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Par Geist le 6 Février 2022 à 23:15
Deux jours plus tard.
♬ Daughtry - Alive ♬
Calypso était en compagnie de Dante et de Korben dans son studio d’enregistrement. Cela faisait maintenant deux jours qu’ils avaient entamé la reprise du travail sur l’album posthume d’Ozvan et ce temps avaient été consacré à nettoyer les bandes sons des précédents enregistrements de Köylen. Il venait juste de terminer le dernier titre sur lequel il avait travaillé la veille de son accident et ils étaient en train d’écouter le résultat final.
Il s’agissait du premier titre que Caly et lui-même avait entendu Ozvan chanter sur cette veille disquette. Köylen avait repris le titre avec perfection et puissance en y faisant transparaître tous les sentiments qu’il éprouvait en interprétant ce titre.
En effet, entendre chanter sa défunte mère qu’elle était en vie fut un véritable déchirement. Maintenant que Calypso entendait ce titre tout en sachant que son interprète était couché sur un lit d’hôpital, elle ne pouvait que réellement comprendre ce qu’il avait ressenti à ce moment-là. Seulement, le réconfort qu’elle ressentit en l’entendant crier qu’il était en vie fit toute la différence dans le sens où il était bel et bien en vivant et que tous les voyants étaient au vert pour qu’il le reste.
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Après avoir passé en revue les titres sur lesquels elle devait bosser, elle décida de commencer par interpréter un titre en allemand avec un rythme assez entrainant et au message positif et plein d’espoir.
♬ Christina Stürmer - Millionen Lichter ♬
Als wär' dein Kopf ein Karussell, - Il y a un manège qui tourne dans ta tête
Und alles dreht sich irgendwie zu schnell... - Et tout tourne un peu trop vite
Die Straßen sind leer, und du bist es auch, - Les rues sont vides, et tu l´es aussi
Als wär' das Leben, das hier einmal war, verbraucht, - Comme si la vie qui était ici, s´était consommée
Als ob dort in der Ferne ein weiterer Stern wär', - Comme si là-bas au loin se trouvait une autre étoile
Der wie du so einsam scheint, - qui comme toi, semble vraiment seule
Doch da sind weit über tausend, - Et pourtant il y en a plus des milliers,
denen geht es genauso - pour qui il en va de même
Du bist nicht allein - Tu n´es pas tout seul
Da sind Millionen Lichter in der Welt, - Il a des millions de lumières dans le monde
Milliarden Farben, sie leuchten so hell, - Des milliards de couleurs qui brillent si forts
Millionen Lichter über der Stadt, - Des millions de lumières au-dessus de la ville
Sie bringen uns sicher durch die Nacht. - Elles nous emmènent en sécurité à travers la nuit
Da sind Millionen Lichter - Il a des millions de lumières,
Siehst du sie nicht? - Ne les vois-tu pas ?
Millionen Gesichter - Des millions de visages
Wie du und ich, - Comme toi et moi
Wie du und ich. - Comme toi et moi
Du kommst dir vor wie ein Komet, - T´as l´impression d´être une étoile filante
Der in die Erdumlaufbahn fliegt und verglüht. - Qui passe autour de la terre et se désagrège
Du spürst, wie du rennst, den Regen auf deiner Haut. - Tu sens quand tu cours, la pluie sur ta peau
Durch deine Adern fließt Strom, - A travers tes veines coule du courant électrique
Du warst noch niemals so gut gelaunt, - Tu ne t´es jamais senti de si bonne humeur
Als ob dort in der Ferne noch mehr von dir wären. - Comme si là-bas au loin il y avait un peu plus de toi
Sie ziehen dich magnetisch an, - Elles t´attirent comme un aimant
All die Sterne da draußen, - Toutes les étoiles là-bas dehors
die den Nachthimmel aufsehen - qui parsème le ciel la nuit
Wir gehören zusammen. - Nous formons un tout
Da sind Millionen Lichter in der Welt, - Il a des millions de lumières dans le monde
Milliarden Farben, sie leuchten so hell, - Des milliards de couleurs qui brillent si forts
Millionen Lichter über der Stadt, - Des millions de lumières au-dessus de la ville
Sie bringen uns sicher durch die Nacht. - Elles nous emmènent en sécurité à travers la nuit
Da sind Millionen Geschichten - Il a des millions d’histoires,
die sprechen für sich - qui parlent d’elles-mêmes
Millionen Gesichter - Des millions de visages
Wie du und ich, - Comme toi et moiWie du und ich, - Comme toi et moi
Sa tante et son père étaient entrés dans le studio d’enregistrement pendant qu’elle chantait. Ils ne comprenaient pas l’allemand, mais cette barrière de la langue ne les empêcha pas d’apprécier ce titre entraînant et surtout la belle voix de la jeune femme.
