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Par Geist le 23 Janvier 2014 à 13:51
♫ Madonna - Erotica ( Instrumental ) ♫
Une jeune femme se préparait tranquillement dans sa loge avant de se rendre sur scène pour faire son show comme elle le faisait depuis un an déjà. Elle travaillait dans un grand club de striptease londonien et haïssait son job mais elle n’avait pas vraiment eu le choix lorsque ce travail lui avait été proposé. Soit elle l’acceptait, soit elle se retrouvait au bord de la route à proposer des rapports tarifés à des inconnus. Elle préférait largement être stripteaseuse que prostituée... Au moins, elle était protégée et ne risquait en aucun cas de tomber sur un psychopathe qui tenterait de la zigouiller.
Elle était consciente qu’elle avait totalement foirée sa vie mais elle restait persuadée que la décision qu’elle avait prise était la meilleure. Elle ne pouvait et ne voulait pas avoir cet enfant... Sa vie aurait été d’autant plus catastrophique si elle s’en était occupée. Bien sûr, elle était au courant que son enfant avait été adopté par des étrangers, mais elle n’avait pas cherché à en savoir plus. Cet enfant n’aurait pas du vivre...
Parfois, elle repensait à sa vie avant que tout ceci ne soit arrivé. Elle songeait à sa merveilleuse vie à Cuba auprès de sa sœur jumelle, de leurs parents et de quelle manière elle avait tout brisé en faisant ses conneries et en prenant la fuite pour l’Angleterre... Elle finissait toujours avec la conclusion que ce qui lui arrivait était tout à fait mérité.
Elle avait perdu tout ce à quoi elle tenait : ses amis, sa passion pour la danse et surtout sa famille. Lorsqu’elle s’était retrouvée dans les ennuis avec la justice anglaise, elle avait naïvement pensé que sa famille et ses meilleurs amis viendraient la soutenir, même si elle avait commit un acte ignoble et qu’elle méritait ce qui lui arrivait. Une famille devait, selon elle, toujours soutenir ses proches même dans les pires moments. Mais en quelque part, le fait que sa famille ne lui ait fait aucun signe de vie l’avait en quelque sorte aidée à grandir même si elle leur en voudrait pour le reste de sa vie.
C’était à cela qu’elle pensait à chaque fois qu’elle s’installait devant sa coiffeuse pour se maquiller. Elle avait aussi pour habitude d’observer son visage qui avait beaucoup prit en dureté. Elle ne souriait presque jamais et riait encore moins... Sa vie était tellement pathétique qu’elle n’avait plus goût à rien. Elle avait trente six ans maintenant et pour elle, sa vie était totalement foutue. Elle se demandait même parfois, si elle n’allait pas en finir en avalant une grosse quantité de somnifères...
Alors qu’elle continuait de faire le point sur sa misérable vie, les vibrations de son vieux téléphone portable la sortirent de ses pensées. L’appareil sonnait d’habitude très rarement en sachant qu’elle n’avait pas d’amis et que les seuls détenteurs de son numéro étaient ses amants. Lorsqu’elle vit l’indice téléphonique sur le mobile, elle comprit deux choses : c’était un appel étranger et plus exactement de Cuba. Les sourcils de la jeune femme se froncèrent alors instantanément et ce fut avec une forte perplexité qu’elle décrocha :
- Oui... ? Fit-elle de sa voix roque, résultat du paquet de clope journalier qu’elle consommait depuis vingt ans maintenant.
- Bonjour... Excusez-moi de vous déranger, mais j’aimerais parler à Evangelia Crùz s’il vous plaît. Demanda une petite voix dans un anglais parfait mais fortement accentuée par un accent cubain.
- C’est de la part de qui ? Demanda alors à son tour Evangelia dont le cœur commençait à battre la chamade. Elle reconnaîtrait la voix de sa fausse jumelle entre mille, mais elle trouvait absurde qu’elle prenne subitement contact avec elle dix neuf ans après l’avoir totalement ignorée... C’était pourquoi elle avait besoin de s’assurer qu’elle n’hallucinait pas.
- De la part de sa sœur, Mila...
