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Par Geist le 15 Mai 2014 à 21:05
Deux semaines plus tard.
Depuis leur retour de tournée, les Gen X avaient sortit Watercolour, leur deuxième single qui connut un plus gros succès que Propane Nightmares. Caly avait planifié avec Denn la sortie de ce dernier, justement, aux Etats-Unis et la promotion qui s’en suivrait mais du fait de ses activités avec Amaranth, Denn faisait le plus gros du travail. Il était carrément parti aux States pour pouvoir rencontrer ses confrères américains d’Universal.
Amaranth fut récompensé par leur premier disque d’Or. La vente de leur album avait carrément explosée depuis leur tournée avec les Gen X. Depuis ce succès, leur projet d’enregistrer leur deuxième album avec la très célèbre Symphonie de Londres allait pouvoir se concrétiser si leur tournée se passait bien. En effet, Mina commençait à planifier une future tournée européenne dans les mois à venir et si tout se passait bien, ils pourraient espérer réaliser leur souhait : créer un album de métal symphonique.
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Caly passait ce week-end chez ses parents. Elle était vraiment heureuse en ce moment. Tout allait bien dans tous les domaines et elle ne savait pas si elle avait déjà été aussi joyeuse durant toute sa courte vie. Elle espérait que cela durerait le plus longtemps possible.
Alors qu’elle se détendait en peignant un peu, son frère la rejoignit et posa nonchalamment sa tête contre son épaule.
- Tu peins quoi... ? Lui demanda-t-il d’un ton morne.
- Un portrait de Köy et moi ! Lui répondit-elle. – Qu’est ce que tu as ? T’as pas l’air bien.
- Les parents t’attendent en bas... L’informa-t-il alors en se décollant d’elle. Caly, perplexe, posa sa palette et son pinceau pour faire face à son grand frère.
- Pourquoi tu fais cette tête ? S’inquiéta-t-elle. – Qu’est ce qu’il t’arrive ?
- Ils sont prêts à tout te raconter. Lui avoua-t-il finalement en évitant son regard.
- Vrai... Vraiment ?! S’exclama-t-elle, visiblement très heureuse.
- Puisque je te le dit. Allez vas-y, ils t’attendent.
Caly se dépêcha de sortir de sa chambre avant de revenir sur ses pas.
- Tu ne viens pas... ?
- Je n’ai pas envie d’entendre cette histoire une deuxième fois. Avoua Sledge très sincèrement.
- J’ai besoin de toi... Tu m’avais promis que tu serais là le jour où ils me révéleraient tout. Fit-elle, soudainement triste.
- Je ne peux vraiment pas, c’est au dessus de mes forces... Caly commençait vraiment à appréhender ce qu’elle allait entendre. Ce passé était-il si lourd pour que même son propre frère, qui était un homme plutôt fort, ne puisse pas supporter de l’entendre une seconde fois ?
- Bon, d’accord... A toute à l’heure. Dit-elle avec un sourire triste.
Lorsqu’elle descendit au salon, la première chose qu’elle ressentit était ce silence si pesant. Ensuite, elle remarqua rapidement que ses parents avaient un visage très grave, ce qui était très rare chez eux. Lorsqu’ils remarquèrent sa présence, ils essayèrent de lui sourire mais ce sourire était teinté d’une très grande tristesse et cela alerta encore plus la petite adolescente. Elle remarqua aussi qu’il y avait une boîte sur la table basse du salon et devina aisément qu’il y contenait le début de sa vie.
Elle s’installa face à ses parents et ce fut son père qui prit la parole.
- Pardonne-moi d’avoir prit tout ce temps pour pouvoir enfin te parler de tes origines.
- C’est rien papa, l’important est que tu te sentes prêt à tout me dire. Le rassura Caly.
- Ton frère ne descend pas ? Lui demanda alors sa mère.
- Non, il ne veut pas entendre une seconde fois ce que vous avez à me dire...
- Le pauvre... Murmura alors sa mère.
- Bien... Es-tu vraiment prête à tout entendre, ma puce ? Il vit sa fille prendre une grande inspiration.