Caly se joint à eux pour écouter le fruit de son labeur et après plusieurs écoutes, Korben émit l’idée qu’il faudrait peut-être songer à ajouter quelques cœurs supplémentaires à certains endroits de la chanson et c’est ainsi que Caly retourna devant son micro pour faire quelques essais.
Ils continuèrent de travailler jusqu’à la tombée de la nuit où Caly, qui préparait son sac pour aller dormir à l’hôpital, fut interrompu par Mila et Brian qui, eux aussi, allaient se coucher.
- Nous partons en Angleterre dans deux jours.
- Ah... Si tôt ? S’étonna la jeune femme. - Mais vous reviendrez après quand même ?
- Oui, oui ne t’inquiète pas. On ne restera là-bas qu’un jour... Précisa Mila.
- Et bien... « bonne chance », je suppose ?
Sa tante et son père ricanèrent un peu pour cacher leur extrême nervosité. Bien qu’ils avaient imaginés tous les scénarios possible, en fin de compte, ils ne savaient pas du tout quelle serait l’issue de cette rencontre.
Tout ce qu’ils espéraient c’est qu’ils arriveraient au moins à se parler avec courtoisie et qu’ils pourraient garder un semblant de contact...
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Par Geist le 6 Février 2022 à 23:15
Deux jours plus tard.
Quand après trois petites heures de vol ils arrivèrent en Angleterre et plus particulièrement dans ce fameux quartier d’Harlesden, la main confortablement entrelacée de Mila dans celle de son mari devint soudainement moite.
Ce dernier n’en menait pas large non plus. Il allait devoir faire face à ce passé honteux qui leur avait beaucoup couté et bien que ce n’était pas agréable, il était prêt à prendre ses responsabilités pour le bien de sa famille.
Ils avancèrent alors lentement vers leur destination en traversant le petit parc ou deux petits enfants étaient en train de jouer paisiblement. Plus ils approchaient de l’appartement d’Evangelia, plus ils sentaient l’odeur du shit monter.
A l’odeur de la substance, ils devinèrent aisément que c’était de la très mauvaise marchandise.
Comment savaient-ils ça ? Et bien tout simplement parce que plus jeunes, ils s’étaient déjà roulés plusieurs fois quelques joints et le cannabis qu’ils se procuraient était bien plus pur et agréable à sentir que l’immondice qui traversait leurs pauvres narines...
- Bon... on y est. Dit Mila, fébrile une fois face à la porte de l’appartement d’Evangelia.
Brian renforça son étreinte autours de la main de sa femme, souffla un bon coup et sonna.
Ils attendirent patiemment que la porte s’ouvre pendant trente secondes... qui se transformèrent en une minute où ils n’entendirent aucun mouvement ni aucun son émanant de l’appartement. Ils ne pouvaient pas voir ce qu’il s’y passait étant donné que les stores étaient fermés...
Ils en conclurent donc qu’elle n’était pas à son domicile. Peut-être travaillait-elle le dimanche après tout... Ils s’y étaient un peu attendus.
- On peut peut-être attendre un peu dans le parc, peut-être qu’elle arrivera plus tard... ?