Les yeux d’Evangelia s’embuèrent instantanément. Elle était à la fois heureuse d’entendre sa voix mais aussi très furieuse qu’elle, sa propre sœur, l’ait laissée tomber au moment où elle avait le plus besoin d’elle et de leurs parents ! Elle lui en voulait de ne pas lui avoir pardonné sa fuite. De plus, le fait qu’elle-même ne l’ait pas immédiatement reconnu lui fit énormément de mal.
- Elle n’est pas disponible... Je peux lui laisser un message ? Elle n’avait pas du tout envie de lui parler. Il allait lui falloir un peu de temps avant ça... C’était trop dur pour elle et elle était obligée de faire un sacré effort pour ne pas craquer et pleurer au combiné.
- Heu... Je ne sais pas, c’est d’ordre très personnel et je ne sais pas à qui je parle...
- C’est à vous de voir. En tout cas, vous avez ma parole que je ferai passer le message et qu’elle vous appellera dès que possible. Mais c’est étrange, elle ne m’avait jamais parlé d’une sœur...
- C’est disons... compliqué. Evangelia remarqua facilement que sa sœur avait l’air soudainement gênée. - Dites lui simplement que nous avons trouvé Calypso et que nous attendons, Brian et moi, son appel avec impatience. C’est urgent, vous comprenez ?!
- Calypso ? Qui est-ce ?
- Sa fille. N’oubliez surtout pas, je vous en supplie, c’est extrêmement urgent. Au revoir. L’informa alors Mila avant de raccrocher.
Evangelia s’appuya sur sa coiffeuse, bouleversé par ce qu’elle venait d’apprendre. L’événement qu’elle redoutait tant semblait être sur le point d’avoir lieu... Elle ne voulait rien savoir sur cette gamine même si le fait d’entendre le prénom que ses parents adoptifs avaient choisis pour elle éveilla sa curiosité. Elle avait seulement vu l’homme qui avait adopté sa fille lorsqu’ il avait témoigné contre elle lors de son procès. C’était lui qui l’avait retrouvé à l’endroit où elle l’avait abandonnée et elle avait été surprise lorsqu’elle avait apprit quelques temps plus tard qu’il avait obtenue la garde de son enfant non désiré.
Il y avait plusieurs choses qu’elle ne comprenait pas dans cette histoire : tout d’abord, comment Brian et Mila avaient obtenu son numéro de téléphone ? Elle possédait cette ligne depuis peu... Et surtout, pourquoi avaient ils recherché sa fille, sachant ce qu’elle lui avait fait subir ?! Evangelia réfléchit quelques instants et une seule raison lui vint à l’esprit, et cela ne lui faisait pas vraiment plaisir...
- Evy, ça va bientôt être à toi ! Entendit-elle derrière la porte.
- J’arrive ! Elle était consciente qu’à partir de maintenant, sa vie ne serait plus aussi « tranquille » et qu’encore une fois, elle allait devoir faire face à ce passé... qu’elle tentait en vain de mettre de côté une bonne fois pour toute.
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Par Geist le 23 Janvier 2014 à 14:02
Sledge patientait devant la villa Gen X et était très remonté. Ses traits étaient tendus comme jamais et on pouvait facilement imaginer de la fumée sortir de ses oreilles comme dans les cartoons. Il avait frôlé la crise cardiaque quand il s’était rendu compte que sa sœur n’était plus dans sa chambre et avait manqué de casser tout ce qui se trouvait sur son passage lorsqu’il avait remarqué qu’elle snobait tout ses appels et ses messages.
Malgré le fait qu’elle ne lui répondait pas, il savait très bien que c’était chez ce petit con de chanteur qu’elle était partie se réfugier. Cela tombait bien, il s’était dit qu’il lui exprimerait le fond de sa pensée la prochaine fois qu’il le verrait. Au moins, tout serait mis à plat le plus rapidement possible !
Il attendit quelques minutes avant que quelqu’un ne daigne lui ouvrir. Il fut accueilli par un Sebastian plutôt contrarié...
- Hey, c’est bon ! T’excites pas sur la sonnette elle ne t’a rien fait ! On m’a dit de te faire attendre dans la salle de répèt’. Dit-il directement en s’effaçant pour lui laisser le passage. – Ils descendent dans deux minutes.
