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Par Geist le 6 Février 2022 à 23:18
Köylen marchait aveuglément dans le vide à la recherche d’une sortie depuis ce qui sembla être une éternité avant que le piano de sa mère n’apparaisse comme par magie devant lui.
Il s’installa sur le siège de l’instrument et commença à jouer cette mélodie qu’il n’avait cessé d’entendre depuis son arrivée dans cette étrange dimension. Il se concentra pour jouer chaque note avec justesse tout en visualisant Calypso mentalement. Il pensa à son sourire, son rire... Ses grands yeux marrons et surtout il s’accrocha aux sentiments qu’il éprouvait pour elle et qui ne cessait d’accroître de jour en jour... Il visualisa ensuite tous les bons moments qu’ils avaient passés ensemble et s’imagina leur avenir une fois qu’il serait parti de cet endroit.
Quand il ouvrit les yeux, une porte apparut face à lui. Il se dirigea vers elle et dès qu’il l’ouvrit, il fut pris d’une horrible douleur et se senti comme aspiré par un tourbillon. Il se sentit comme en chute libre dans le noir complet cette fois. Cette douleur lancinante ne cessait d’accroître au fur et à mesure qu’il tombait dans un vide infini.
Aussi, il sentait qu’il était en train d’oublier ce qu’il venait de vivre et il se força par il ne savait quel moyen à se rappeler de tout ce qu’il pouvait se souvenir en fermant les yeux très fort.
- N’oublie pas ! N’oublie pas ! S’entendait-il dire en continuant de plonger toujours plus bas.
Bientôt, cette sensation s’arrêta quand il se sentit tomber sur quelque chose de mou. Instantanément, il se sentit comme compressé à l’extrême par une combinaison trop serrée et il comprit que c’était cela qui lui prodiguait cette douleur atroce.
- Monsieur Pawelski, tout va bien ! Vous allez bien ! Entendit-il quelqu’un au loin. - Pas de panique !
En plus de cette voix masculine, il n’arrêtait pas d’entendre une série de « bip » qui commençait déjà à lui taper sur le système.
- Ouvrez les yeux si vous m’entendez. Lui demanda la voix d’un ton patient et bienveillant.
Köylen comprit à ce moment-là qu’il était de retour dans le monde des vivants et que c’était son corps qui lui faisait mal comme ça. Sa nuque en particulier.
Il se calma comme il put et fit un effort pour retrouver l’usage de son corps. Il ouvrit très lentement les yeux et fit face à un jeune docteur qui lui souriait gentiment.
- C’est bien ! L’encouragea-t-il. - Bienvenue parmi nous.
- Où... Où... Essaya-t-il de dire avec difficulté.
- Votre gorge est sèche parce que vous avez été intubé pendant un certain temps. Lui expliqua son interlocuteur avant de lui faire boire un peu d’eau. - Je suis le Dr Kakko et je suis votre chirurgien. Vous êtes à l’hôpital d’Helsinki dans le service de réanimation où nous vous avons plongé dans un coma artificiel pendant quatre mois pour que vous vous remettiez de vos blessures.
Les yeux de Köylen s’écarquillèrent instantanément quand il entendit la durée de son hospitalisation. Le Dr Kakko continua de l’informer malgré son choc apparent et se voulu le plus encourageant possible.
Il lui expliqua alors de quoi le chanteur avait souffert suite à son accident de voiture sous le regard médusé de ce dernier qui faisait ce qu’il pouvait pour rester éveillé.
- Vous avez parfaitement cicatrisé. Après quelques séances de rééducation, vous serez sorti d’affaire. Continua le docteur. - Vous êtes un miraculé.
- Calypso ? Mes... amis... ? Réussit-il enfin à demander.
- Un instant. Elle ne pourra pas rester plus de dix minutes, par contre car vous devez vous reposer avant tout. Prévint le chirurgien.
Quand Köylen avait commencé à convulser lors de son réveil, par précaution, le docteur et les infirmières avaient demandé à Calypso et à Dante d’attendre dans le couloir.
En effet, il était près de 2h du matin et Seb et Korben décidèrent qu’il était plus judicieux de rentrer chez eux quand ils virent qu’il était presque de 23h et que Köylen n’était toujours pas réveillé.