Brian n’eut pas le temps de répondre qu’ils entendirent enfin la porte de l’appartement s’ouvrir. Alors qu’ils étaient dos à la porte du logement, ils se figèrent quelques secondes, croyant que c’était Evangelia qui leur ferait face... Cependant, lorsqu’ils se retournèrent enfin, ils firent face à un jeune homme avec des dreadlocks sur la tête.
- Yo... Les salua-t-il en se frottant les yeux. Il venait visiblement de sortir d’une sieste.
- Heu... Bonjour, est-ce qu’Evangelia Crùz est là s’il vous plaît ? Demanda Brian.
- Ça fait un p’tit bail qu’elle s’est barré de ce quartier pourri, man. Répondit le jeune homme lentement. - J’ai eu le seum quand elle m’a annoncé ça ! C’était ma meilleure cliente mais bon... Elle m’a filé son appart, alors j’vais pas m’plaindre. Ajouta-t-il en haussant nonchalamment les épaules avant de les regarder de haut en bas.
Le cœur de Mila et Brian sauta un battement à l’annonce du départ d’Evangelia. Bizarrement, ils n’avaient pas prévu cette éventualité et ils ne pouvaient se résoudre à avoir fait tant de chemin pour au final avoir échoué leur mission.
- Est-ce que vous savez où elle a déménagé ? Lui demanda alors Mila, pleine d’espoir.
- Elle a rien voulu m’dire, c’te connasse... Répondit son interlocuteur. - J’espère qu’elle regrettera de m’avoir lâché comme ça quand elle se rendra compte que personne cuisine d’aussi bon space cakes que moi. Mais vous êtes qui, vous ? Vous venez clairement pas d’ici, vous êtes bien trop sapés pour ça. Z’êtes pas keufs j’espère... ?! Dit-il soudainement paniqué d’avoir potentiellement révélé son trafic d’herbe.
- Non, non ! Je suis sa sœur. Révéla la grande brune, espérant que cela aiderait son interlocuteur à répondre davantage à ses questions.
- J’me disais bien qu’il y avait un air de ressemblance. Elle m’avait jamais dit qu’elle avait une sistah. Bon, en même temps elle parlait jamais de sa vie, alors...
- Vous avez son numéro ? Vous pouvez la contacter pour savoir où elle se trouve ? On la cherche depuis longtemps... Lui demanda-t-elle.
- Bah attends que j’choppe mon phone... Dit le jeune homme en portant sa main dans sa poche arrière.
Toujours avec cette nouvelle lueur d’espoir dans les yeux, Brian et Mila le regardèrent composer un numéro et porter l’appareil à ses oreilles. Tous les trois entendaient les tonalités retentir jusqu’à ce qu’il tombe sur une boîte vocale.
- J’lui laisse un message ? Leur demanda-t-il pendant que la voix off de la messagerie vocale lui donnait les instructions pour laisser un message à son destinataire.
- Oui s’il vous plaît. Dites-lui que Mila et Brian sont passés la voir et dites-lui d’appeler ce numéro. Lui demanda Mila en lui montrant son propre portable qui affichait son numéro.
- Hé meuf, ça fait des mois qu’tu t’es barré et même pas tu m’appelle pour savoir comment j’vais ?! J’pensais qu’on était pote. Vas-y, laisse tomber... Tu me déçois trop !! Y a ta sœur et un certain Brian qui sont passé à ton ancien appart’. Ils te cherchent pour j’sais pas quoi... Appelle-les au 809 666 5700. Voilà. Et j’suis pas ta secrétaire, boloss. Dit-il en raccrochant. - Voilà.
- Merci beaucoup, jeune homme... Vous vous appelez comment d’ailleurs ? Lui demanda Brian.
- J’m’appelle Kenny. Me faites pas la blague de South Park, on m’a assez pété les burnes avec ça...
Brian et Mila se regardèrent en se retentant de ricaner malgré leur déception.
- Merci encore Kenny. On va pas vous embêter plus longtemps... Le remercia Mila gentiment.