- Merci. Se contenta de répondre le guitariste Amaranth en se dirigeant vers la pièce indiquée.
- Et pas de baston chez moi ! L’averti le batteur dans un ton un peu plus agréable mais des plus sérieux avant de retourner à ses occupations.
Sledge patienta comme il put dans cette pièce qu’il connaissait très bien pour y avoir passé de nombreuses heures à répéter avant que leur manager ne leur trouve une véritable salle rien qu’à eux. Il y avait encore les instruments que Denn avait fait acheter pour eux et il restait l’une des deux minis tables de mixage de Caly.
Très peu de temps après son arrivée dans la pièce, il fut enfin rejoint par Köylen et Caly. Alors que le leader semblait plutôt serein, le grand châtain remarqua que sa petite sœur se cachait derrière son copain et fuyait son regard. Il avança alors rapidement vers elle pour la décoller du chanteur mais ce dernier fut plus rapide et le repoussa sèchement en lui disant :
- Arrête s’il te plaît. Il faut qu’on parle tous les deux.
- Déjà, tu ne me touches pas ! Hurla-t-il presque en poussant violemment Köylen. - Et oui t’inquiètes pas on va parler toi et moi, tu vas comprendre à qui tu as affaire !
Caly n’aimait pas le début de cette conversation, elle décida alors d’intervenir comme elle le pouvait en se mettant entre eux. Elle sentait que Köylen était sur le point de riposter et la dernière chose qu’elle voulait, c’était voir les deux personnes qu’elle aimait le plus se taper sur la tronche et en plus pour elle...
- C’est moi qui lui ai demandé de venir me chercher cette nuit ! Il n’y est pour rien, il...
- Je m’en tape. L'interrompit son grand frère, de plus en plus énervé. Vas chercher tes affaires, tu rentres à la maison... et pour de bon. Après ce que tu as fait cette nuit, n’espère pas remettre les pieds ici !!
- NON !! S’exclama Caly dont les larmes menaçait de déborder à tout moment. – T’as pas le droit de faire ça !!
- Tu auras beau crier, c’est comme ça que ça va se passer. Je vais mettre papa, maman et Denn au courant de tout ça, ça ne peut pas continuer cette histoire.
- Mais mon stage risque de ne pas être validé si tu fais ça, tu y as pensé ?!
- Et toi tu y as pensé avant de te taper ce couillon ?! Vociféra le guitariste Amaranth. – Non, alors désolé mais tu vas devoir en payer les conséquences. Je ne laisserai pas ce type te toucher une seconde de plus, alors va préparer tes affaires ! Je passerai prendre le reste un autre jour !
- Fais ce qu’il dit Caly... Lui dit alors Köylen en tournant vers elle et en séchant les larmes sur ses joues. Même s’il parlait calmement, elle pouvait aisément voir la colère dans ses yeux.
- Quoi ? Mais non, je ne veux pas... !
- Je vais essayer d’arranger ça. Lui promit-il. – Ce n’est pas lui qui nous empêchera de nous voir, crois moi. Lui susurra-t-il ensuite à l’oreille avant de l’embrasser rapidement mais tendrement sur les lèvres. Il valait mieux qu’il se retrouve seul avec son frère, il ne voulait pas qu’elle assiste à une bagarre si il devait y en avoir une...
- Je te déteste Sledge ! Balança alors sa sœur avant de quitter la pièce.
- Mais oui, mais oui... Répondit-il en soupirant longuement. Il n’en croyait pas un mot car elle disait souvent ça quand ils se disputaient.
Köylen le jaugea pendant un petit instant ce qui le mit un peu mal à l’aise malgré lui. Il avait franchement l’impression de se faire zieuter par une chouette tellement les grands yeux métalliques du chanteur étaient énormes et anormalement clairs.
- Je t’écoute. Crache ton venin. Fit alors Köy en se dirigeant vers la fenêtre de la pièce pour tenter de se calmer. Il faisait un effort surhumain pour ne pas craquer et envoyer sa main dans la tête du frère de Caly.
- Je ne veux plus te voir avec ma sœur. T’es qu’un p’tit con qui ne cherche qu’à sauter tout ce qui porte une jupe ! Je ne veux pas que tu lui fasses du mal, elle ne mérite pas ça ! Puis, elle est trop bien pour toi, tu ne la mérite vraiment pas !
