Merci encore une fois et à bientôt, j’espère.

    - On te tiendra au courant, promis. Dit Caly avant qu’il ne disparaisse de la pièce.

     

    ~ 367 ~

     

    - Putain de merde... Souffla alors Korben qui, jusque-là, était resté silencieux tellement qu’il était sous le choc. - Manquait plus qu’ça ! Comment vous croyez que Köy va le prendre ?

    - J’en sais rien... Répondit Caly en soupirant longuement. - Il était pas particulièrement emballé de connaître son père déjà. Puis même sans parler de ça, comment et quand lui annoncer ? Il sera déjà dévasté d’avoir perdu ses amis, je sais pas comment on va pouvoir aborder ce sujet avec lui...

    - On trouvera une solution, t’en fais pas... La rassura Seb. - Laissons le déjà récupérer et on avisera ensuite, ok... ?

     

    Caly acquiesça d’un bref mouvement de tête avant de répondre ironiquement pour tenter de dédramatiser la situation :

     

    - Ce sera quoi la prochaine nouvelle à lui annoncer ? Une attaque zombie ou la chute d’un astéroïde... ?

     

    Ses deux amis se contentèrent de ricaner mais ils n’en restaient pas moins retournés par la visite du jeune homme.


  • ~ 368 ~

     

    Rapidement, la nouvelle de la découverte de ce demi-frère fut le sujet de conversation numéro un de la petite bande qui était réunie dans la chambre de Maya. Ils passèrent plusieurs heures à en parler et à essayer de trouver le meilleur moyen d’annoncer la nouvelle à Köylen. Maya lâcha une boutade qui fit rire son mari histoire de détendre l’atmosphère et de changer de sujet. 

    Caly ne participa pas beaucoup à la conversation mais comprenait tout à fait cet engouement autour de cette nouvelle. Elle se sentait très fatiguée mentalement et physiquement de tout ce qu’il se passait et ne souhaitait qu’une seule et unique chose : dormir. Seulement, elle ne pouvait pas se le permettre puisque ce soir elle devait retrouver les autres membres d’Amaranth afin de répéter pour leur prestation sur MTV Pulse.

    Elle fut sortie de ses songes quand son père et sa tante lui proposèrent de les accompagner pour aller chercher des conneries à grignoter et à boire au distributeur du couloir.  Elle accepta sans trop se poser de questions et les suivirent nonchalamment.

     

    ~ 368 ~

     

    Une fois leurs friandises et cafés en mains, ils se posèrent sur l’une des tables de la salle d’attente et discutèrent de tout et de rien.

     

    - Tu as une petite mine et l’air très fatiguée, Caly... Lui fit remarquer Brian, inquiet. - Tu es sûre que c’est une bonne idée de dormir sur un matelas au sol ?

    - Je dors très bien sur ce matelas... Se contenta-t-elle de répondre. - Il m’est insupportable de m’imaginer être loin de lui si jamais il lui arrivait un truc.

     

    Elle les vit acquiescer même s’ils ne semblaient pas particulièrement convaincus par sa réponse.

     

    - Ne vous en faites pas, ça va... Les rassura-t-elle alors encore une fois. 

    - On te surveille de toute façon. Dit Brian sérieusement. - Sinon... Commença-t-il avec hésitation. - On a décidé de tenter de rencontrer Evangelia après la naissance du bébé de Maya et Sebastian.

     

    ~ 368 ~

     

    Caly ne cacha pas sa surprise face à cette nouvelle. Elle ne s’attendait pas à ce qu’ils décident aussi rapidement de retrouver sa mère biologique.

     

    - J’espère pour vous que cette rencontre se passera bien. Leur dit-elle alors sincèrement. - Par contre ne vous attendez pas à ce que j’ai une quelconque relation avec elle. C’est hors de question...

    - On comprend tout à fait... Répondit Mila, la mine tout de même un peu triste. - Elle était si marrante quand on était plus jeune. Se remémora-t-elle. - Elle avait l’un des pires resting bitch face que je n’avais jamais vu sur quelqu’un mais dès qu’elle ouvrait la bouche et se mettait à faire des blagues, tu pouvais être sûre que t’allais te pisser dessus de rire. On faisait les quatre cent coups ensemble ! On en faisait voir des vertes et des pas mûres à nos parents !

     

    La petite brune les regarda ricaner tous les deux en se rappelant leur jeunesse à Cuba. Il lui était assez compliqué d’imaginer sa génitrice ainsi... et cela même après leur rencontre.

     

    ~ 368 ~

     

    - J’aurais aimé que tu connaisses cette version d’Evy... Dit sa tante en soupirant de nostalgie. - Je ne te remercierai jamais assez de nous avoir donné son adresse.

    - Je t’en prie. J’avoue qu’en voyant ses photos et en la rencontrant elle n’avait vraiment pas l’air commode. Vous semblez diamétralement opposées pour des jumelles. Dit Caly.

    - Elle a toujours été la plus rebelle de nous deux et je te cache pas qu’il y avait aussi une sorte de compétition entre nous dans à peu près tous les domaines... Mais ça restait puéril et bon enfant en général. Lui expliqua Mila.