- De rien m’dame. Eh dites, vous voulez du gâteau ? Je vous en offre une part chacun gratuit ! Vous puez l’argent à plein nez mais j’ai besoin d’me faire une nouvelle clientèle alors parlez d’moi si ça vous a plu !! Leur proposa-t-il tout à coup très énergique.
- Sans vous offenser, si vous faites vos space cakes avec le cannabis qu’on a senti en venant ici, je pense pas que vous bossiez avec un bon produit. Lui fit remarquer Brian.
- Un connaisseur à ce que j’vois ! Ce que tu as senti, c’est le shit du mec en dessous. C’est mon concurrent mais pas une fois il a réussi à m’égaler. J’suis jamaïcain, man. Moi je bosse avec des produits d’mon pays sans saloperies ajoutées.
Brian et Mila se regardèrent une seconde fois, un léger sourire au visage. Bien qu’ils étaient déçus de ne pas avoir réussi à voir Evangelia, ils restaient confiants sur leur retrouvaille grâce à l’aide de ce Kenny. Pour le remercier encore une fois et surtout par pure nostalgie de leurs plus jeunes années, pourquoi ne pas s’offrir une petite friandise ?
- Vas-y, aboule... Accepta le père de famille en chuchotant.
Sa femme se contenta de ricaner avant que Kenny ne revienne avec deux petits sachets contenant ce qui avait l’air d’être le brownie au chocolat le plus banal du monde. Ils croquèrent chacun dans la pâtisserie et rencontrèrent un mélange de saveur qui leur fit tourner les yeux.
C’était vraiment très bon !
- Vous en avez encore... ? Demanda alors Brian.
Ils allaient en ramener un peu avec eux en Finlande, tout compte fait...
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Par Geist le 6 Février 2022 à 23:16
Trois jours plus tard.
Dante progressait tranquillement dans le couloir de l’aile VIP de l’hôpital d’Helsinki dans le but d’aller chercher Calypso pour qu’ils aillent travailler au studio. Le projet avançait lentement mais sûrement. Deux nouvelles chansons venaient d’être finalisées et aujourd’hui, il était prévu qu’elle ajoute une piste de guitare sèche sur l’une des chansons.
Il salua gentiment Tarja qui, indiscrètement, mit pause à son jeu vidéo pour lui répondre, et entra dans la chambre.
Etonnamment, il ne vit aucune trace de Calypso. Dante se dit intérieurement qu’elle avait simplement dû s’absenter et qu’elle reviendrait d’ici peu. Il alla alors au chevet de Köylen et le salua avant de décider d’appeler Caly pour savoir où elle se trouvait.
Alors qu’il allait prendre son téléphone dans sa poche, il sursauta légèrement quand il entendit un bruit de vomissement dans la salle de bain de la pièce. Il ne lui fallut pas plus d’une demi-seconde pour comprendre que c’était là que se trouvait son amie.
Très inquiet, il se dirigea vers la porte de la pièce et toqua doucement pour annoncer sa présence.
- Caly, c’est moi...
Il entendit la chasse d’eau retentir avant qu’elle ne lui réponde faiblement :
- C’est ouvert...
Il entra immédiatement et trouva Calypso assise par terre à côté de la cuvette des toilettes, encore un peu en nage. Il s’agenouilla face à elle et posa le dos de sa main sur son front et constata qu’elle n’avait pas de fièvre.
- Je crois que le space cake que mon père et ma tante nous ont apporté ne me réussit pas trop... Dit Caly un peu faiblement en essayant de ricaner.
En effet, à leur retour d’Angleterre, ils étaient venus très discrètement dans le studio alors que Sebastian, Maya et Thunder dormaient à point fermé pour déguster ces mets ensemble.
Caly, Korben et Dante avaient été franchement surpris que Mila et Brian leur propose une telle expérience dans la mesure où ils ne les imaginaient vraiment pas être le genre à consommer ce genre de substance.