Köylen encaissa tout cela sans broncher avant de répondre toujours avec calme :
- Ecoute, j’apprécie vraiment que tu protèges Caly et je comprends tout à fait que tu agisses comme ça mais je trouve que tu vas un peu à l’extrême. A force de l’étouffer comme ça, elle va te détester. Elle est grande, peut prendre ses décisions toute seule. Je peux comprendre que tu t’inquiètes aussi, c’est vrai que j’ai jamais vraiment été un exemple de fidélité... En fait, j’ai jamais eu une vraie copine avant Caly et crois moi, je tiens énormément à elle. Je ne lui veux que du bien... Si ce n’était pas le cas, il y a longtemps qu’elle m’aurait envoyé péter et tu peux me faire confiance la dessus, elle l’a déjà fait quand je l’ai saoulé.
- Tu n’as pas encore couché avec elle, n’est ce pas ?
- En quoi ça te regarde ?! S’exclama alors le chanteur, piqué à vif par une telle question.
- Nan parce que je suis sûr que tu dis ça pour que je vous laisse finalement ensemble, et une fois que tu l’auras tronché bah tu la lâchera comme une vieille merde ! Je connais ça, j’étais pareil avant d’être avec ma copine.
- Ben t’es encore plus con que ce que je pensais alors ! Lui fit remarquer Köylen qui avait de plus en plus de mal à cacher sa contrariété. – Tu devrais justement me comprendre si tu as été dans le même cas que moi ! Caly ne t’a pas empêché de vivre ton histoire avec ta copine comme toi tu es en train de le faire !
- Toi et moi on ne fonctionne pas de la même manière et j’ai mes raisons de protéger ma sœur. Des raisons que tu ne peux pas comprendre.
- Tu ne vois pas que tu la rends malheureuse avec tes conneries ? Et tu ne comprends pas que ce ne sont pas tes affaires ? Je ne peux pas te promettre que ça durera toute la vie elle et moi, on est bien trop jeunes et notre histoire est bien trop récente pour pouvoir l’affirmer, mais on a tous les deux envie d’essayer et ça marche plutôt bien pour l’instant. Je ne sais pas de quoi sera fait le futur, mais encore une fois, je tiens énormément à elle, et je ne veux pas lui faire de mal.
- Elle sera peut-être malheureuse pendant un petit moment une fois que vous serez séparés mais elle trouvera rapidement un autre type mille fois mieux que toi et plus vite que tu ne le crois. Caly plait à beaucoup de garçons, elle n’a qu’à faire son choix... Et tout ce qui la concerne me regarde, désolé pour toi mais va falloir t’y faire.
- Bon, c’est quoi qui te fait vraiment chier au fond, Sledge. Soit honnête, je sens qu’il y a quelque chose d’autre ! Vides ton sac, tu commences à m’énerver à m’insulter alors que tu ne me connais même pas ! Je pourrais en faire autant et la personne qui m’empêche de te foutre mon poing dans la gueule c’est Calypso. Je la respecte trop pour mettre une patate à son frère car je sais que malgré le fait qu’elle soit remontée contre toi, elle tient à toi, ce qui est logique... Et moi ce que je veux c’est être avec elle, alors je ferai tout ce que tu veux pour.
- Il n’y a rien d’autre.
Un silence de quelques secondes gagna la pièce. Les deux jeunes hommes se toisaient et à la plus grande surprise de Sledge, Köylen se mit à rire.
- Tu te fous de ma gueule en plus ?! Se vexa Sledge illico
- Nan mais, comment ne pas y avoir pensé plus tôt... P’tain j’suis con... Haha, nan franchement si c’est ça, t’es vraiment bête !
- De quoi tu parles pauv’ tâche ?! La colère du guitariste reprit un peu plus de vigueur face à la situation.