Caly, elle, refusa de quitter les lieux tant qu’il ne serait pas conscient. Après de longues négociations avec les deux Gen X, Dante les rassura en disant qu’il resterait avec elle. Ils s’étaient mis d’accord sur le fait qu’elle renterait chez elle avant 2h du matin si Köy ne se réveillait toujours pas.
Ce dernier regarda alors le docteur disparaître de la pièce et revenir quelques secondes avec Calypso dont il remarqua immédiatement le ventre bien rond.
Instantanément, ils pleurèrent à chaudes larmes. Ils étaient heureux de se retrouver, d’enfin pouvoir se regarder dans les yeux et surtout d’avoir une nouvelle chance à la vie ensemble.
Caly ne perdit pas une seconde et alla aussi vite que possible l’embrasser passionnément, tout en faisant bien attention à ne pas lui faire mal. Elle posa ensuite son front contre le sien et ils se regardèrent dans les yeux pour la première fois en quatre long mois.
- Je t’aime... L’entendit-elle lui dire de sa voix cassée. Ses larmes coulèrent avec plus d’intensité.
- Je t’aime aussi. Plus que tout au monde... Et j’suis tellement soulagée que tu sois de nouveau parmi nous... J’ai eu la peur de ma vie...
- Pour rien au monde... j’aurais voulu te laisser, Caly. Lui dit-il avec un peu de difficulté. - Ni maintenant, ni jamais... et encore moins maintenant. Termina-t-il en regardant son ventre bien arrondis.
- Oui, c’est la petite surprise... Dit Caly, doucement. - Je sais que c’est pas le moment idéal mais-
- Je... Je suis content, Caly... La coupa-t-il, les yeux brillants.
Elle le vit pleurer de plus belle. Des larmes de joie. Elle ne trouva rien d’autre à faire que de l’enlacer comme elle le pouvait et à profiter de ce beau moment car elle savait qu’il ne durerait pas longtemps...
Ils furent bientôt interrompus par l’arrivée du Dr Kakko dans la pièce. Caly devait laisser Köy se reposer. Elle lui promit de revenir le lendemain pour lui parler plus en détail de sa grossesse et l’embrassa une dernière fois.
Köylen, bien qu’extrêmement fatigué, était heureux de constater que ce qu’il avait vécu n’était pas le fruit de son imagination.
Il n’avait rien oublié.
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Par Geist le 6 Février 2022 à 23:18
Köylen passa les deux premiers jours de sa sortie de coma à dormir la plupart du temps. Presque tout le monde avait pu lui rendre visite mais il était bien trop faible pour interagir avec eux efficacement. En effet, il avait du mal à rester éveillé plus de cinq minutes mais malgré cela, les retrouvailles furent tout aussi émouvantes.
Aujourd’hui était le premier jour où il se sentait bien reposé et un peu plus fort. Le Dr. Kakko lui avait présenté le kiné qui se chargeait de sa rééducation pour les trois semaines à venir. Köylen avait déjà commencé certains exercices pour libérer la tension de sa nuque et ce n’était pas vraiment une partie de plaisir pour lui mais il voulait aller bien le plus rapidement possible afin de pouvoir retrouver une vie normale et surtout se débarrasser de cette insupportable minerve.
Il pouvait déjà marcher mais le docteur lui demanda de se déplacer en fauteuil roulant pour qu’il conserve le plus d’énergie possible. Il attendait donc patiemment assis dedans que Calypso, Seb, Korben et Denn viennent dans sa chambre comme c’était leur habitude depuis son réveil. Il se demandait cependant où était Jan et Torsten parce qu’il ne se souvenait pas les avoir vu pendant ces deux derniers jours. Il ne manquerait pas de poser leur poser la question une fois qu’ils seraient là.
Il avait pu rencontrer son neveu la veille et même s’il était dans le coaltar, il avait été super heureux et avait vraiment hâte d’interagir plus avec lui. De plus, maintenant qu’il avait tous ses esprits, il réalisait à présent qu’il allait à son tour devenir papa et un large sourire s’afficha sur son visage rien que d’y penser. C’était bien la dernière chose à laquelle il s’attendait mais il accueillait ce petit miracle avec une joie sans pareille.
Il regrettait cependant d’avoir raté ces quatre premiers mois. Il se fit alors la promesse de se rattraper pour les cinq prochains.
Et enfin, il espérait que Calypso attendait bien des triplés, cela le renforcerait dans son idée qu’il n’était pas devenu fou et que ce qu’il avait vécu était bien réel.