L’étonnement passé, ils acceptèrent de prendre une part chacun. Dante et Korben n’étaient pas étrangers à ce genre de pâtisserie mais c’était une première pour Caly, qui, bien évidemment ne révèlerait jamais à ses parents et à son frère qu’elle en avait fait l’expérience... et qu’elle avait plutôt aimé ça !
- C’était il y a trois jours, Caly. Ton corps a déjà expulsé le THC vu la faible quantité de cannabis dans ces gâteaux...
- C’est p’tête les sushis que j’ai mangé hier, alors... J’en sais rien... Ça m’a pris d’un coup en me réveillant... Mais bon, je me sens mieux maintenant que j’ai sorti ce qui devait sortir. Le rassura-t-elle.
Dante ne dit rien pendant quelques secondes mais il la regardait intensément. Il semblait réfléchir, jusqu’à ce qu’il se lève soudainement et l’aide à en faire de même.
- Je vais aller te chercher du thé... Si ça ne va toujours pas on annule notre session studio, ok ?
- Ça va, t’en fais pas...
Le grand blond platine ne répondit pas et sorti de la pièce, laissant Caly se débarrasser de ses vêtements pour prendre une douche bien chaude.
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Caly sorti une bonne vingtaine de minutes plus tard fraîchement douchée et habillée. Elle se sentait maintenant mieux et était prête à commencer sa journée. Alors qu’elle remettait un peu d’ordre dans le coin de la pièce qu’elle occupait, elle vit Dante revenir avec un sac en plastique.
Elle le regarda mettre sur la table un petit gobelet de thé au gingembre et une bouteille d’eau.
- Bois ça et... Il ne finit pas sa phrase et se contenta de lui tendre le sac plastique.
Caly le regarda bizarrement et prit lentement le sac. En prenant connaissance de son contenu, ses yeux s’arrondirent instantanément.
- T’es pas sérieux, là ?
- Je l’ai jamais autant été. Répondit simplement Dante.
- C’est pas parce que j’ai vomis que c’est une preuve de grossesse, Dante ! S’exclama-t-elle, la voix tremblante malgré elle. - Je prends la pilule, d’ailleurs donc cette hypothèse, tu peux l’écarter. Et en plus, ses règles étaient censées arriver dans les jours prochains, alors pourquoi s’inquiéter pour rien ?
- Ta nièce est née sous pilule. Se contenta de lui rappeler Dante sérieusement.
Caly ne trouva rien à rétorquer à ce dernier parce qu’il avait totalement raison sur ce point. C’est en réalisant cela qu’elle commença à trembler malgré elle. Sans dire un mot supplémentaire, mais visiblement troublée, la jeune femme dirigea vers la salle de bain une nouvelle fois pour s’y enfermer.
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♬ Nightwish - The Crow, The Owl and The Dove (Instrumental) ♬
Près d’un quart d’heure plus tard.
Dante attendait plutôt patiemment dans la chambre que Calypso sorte de la salle de bain. Il avait fait ce qu’il semblait être juste en achetant ces tests de grossesse. Aucune option ne pouvait être mise à l’écart, surtout sachant qu’elle avait consommé de l’alcool et par-dessus tout de la drogue il y a quelques jours.
Maintenant, il se tenait prêt à soutenir son amie si son hypothèse tenait la route, parce que le timing n’était pas tellement bien choisi...
Il sorti de ses songes quand il entendit Calypso pleurer. Le grand blond platine soupira longuement et se leva de son sofa comme s’il avait soixante-dix ans et se dirigea vers la salle de bain.
Il ne prit même pas la peine de s’annoncer. Tant pis si elle était encore cul nu sur la cuvette des W.C.
Mais l’image qu’il vit en entrant fut davantage plus bouleversante. Elle était recroquevillée dans un coin de la salle de bain et pleurait à chaudes larmes. Dante vit les deux tests de grossesse... et leur résultat confirmant que Calypso était bel et bien enceinte.
Sans dire un mot, il prit la jeune femme dans ses bras, la serra fort contre lui et la laissa pleurer tout le temps nécessaire.