- De l’image de ton groupe ! Tu as peur que le fait que ta sœur sorte avec un Gen X tâche votre authenticité ! Ca te ferais chier qu’on parle d’Amaranth comme « le groupe de la copine de Köylen Pawelski » et que de ce fait, on laisse votre talent de côté et que par-dessus le marché, vous passiez pour un groupe de musique « pistonné » ! Surtout, ne dis pas le contraire, tu vas vraiment m’énerver ! Honnêtement, vous êtes tellement doué que personne ne pensera à ça et si ça peut te rassurer, je ne veux pas dévoiler notre relation au public pour cette raison justement donc ton inquiétude n’a pas lieu d’être.
- Parce que vous comptez rester « caché » pendant longtemps ? Arrêtes, sérieusement, ça tiendra jamais cette histoire ! Au bout d’un moment ça va vous faire chier. En effet, c’est l’une des raisons pour lesquelles je ne veux pas qu’elle sorte avec toi mais ce que je t’ai dit avant, l’est aussi ! Tu n’es pas fait pour elle et sujet clos maintenant ! Sledge préféra mettre un terme à leur discussion car il était à deux doigts de le frapper.
- Dans six mois, elle sera majeure et à ce moment là, tu ne pourras rien faire pour l’empêcher d’être avec moi. Lui dit Köylen qui se contrôlait lui aussi pour ne pas lui foutre sa main dans sa petite tête.
- Tsss... D’ici là elle sera avec un autre type... D’ailleurs elle m’a parlé d’un franco-américain qu’elle a rencontré là bas, il a l’air de lui plaire... Bref, elle t’oubliera rapidement ! Elle n’a que dix sept ans et n’est sorti qu’avec un type dans sa vie (sans te compter). Elle en verra d’autres...
Köylen le laissa quitter la pièce sans rien répondre. Il se sentait tout à coup vide et furieux. Il était attaché à Caly bien plus qu’il ne le pensait et il s’en rendait compte à cet instant précis.
De plus, le fait que Sledge ait fait allusion à ce DJ pourri avait contribué à lui faire monter la moutarde au nez. Le fait qu’il lui fasse indirectement comprendre que Caly pourrait éventuellement se mettre avec lui le mit hors de lui.
Sous la colère, le chanteur frappa la batterie de son pied avant de s’écrouler au sol et de prendre sa tête dans ses mains pour laisser aller sa colère et sa tristesse.
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Par Geist le 23 Janvier 2014 à 14:08
Beaucoup plus tard dans la soirée, Sebastian attendait patiemment devant son ordinateur que sa petite amie se connecte sur Skype. Lui parler lui ferait le plus grand bien. Encore plus maintenant car depuis le départ précipité de Calypso, il avait passé (avec ses comparses) le reste du temps à calmer Köylen qui commençait à broyer du noir et à redevenir aigri. Ce dernier avait passé une bonne partie de la journée à les envoyer chier mais avait finit par s’apaiser avec la patience de ses amis.
Le batteur avait été plus que surprit lorsqu’il avait vu de quelle manière Sledge s’était comporté avec sa petite sœur. Pendant sa discussion avec Köylen, il avait vu Caly préparer ses affaires en essayant tant bien que mal d’étouffer ses sanglots. Il était bien entendu au courant de sa fugue mais il pensait assez bien connaître Sledge pour être certain qu’une fois qu’il aurait discuté avec Köy, tout rentrerait dans l’ordre. Il avait vite remarqué qu’il s’était trompé sur toute la ligne et c’était avec une infinie tristesse qu’il avait prit l’adolescente dans ses bras en lui promettant qu’elle reviendrait ici très rapidement et que son stage continuerait avec certitude.
Il pensait bêtement qu’elle et son meilleur ami pourraient vivre leur histoire tranquillement et il trouvait cette situation totalement absurde. Il était complètement déçu du comportement de Sledge. Il comprenait tout à fait, lui aussi, le fait qu’il soit un frère hyper protecteur mais il ne fallait pas abuser non plus... Il fallait qu’il laisse Calypso gérer sa vie et prendre ses propres décisions, il ne pouvait pas la couver ainsi... C’était un vrai frère-poule.
Sebastian essaya de rester optimiste sur l’avenir de cette querelle et espérait sincèrement que Sledge finirait par entendre raison et qu’il laisserait cette histoire continuer même si elle devait se terminer un jour. Il fallait penser à cette hypothèse même si cela le ferait chier mais c’était la vie, personne ne pouvait prévoir ce que cette histoire donnerait. Köy et Caly étaient assez grands pour mener leur vie comme ils l’entendaient et personne ne devait aller à l’encontre de ça.