- Oui, je suis prête...
- Sache que tu pourras m’interrompre à n’importe quel moment, d’accord ?
- Oui.
- Alors voilà...
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♫ Within Temptation - Pale ( Instrumental ) ♫
- Il y a maintenant presque dix-huit ans, je vivais avec ta mère et Sledge à Londres. On comptait rester pour y faire notre vie car c’était dans cette ville que ta mère et moi nous étions rencontré et avions eu ton frère. On vivait dans un petit appartement à Fulham depuis qu’on avait terminé nos études et on prévoyait de s’acheter un pavillon pour avoir plus de place et pour pouvoir avoir un autre enfant.
Il y avait une toute jeune fille qui vivait dans le même immeuble que nous. Elle semblait ne pas avoir plus de vingt ans et était enceinte jusqu’aux yeux. Elle ne parlait à personne et sortait très peu. Je n’ai dû la voir que deux ou trois fois en plusieurs mois. Elle était très discrète. C’était le propriétaire qui m’avait dit un jour qu’elle était originaire de Cuba et qu’elle était apparemment venue en Angleterre pour que son bébé ait une vie meilleure. Avec ta mère on a essayé de lier contact avec elle le peu de fois qu’on a pu la voir mais elle n’était pas du tout réceptive du coup on a laissé tomber et on a continué notre petite vie tranquille.
Le temps a passé... et un jour en fin d’après-midi j’ai été sortir les poubelles. Je me souviens que je me suis vraiment dépêché ce jour là car les éboueurs étaient déjà en train de ramasser les ordures, ils passaient vraiment tôt à Fulham. Je me suis donc dirigé vers les bennes à ordures et... Jesse eut un peu de mal à continuer. Caly vit sa mère tapoter le dos de son mari en retenant ses larmes.
- Excuses moi, ma chérie... Dit-il quelques instants plus tard avant de s’éclaircir la voix afin de reprendre son récit.
Je me suis donc dirigé vers les bennes à ordure et ait ouvert l’une d’entre elle. J’y ai jeté mes sacs mais l’un d’eux est resté coincé à l’ouverture de la benne. Je l’ai donc détaché et posé moi-même au fond et c’est à ce moment là que j’ai aperçu une forme enroulée dans une espèce de drap blanc taché d’une couleur rougeâtre. Pensant qu’il s’agissait sûrement d’un chat de gouttière mort j’étais prêt à ne pas y prêter plus d’attention mais c’est au moment où j’allais refermer le couvercle que j’ai vu une main minuscule dépasser.
Je... J’étais horrifié, je ne savais pas quoi faire et j’ai mit un peu de temps avant de reprendre mes esprits. C’est un éboueur qui m’a sortit de mes songes et qui m’a demandé ce que je fabriquais là. Sans lui répondre, j’ai plongé dans la benne et ait prit ton petit corps inerte dans mes bras. J’ai ouvert le drap dans lequel tu étais négligemment enveloppé et... ton corps et ton visage étaient carrément lacérés ! On t’avait délibérément blessée alors que tu n’avais que quelques heures de naissances à vu d’œil, tu étais si petite. Pour moi tu étais morte... Les joues de Jesse étaient à présent inondées de larmes, tout comme ceux de sa mère. Caly ne se sentait vraiment pas bien, elle non plus. Elle ne s’attendait absolument pas à entendre ça.
- J’ai alors demandé à l’éboueur d’alerter la police pendant que je te recouvrais. Je me suis demandé qui avait pu faire une chose pareille à son propre enfant, et c’est à ce moment là que j’ai pensé à cette jeune fille qui habitait dans notre immeuble !
J’ai prévenu ta mère de ce qu’il s’était passé et elle m’a rapidement rejoint. Elle a vu ce que je pensais être ton cadavre... et quand la police et les ambulances sont venus, je leur ait confié ton corps et leur ait expliqué tout ce qu’il s’était passé sans oublier de parler de cette femme, leur disant qu’elle habitait dans l’immeuble juste en face des bennes, qu’elle était enceinte la dernière fois que je l’ai vu et que le bébé retrouvé correspondait parfaitement à elle. Comme par hasard, lorsqu’ils y sont allés pour l’interpeler, elle n’était plus là...
