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    Köylen passa les deux premiers jours de sa sortie de coma à dormir la plupart du temps. Presque tout le monde avait pu lui rendre visite mais il était bien trop faible pour interagir avec eux efficacement. En effet, il avait du mal à rester éveillé plus de cinq minutes mais malgré cela, les retrouvailles furent tout aussi émouvantes.

    Aujourd’hui était le premier jour où il se sentait bien reposé et un peu plus fort. Le Dr. Kakko lui avait présenté le kiné qui se chargeait de sa rééducation pour les trois semaines à venir. Köylen avait déjà commencé certains exercices pour libérer la tension de sa nuque et ce n’était pas vraiment une partie de plaisir pour lui mais il voulait aller bien le plus rapidement possible afin de pouvoir retrouver une vie normale et surtout se débarrasser de cette insupportable minerve.

    Il pouvait déjà marcher mais le docteur lui demanda de se déplacer en fauteuil roulant pour qu’il conserve le plus d’énergie possible. Il attendait donc patiemment assis dedans que Calypso, Seb, Korben et Denn viennent dans sa chambre comme c’était leur habitude depuis son réveil. Il se demandait cependant où était Jan et Torsten parce qu’il ne se souvenait pas les avoir vu pendant ces deux derniers jours. Il ne manquerait pas de poser leur poser la question une fois qu’ils seraient là.

    Il avait pu rencontrer son neveu la veille et même s’il était dans le coaltar, il avait été super heureux et avait vraiment hâte d’interagir plus avec lui. De plus, maintenant qu’il avait tous ses esprits, il réalisait à présent qu’il allait à son tour devenir papa et un large sourire s’afficha sur son visage rien que d’y penser. C’était bien la dernière chose à laquelle il s’attendait mais il accueillait ce petit miracle avec une joie sans pareille.

    Il regrettait cependant d’avoir raté ces quatre premiers mois. Il se fit alors la promesse de se rattraper pour les cinq prochains.

    Et enfin, il espérait que Calypso attendait bien des triplés, cela le renforcerait dans son idée qu’il n’était pas devenu fou et que ce qu’il avait vécu était bien réel.

     

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    Il n’eut pas à attendre bien longtemps puisque ses visiteurs arrivèrent cinq minutes plus tard. Une fois les salutations passées, Köylen les mis à jour concernant la suite de sa convalescence avant que Calypso décide de lui donner plus de détails sur sa grossesse. La jeune femme, comme ses amis, était particulièrement très stressés parce qu’elle savait qu’il allait demander des nouvelles de Jan et Torsten.

    Alors avant que le sujet ne soit abordé, Calypso jugea important d’aborder le sujet de sa future paternité dans un premier temps. Elle n’en restait pas moins également stressée de lui apprendre que :

     

     

    - On va avoir trois enfants d’un coup, Köy... Deux garçons et une fille.

     

     

    Après son annonce, elle essaya de jauger sa réaction. Elle vit ses yeux s’inonder de larme et son sourire s’élargir. À sa plus grande surprise, elle le regarda se lever de son siège et lui prendre les mains pour l’enlacer fort. Il pleurait de joie. Elle aussi...

    Il avait la confirmation qu’il attendait. Il n’avait pas rêvé, il n’était pas devenu dingue non plus.

    Il n’avait tout simplement pas oublié.

    Il ne révèlerait cependant rien de cet espèce de voyage mystique qu’il avait fait. Ils ne comprendraient peut-être pas...

    Toujours est-il que même s’il ne s’imaginait pas être père aussi tôt et dans ces conditions, il était plus qu’heureux parce que cet événement arrivait avec la femme qu’il aimait. Et c’était tout ce qui importait. Il ferait tout pour être prêt à les accueillir et les élever.

     

     

    - J’ai tellement hâte de les rencontrer... Dit-il en se baissant pour caresser son ventre pour la première fois. - Je vous aime déjà...

     

    Personne dans cette pièce n’avait les yeux secs devant cette scène. 

     

     

    - Bon et sinon quand est-ce que je pourrai voir Jan et Torsten ? Je présume qu’ils sont encore hospitalisés comme moi. Vous avez pu les voir ? Comment vont-ils, ces p’tits cons. Demanda-t-il ensuite en se tenant debout.

     

    Un petit silence de quelques secondes fut la seule réponse qu’il obtenu. Les quatre visiteurs se regardèrent à tour de rôle. C’était le moment. Le moment où la vie du leader allait basculer...

     

    - Köy... Commença Calypso en essayant de garder une voix claire. - Assieds-toi.

    - Vous me faites flipper, là... Qu’est-ce qu’il y a ? Ils sont aussi dans le coma ? Leur demanda-t-il en écoutant sa petite amie.

     

     

     

    - Ils... Ils ne s’en sont pas sorti, Köy... Je... Je suis désolé. Répondit alors Korben qui fermait les yeux pour éviter que ses larmes coulent sur ses joues.

     

     

    Köylen ne réagit pas tout de suite. Il fronça les sourcils comme lorsqu’il ne comprenait pas quelque chose.

    Il se rappelait de la dernière fois qu’il avait vu sa mère. Il les avait aperçu derrière elle et sa dernière phrase avait été « t’inquiète, je gère »... Elle n’était donc pas censée les empêcher de rester dans cette dimension comme elle l’avait fait pour lui ?! Avaient-ils préférés rester là-bas... et quitter cette vie ? Les quitter eux ?

     

    - C’est... Non, c’est pas possible... C’est pas possible... Non... Commença-t-il à chuchoter.

     

     

    Sebastian prit alors son courage à deux mains et lui expliqua la nuit de l’accident en détail non sans pleurer, lui aussi. Repenser à cette effroyable nuit était épouvantable.

     

    - Ils n’avaient aucune chance... Ils sont décédés sur le coup. Leurs urnes sont au studio... Termina-t-il en essuyant ses larmes.

     

    Un silence sans pareille s’installa après le récit de grand blond. Ils virent le visage de Köylen passer de l’incompréhension à la réalisation et ce qui suivit fut un véritable déchirement pour eux.

     

     

    Ils virent son visage se transformer en une fraction de seconde et il poussa un cri de douleur qu’ils n’avaient encore jamais entendu de leur vie. Il se mit à pleurer salement et instinctivement, tous vinrent près de lui non pas pour le consoler mais pour s’abandonner au chagrin avec lui.

    Cette journée qui avait pourtant si bien commencée se terminait de la pire des manières. Köylen ne ressenti pas une telle douleur depuis la perte de sa mère. Il avait envie de tout casser autour de lui mais il se contenta de crier que ce n’était pas juste.

    Il repensa à sa première rencontre avec eux quand ils étaient au lycée : comment il avait été très dubitatif sur l’idée qu’ils rejoignent son trio et comment ils avaient finalement rapidement sympathisé jusqu’à devenir ses meilleurs amis. Il se remémora également tous les bons moments, sur et en dehors de la scène.

    Il réalisa qu’ils n’auraient plus jamais le bonheur de jouer ensemble et qu’ils avaient emporté l’âme de Gen X avec eux.