Il fut sortit de ses pensées par l’appel de sa petite amie. Il se regarda rapidement dans le reflet de son miroir histoire de s’assurer qu’il n’avait pas des miettes de cookies au visage avant de se décider à répondre.
Cela était leur premier rendez-vous virtuel et Seb devait avouer que jamais il ne se serait imaginé entreprendre une relation à distance avec une femme... mais il s’était rendu compte que le fameux dicton « il ne faut jamais dire jamais » prenait tout son sens. Malgré ses doutes sur l’avenir de sa relation avec sa petite amie, il voulait tout de même continuer de croire que les kilomètres qui les séparaient n’auraient pas raison de leurs sentiments.
Quand le visage souriant de Maya s’afficha sur son écran, le batteur l’imita instantanément, heureux de la revoir même si ce n’était pas en chair et en os. Il donnerait tout pour pouvoir l’avoir en face de lui en réalité... Il allait devoir se montrer un peu patient avant ça...
Il remarqua immédiatement la nouvelle coupe de cheveux de la jeune femme et lui fit aussitôt savoir qu’il l’a trouvait encore plus jolie qu’avant. Elle avait éradiquée ses mèches rouges et s’était ajouté une frange qui mettait son visage en valeur.
Ils discutèrent un bon moment de tout et de rien. Ils apprenaient à se connaître davantage et riaient beaucoup. L’une des premières raisons pour laquelle Maya avait fait craquer le batteur Gen X était son entrain, sa bonne humeur et son côté un peu décalé. Elle était la réincarnation de la joie de vivre et n’importe quelle personne au plus bas ne pouvait qu’aller mieux en sa compagnie.
Leur conversation était bien partie pour durer toute la nuit (il faisait jour chez Maya) et même si c’était un véritable plaisir pour Seb de parler et de voir sa copine, il n’était cependant pas sûr de pouvoir se contenter de la voir à travers un écran pendant de nombreux mois finalement. Surtout qu’il ne pourrait pas se connecter tous les soirs avec ses activités...
- Maya, rejoins moi en Finlande et reste avec moi jusqu’à ce qu’on revienne aux Etats-Unis. Je me rends compte que je ne pourrais pas me contenter de te voir et te parler via un écran. J’ai besoin de plus. J’ai besoin de savoir que tu es vraiment prêt de moi, je veux pouvoir te toucher quand je veux. Prends un billet d’avion tout de suite et rejoins-moi... Je t’en prie. La supplia-t-il presque.
Maya paraissait tout à coup gênée. Elle avait déjà demandé à ses parents plus tôt dans la matinée si elle pouvait partir en Finlande pour quelques temps et ils s’étaient montrés assez réticents à cette idée du fait de sa santé. Elle avait essayé de les faire accepter en leur montrant de quelle manière elle se portait bien alors qu’elle vivait à Los Angeles mais voici ce que ses parents lui avaient répondu :
- Si tu emmènes Kristina avec toi, alors on accepte. Elle veille sur toi quand on n’est pas là et ça nous rassure de vous savoir toutes les deux !
C’était le comble pour la jeune femme qui n’avait absolument pas envie de se trimbaler sa haineuse de sœur avec elle, surtout en sachant qu’elle avait des vues sur le copain de Calypso. Si elle partait avec sa grande sœur, elle était sûre qu’elle foutrait sa merde partout... et ça elle ne le voulait pas.
Elle se retrouvait dans une impasse... Elle ne voulait pas expliquer ça à son petit ami car cela reviendrait à lui avouer qu’elle souffrait d’une maladie assez contraignante et elle voulait éviter. Elle avait toujours peur qu’il la rejette ou la prenne en pitié ! Il était très dur pour elle de lui donner une réponse. Elle était cependant très heureuse de constater qu’il la voulait prêt de lui et en même temps, elle était abattue de constater qu’il ne tiendrait pas éternellement loin d’elle... En clair il ne lui laissait pas vraiment le choix dans sa décision...
- Je ne peux pas venir maintenant Seb... Laisse-moi un tout petit peu de temps...