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Il n’eut pas à attendre bien longtemps puisque ses visiteurs arrivèrent cinq minutes plus tard. Une fois les salutations passées, Köylen les mis à jour concernant la suite de sa convalescence avant que Calypso décide de lui donner plus de détails sur sa grossesse. La jeune femme, comme ses amis, était particulièrement très stressés parce qu’elle savait qu’il allait demander des nouvelles de Jan et Torsten.
Alors avant que le sujet ne soit abordé, Calypso jugea important d’aborder le sujet de sa future paternité dans un premier temps. Elle n’en restait pas moins également stressée de lui apprendre que :
- On va avoir trois enfants d’un coup, Köy... Deux garçons et une fille.
Après son annonce, elle essaya de jauger sa réaction. Elle vit ses yeux s’inonder de larme et son sourire s’élargir. À sa plus grande surprise, elle le regarda se lever de son siège et lui prendre les mains pour l’enlacer fort. Il pleurait de joie. Elle aussi...
Il avait la confirmation qu’il attendait. Il n’avait pas rêvé, il n’était pas devenu dingue non plus.
Il n’avait tout simplement pas oublié.
Il ne révèlerait cependant rien de cet espèce de voyage mystique qu’il avait fait. Ils ne comprendraient peut-être pas...
Toujours est-il que même s’il ne s’imaginait pas être père aussi tôt et dans ces conditions, il était plus qu’heureux parce que cet événement arrivait avec la femme qu’il aimait. Et c’était tout ce qui importait. Il ferait tout pour être prêt à les accueillir et les élever.
- J’ai tellement hâte de les rencontrer... Dit-il en se baissant pour caresser son ventre pour la première fois. - Je vous aime déjà...
Personne dans cette pièce n’avait les yeux secs devant cette scène.
- Bon et sinon quand est-ce que je pourrai voir Jan et Torsten ? Je présume qu’ils sont encore hospitalisés comme moi. Vous avez pu les voir ? Comment vont-ils, ces p’tits cons. Demanda-t-il ensuite en se tenant debout.
Un petit silence de quelques secondes fut la seule réponse qu’il obtenu. Les quatre visiteurs se regardèrent à tour de rôle. C’était le moment. Le moment où la vie du leader allait basculer...
- Köy... Commença Calypso en essayant de garder une voix claire. - Assieds-toi.
- Vous me faites flipper, là... Qu’est-ce qu’il y a ? Ils sont aussi dans le coma ? Leur demanda-t-il en écoutant sa petite amie.
- Ils... Ils ne s’en sont pas sorti, Köy... Je... Je suis désolé. Répondit alors Korben qui fermait les yeux pour éviter que ses larmes coulent sur ses joues.
Köylen ne réagit pas tout de suite. Il fronça les sourcils comme lorsqu’il ne comprenait pas quelque chose.
Il se rappelait de la dernière fois qu’il avait vu sa mère. Il les avait aperçu derrière elle et sa dernière phrase avait été « t’inquiète, je gère »... Elle n’était donc pas censée les empêcher de rester dans cette dimension comme elle l’avait fait pour lui ?! Avaient-ils préférés rester là-bas... et quitter cette vie ? Les quitter eux ?
- C’est... Non, c’est pas possible... C’est pas possible... Non... Commença-t-il à chuchoter.
Sebastian prit alors son courage à deux mains et lui expliqua la nuit de l’accident en détail non sans pleurer, lui aussi. Repenser à cette effroyable nuit était épouvantable.
- Ils n’avaient aucune chance... Ils sont décédés sur le coup. Leurs urnes sont au studio... Termina-t-il en essuyant ses larmes.
Un silence sans pareille s’installa après le récit de grand blond. Ils virent le visage de Köylen passer de l’incompréhension à la réalisation et ce qui suivit fut un véritable déchirement pour eux.
Ils virent son visage se transformer en une fraction de seconde et il poussa un cri de douleur qu’ils n’avaient encore jamais entendu de leur vie. Il se mit à pleurer salement et instinctivement, tous vinrent près de lui non pas pour le consoler mais pour s’abandonner au chagrin avec lui.
Cette journée qui avait pourtant si bien commencée se terminait de la pire des manières. Köylen ne ressenti pas une telle douleur depuis la perte de sa mère. Il avait envie de tout casser autour de lui mais il se contenta de crier que ce n’était pas juste.