    - Qu’est-ce que vous attendez de cette rencontre ? Leur demanda alors Calypso.

     

    - Idéalement, qu’on se pardonne et qu’on reprenne contact. Ce serait déjà pas mal...  On se prépare quand même à quasiment tous les cas de figure et si jamais on échoue, et bien tant pis... On aura fait tout ce qu’on a pu. On ne pourra pas la forcer à vouloir renouer avec nous mais on espère du fond du cœur qu’elle voudra au moins nous parler. Dit Mila en haussant des épaules.

     

    ~ 368 ~

     

    - C’est tout ce que je vous souhaite...

     

    Et elle était sincère dans ses paroles. Comme elle leur avait dit le jour où elle leur avait fourni l’adresse de sa génitrice : deux sœurs ne devaient, jamais rester fâcher aussi longtemps. Renouer avec sa sœur jumelle lui ferait surement le plus grand bien et elle retrouverait ainsi cette joie de vivre qu’elle n’avait pas pu détecter lors de leur rencontre.


  • Plus tard.

     

    ~ 369 ~

     

    Il devait être une heure et demi du matin quand Kristina ferma son ordinateur après sa dernière séance de table-read avec le cast de Mortal Kombat. Elle avait passé la journée dans sa suite d’hôtel à dormir car le jet lag continuait de lui en faire voir de toutes les couleurs. Elle s’était juste réveillée pour faire son visio avec l’équipe.

    Elle retournait aux Etats-Unis dans deux très longues semaines et elle ne savait pas comment elle allait faire pour tenir. Elle s’ennuyait à mourir puisque ses journées consistaient uniquement à faire des allers-retours à l’hôpital pour rester avec sa sœur...

    Ce soir, elle avait envie de changer un peu de routine et d’aller se promener dans les rues sombres d’Helsinki même s’il faisait au moins -30°. A défaut de prendre racine dans sa chambre, autant aller se transformer en iceberg à l’extérieur.

    Elle n’était vraiment pas fan de ce pays et de ses températures extrêmes. Il fallait la comprendre, elle avait vécu dans les caraïbes et en Californie toute sa vie, elle n’était pas du tout faite pour supporter les températures polaires contrairement à Maya.

     

    ~ 369 ~

     

    Alors qu’elle se dirigeait vers l’ascenseur, elle remarqua que la lumière était allumée dans la suite de Camilla. Elle l’entendit même glousser à travers la porte. Alors qu’elle prévoyait de faire cette promenade en solo parce qu’elle pensait la jeune femme déjà endormie, elle décida de lui proposer de la rejoindre et alla toquer à sa porte.

     

    ~ 369 ~

     

    - Tiens, salut Kris ! La salua-t-elle quand elle ouvrit la porte. Elle était en robe de chambre. - Alors, le table-read s’est bien passé ?

    - Salut... Ouais ça été. C’était le dernier avant le début du tournage. Lui répondit-elle. - Je vais aller me promener, là... Ça te dit de te joindre à moi ?

    - Heu, bah c'est-à-dire que je viens juste de rentrer d’une soirée en boîte, et puis....

     

    ~ 369 ~

     

    - Camy, j’ai la dalle... J’peux appeler le room service s’il te plaît ?

     

    Camy fut interrompue dans sa réponse par l’arrivée, à la plus grande surprise de Kristina, de Tarja, la jeune réceptionniste qui lui avait donné du fil à retordre pour voir Köylen. Elle était elle aussi en robe de chambre...

    Kristina ne cacha pas sa surprise et sans qu’elle ne le contrôle, une boule s’installa dans sa gorge en devinant sans grande difficulté que des choses très peu catholiques venaient ou allaient avoir lieu dans cette suite.

     

    - Oui, vas-y... Prends-moi un truc aussi s’il te plaît. Dit Camy le plus naturellement du monde avant de redonner son attention à Kristina. - Excuse-moi. Oui donc je te disais que je rentrais de soirée et que j’étais pas seule donc on pourra se faire ça une autre fois, si ça te dérange pas... ?

     

    ~ 369 ~

     

    - Heu... non... Y a pas de soucis... Désolée de vous avoir dérangées.

    - T’inquiète pas... Répondit la jolie rousse en haussant les épaules. - On te verra à l’hôpital demain ?

    - Ouais... Bon, je vous laisse à vos occupations.

    - Ça marche... Passe une bonne soirée alors... et fais gaffe dehors.

     

    Kristina se contenta d’opiner du chef et de rebrousser chemin dans le couloir. Elle n’avait plus envie de sortir, maintenant... et décida donc de retourner dans sa suite.

     

    ~ 369 ~

     

    Elle se déshabilla et s’installa sur son lit, la mine triste.

     

    Elle n’était pas censée être autant dérangée que Camy soit avec une autre femme car elle avait clairement mit un terme à leur relation. Elle se sentait bien avec elle et la voyait comme une amie sur qui compter alors pourquoi diable cette boule qui s’était installée dans sa gorge ne voulait-elle pas la quitter ? Pourquoi se sentait-elle aussi triste que lorsque Köylen l’avait largué ?