- Tu m’as dit que le tournage de ta série avait été repoussé à plusieurs mois à cause d’une grève de scénaristes et que tu ne resterais que quelques jours chez tes parents. Au lieu de retourner à L.A, viens chez moi.
- Tu sais très bien que si je pouvais venir là maintenant, je le ferais. J’ai juste deux-trois choses à régler avant de te rejoindre et j’ai besoin d’un peu de temps pour ça. Je te tiendrai au courant dès que tout sera prêt.
Lorsqu’elle vit la moue boudeuse de son blond préféré, elle se dit qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour pouvoir faire entendre raison à ses parents de la laisser partir là bas toute seule. Autrement... elle s’y rendrait quand même, car elle ne voulait vraiment pas perdre son batteur. Elle se fichait des conséquences...
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Köylen pour sa part, discutait nonchalamment avec Korben avec pour fond sonore, les clips vidéo de MTV Pulse. Il était toujours aussi sombre depuis le départ de Caly et il ne savait pas quoi faire pour la récupérer.
- Tu vas devoir devancer Sledge et parler de ta relation à Denn... Lui conseilla alors Korben.
- Il risque de la virer s’il sait ça...
- Arrêtes, tu sais très bien qu’il est bien trop content d’elle et de son travail pour la dégager juste parce qu’elle sort avec toi. Puis de toute façon, il sera au courant, puisque Sledge compte tout lui raconter ! Mais il serait mieux qu’il le sache par toi...
- Ça ne changera rien, je vais la perdre... Pourquoi je dois toujours perdre les personnes à qui je tiens le plus, tu peux me le dire ? Demanda alors le chanteur d’une voix triste. – Je suis si mauvais que je ne mérite pas d’avoir des parents et même une petite amie qui tient à moi ?
- Dis pas d’conneries ! Pesta le guitariste en consolant son meilleur ami. – Tout ce que tu as à faire c’est prévenir Denn, lui raconter l’histoire de A à Z, ensuite tu lui demanderas d’aller voir les parents de Caly pour leur expliquer que t’es pas un sale type et que leur fille est en sécurité avec toi ! Je pense même que tu devrais te rendre chez eux avec lui, histoire qu’ils t’aient bien en face et que tu puisses leur prouver que tu es quelqu’un de bien. Puis franchement, j’ai eu l’occasion de discuter vite fait avec eux via Skype quand on était à Miami et ils sont super cools, et encore moins protecteurs que Sledge ! Après je me trompe peut-être mais c’est l’impression que j’ai eu...
Köylen hésita un petit moment avant d’accepter.
- Bon d’accord, j’en parlerai à Denn quand il viendra à la villa après demain.
- Non, tu fais ça dès demain, on ne peut pas perdre de temps ! Demain à la première heure tu lui passes un coup de fil pour qu’il se ramène ici. Je ne pense pas que Sledge va attendre plusieurs jours avant de le contacter, il a l’air d’agir sur le moment en ce qui concerne sa sœur donc devances le. Korben semblait soudainement réfléchir avant de dire : - Nan mieux, pour avoir la certitude que tu le contacteras avant Sledge, tu vas lui laisser un message sur son répondeur tout de suite !
- Mais il est trois heures du mat’ ‘Ben !
- Bon, tu veux récupérer ta copine oui ou merde ?! Fit Korben irrité. S’il voulait mettre toutes les chances de son côté pour sauver son couple, il fallait qu’il fasse tout ce qui était en son pouvoir, quitte à emmerder leur manager à une heure tardive. – Puis avant tu faisais bien exprès de blinder sa messagerie à quatre heures du matin juste pour le faire chier non ?
- Merci ‘Ben... Le remercia sincèrement le chanteur. – Je ne sais pas ce que je ferais sans vous tous... J’espère ne jamais vous perdre.
- Héééé, dis pas d’conneries et arrêtes de te ramollir comme ça ! C’est pas le Köylen que je connais ça ! Celui que je connais il aurait déjà agit depuis belles lurettes alors beweg dein arsch* et fais ce qu’il faut pour ramener l’ordre dans ton couple ! Allez ! S’exclama le grand roux en poussant son ami vers la sortie de sa chambre.
*bouge ton cul.