- C’est... C’est pas possible ! Ça peut pas m’arriver... Pas maintenant et pas comme ça... Sanglota-t-elle. - C’est pas comme ça que ça devait se passer...
Dante ne dit rien pour l’instant, il sentait qu’elle avait encore besoin de réconfort et de vraiment se mettre en tête qu’elle était enceinte.
- Mais qu’est-ce que j’vais faire ? Se demanda-t-elle ensuite.
- C'était quand la dernière fois que tu as couché avec Köylen ? Lui demanda alors Dante.
- Le jour de son accident... Le matin...
- Donc si on part du principe que c’est ce jour-là que tu es tombée enceinte tu en es à quatre semaines de grossesse... Calcula rapidement son ami. - Tu as encore des options qui s’offrent à toi. Il faut à tout prix que tu prennes rendez-vous avec un obstétricien pour voir ce qu’il en est parce que tu as consommé des substances nocives pour ton fœtus et tu es très stressée en ce moment... Il faut prendre ça en compte, également.
Caly reparti en pleurs
Secrètement, elle s’était déjà imaginée commencer sa famille avec Köylen. Elle avait imaginé lui annoncer sa grossesse, le voir sourire et pleurer de joie parce qu’il allait enfin pouvoir créer leur petite tribu. Elle le voyait interagir avec leur enfant comme il le faisait avec Asbjörn...
Et bien jamais elle n’aurait cru vivre cet événement majeur affalée sur le sol froid de la salle de bain d’une chambre d’hôpital où il reposait, inconscient.
- Je... Je crois que... Est-ce que tu crois que je devrais interrompre la grossesse ?
- Est-ce que c’est ce que tu as envie de faire... ?
- Je... Bah je sais pas... Dit Caly en essuyant ses larmes qui coulaient en continu. - Je me dis juste qu’une grossesse n’est pas la bienvenue compte tenu de la situation...
Dante ne répondit pas illico. Il comprenait tout à fait les doutes de son amie. Ce qu’elle disait faisait tout à fait sens mais il décida de lui faire voir une autre vision de la situation en question.
- Quand il va se réveiller, il va apprendre que ses meilleurs amis sont morts ; que les Gen X, son groupe, sa famille ne sera plus comme avant. Son corps sera moins fort et il va devoir faire des séances de rééducation où il va d’abord souffrir pour aller mieux ensuite. Il sera entouré et aura du soutien dans cette période qui sera l’une des pires de sa vie. Ton soutien sera ce qui le fera tenir... mais ce qui grandit en toi et que vous avez fait ensemble sera un véritable boost, j’en suis sûr et certain. C’est ce qui l’empêchera de trop sombrer... Lui dit-il alors.
- Oui... Tu as sûrement raison...
- Mais la décision finale t’appartient, d’accord ?
Caly opina brièvement du chef en essuyant son visage une énième fois.
- Ça reste entre nous pour le moment, ok ?
- Bien sûr. Dit-il en se relevant et en l’aidant à faire de même pour la deuxième fois en moins d’une heure. - D’ailleurs je vais reprendre ces tests et les jeter discrètement. Prends rendez-vous dès qu’on sort de cette pièce et on annule la session studio.
- Non non, j’ai besoin de travailler. Répondit Caly.
- Bon, d’accord mais je t’ai à l’œil. La prévint-il, un sourire au coin des lèvres avant de sortir de la pièce. - Il faut je passe un coup de fil à Lucia pour savoir comment ça se passe à l’école. Je te retrouve tout à l’heure chez toi.
- Ça marche...
Elle sorti à son tour et se dirigea vers le lit de Köylen. Elle le regarda avec affection et tristesse.
- On continue avec la série d’événements inattendus ou pas... ? Lui demanda-t-elle, comme si elle attendait une réponse de sa part. - Je suis enceinte, Köy. Dire cette phrase pour la toute première fois lui donna une sensation très étrange qu’elle ne saurait exactement qualifier.
Une chose était sûre, ce n’était pas comme ça qu’elle s’imaginait commencer sa journée....