Il repensa à sa première rencontre avec eux quand ils étaient au lycée : comment il avait été très dubitatif sur l’idée qu’ils rejoignent son trio et comment ils avaient finalement rapidement sympathisé jusqu’à devenir ses meilleurs amis. Il se remémora également tous les bons moments, sur et en dehors de la scène.
Il réalisa qu’ils n’auraient plus jamais le bonheur de jouer ensemble et qu’ils avaient emporté l’âme de Gen X avec eux.
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Par Geist le 6 Février 2022 à 23:18
Les semaines passèrent à vitesse grand V et une certaine routine s’était installée. Köylen avait suivi minutieusement et sérieusement ses séances de rééducation et avait récupéré près de 90% de mobilité au niveau de sa nuque. Il avait donc pu rapidement se passer de sa minerve.
Depuis qu’il savait pour Jan et Torsten, son moral n’avait pas tellement fait de progrès, par contre.
N’étant pas étranger au processus du deuil, il était conscient qu’il allait devoir apprendre à vivre avec l’absence de ses amis. Il avait alors choisi d’écouter ses émotions même si cela voulait dire s’abandonner à la tristesse dès qu’il en ressentait le besoin au risque de parfois paraître éteint...
Il puisait sa force et sa détermination à aller mieux dans l’amour que lui apportaient ses proches et plus particulièrement Calypso et leurs futurs bébés. Il avait enfin eu le plaisir d’assister aux échographies et ainsi les voir bouger dans le ventre de leur mère. Il avait beaucoup pleuré quand il s’y rendit pour la première fois.
Concernant Gen X, il n’avait pas abordé le sujet concernant leur avenir avec Seb, Korben et Denn. Cela ne signifiait pas pour autant qu’il ne savait pas quel serait le destin de l’ex quintette. Il en avait même une idée très précise après avoir réfléchi toutes ces semaines. Il voulait simplement attendre le moment propice pour en discuter très sérieusement...
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Quand Seb et Korben vinrent le chercher pour enfin rentrer chez lui, beaucoup de fan avaient attendus devant l’hôpital pour le saluer et leur faire part de leur soutien. Ce geste lui alla droit au cœur et il prit le temps de les remercier chaleureusement.
Il fut reçu en grande pompe par Dante, Maya, Calypso et les parents de ces dernières qui lui avaient cuisiné un succulent repas qu’il ingurgita tel un ogre tellement il était content d’être débarrassé de la nourriture d’hôpital.
- Dante, merci infiniment d’avoir veillé sur Caly pendant ma période de coma.
- Economise tes remerciements. Répondit le grand blond platine avec humilité. - Je peux repartir à Jacmel l’esprit tranquille, maintenant que tu es sur pieds. Et oui, je passerai vous voir autant que possible ! Leur promit-il ensuite, le regard espiègle.
Köylen se contenta de sourire davantage. Cela lui fit un bien fou de retrouver sa maison et sa famille. Il retrouvait l’ambiance qu’il aimait tant : des rires et des sourires avec de la bonne musique en fond sonore.
En parlant de musique. Lorsqu’il remit le pied dans son studio, une vague d’émotion le traversa et il ne put retenir ses larmes quand il fit face aux urnes contenant les restes de Jan et Torsten. Caly dut même le retenir pour ne pas qu’il tombe... mais il se reprit assez rapidement et se servit un verre de whisky qu’il leva vers eux avant de le vider cul sec.
Caly le regarda lentement faire le tour de la pièce en touchant les instruments de ses doigts fins avant de prendre la parole :
- J’ai continué le projet pendant que tu étais dans le coma. On a vraiment bien avancé...
La jeune femme vit bien que cela surprit agréablement son copain et sans perdre une seconde, elle s’installa face à la table de mixage et commença à lui faire écouter leur travail. Ils restèrent là des heures et des heures à discuter et parler de l’avancement du projet.
Bien que Köylen était très satisfait du rendu des chansons finalisées et qu'il était heureux qu'ils aient tant avancé sur cet album, il ne se sentait pas encore prêt pour reprendre le travail. Revenir ici et jouer de la musique sans ses amis lui était difficile. Il avait besoin de temps pour guérir intérieurement et retournerait pianoter quand son moral serait plus encourageant.