Quelques heures plus tard, alors que je ne me remettais toujours pas de ce à quoi j’avais été témoin, la police m’a appelé afin que je fasse une déposition. Ils avaient retrouvé cette jeune femme à Heathrow. Elle s’apprêtait à quitter le pays figure-toi. J’étais heureux qu’ils aient pu mettre la main sur elle mais lorsqu’ils m’ont annoncé que finalement tu n’étais pas morte mais bel et bien vivante malgré que tu sois dans un état critique, j’ai voulu te voir.
Cette visite m’a été permise étant donné que j’étais celui qui t’avais sauvé. Lorsque ta mère et moi t’avons vu avec tous ces bleus et ces tuyaux reliés à toutes ces machines bruyante, ça nous a vraiment fait mal au cœur. Il était vraiment injuste que tu aies à souffrir durant les premières heures de ta vie.
On venait te voir tous les jours et on restait des heures à te regarder reprendre des forces. De jours en jours, il était devenu clair qu’on voulait t’adopter, on voulait t’éviter de connaître les familles d’accueils et que tu sois baladée de familles en familles. Car c’était ce qui t’attendait si personne ne souhaitait t’adopter. On avait la possibilité de t’offrir une stabilité et de l’amour alors on a fait toutes les démarches pour que tu deviennes notre fille. Entre temps, ta mère biologique a été jugée. J’ai témoigné contre elle et elle a été reconnue coupable pour tentative de meurtre et envoyée en prison ferme pendant sept ans.
- Une fois que tu es devenue notre fille, il était hors de question qu’on te fasse grandir dans ce pays. On ne pouvait pas espérer que tu mènes une vie saine et tranquille. Ton histoire avait fait la une de tous les journaux du monde mais par chance, l’affaire n’était plus trop suivit ici, en Finlande au bout d’un moment. Alors après avoir longuement discuté, ta mère et moi on a décidé de te faire grandir ici, loin de tout ça et surtout loin de cette femme.
Le jour où je t’ai découverte reste à la fois le pire et le plus beau jour de ma vie. Le pire parce que je t’ai découvert dans cet état et le plus beau parce que ce jour là, ce malheureux évènement nous a permis à ta mère et moi d’avoir un nouvel enfant et que tu nous as apporté et nous apporte toujours beaucoup de bonheur. Quand je vois ce que tu es devenu, je suis fier de ce qu’on a fait.
- Te voir t’épanouir a été l’un de nos plus beaux cadeaux et j’espère que cette histoire ne te chamboulera pas au point de t’empêcher de mener ta vie comme tu l’entends. Tu es une fille comme les autres sauf que le début de ta vie aura été malheureux. Mais tout ce qui compte, c’est ce que tu es aujourd’hui : une jolie jeune fille de bientôt dix-huit ans qui débute sa carrière musicale haut la main, qui réalise son plus grand rêve. Tu es exceptionnelle, Caly. N’oublies jamais ça et on t’aime plus que tout.
Caly, qui n’avait pas pu retenir ses larmes durant la découverte de son passé, sourit malgré elle à la dernière phrase de son père.
Elle fut rejointe par ses parents qui vinrent la réconforter comme ils le faisaient quand elle allait mal. Sledge aussi fit son apparition, jugeant que le pire de l’histoire était passé et vint lui aussi réconforter sa petite sœur dont les larmes reprenaient de plus belle.
- Comment s’appelle-t-elle ? Demanda-t-elle au bout d’un moment. Ils devinèrent rapidement qu’elle parlait de sa mère biologique.
- Evangelia. Lui répondit sa mère. – Evangelia Crùz. Elle t’a eu à dix-huit ans.
- Et... Et mon père biologique, vous avez des informations sur lui ?
- Non, on sait juste qu’il est euro-américain. L’informa son père. – Elle n’a pas cessée de l’insulter durant son procès. Je m’en souviens bien. Elle parlait beaucoup de sa nationalité, sans divulguer ni prénom, ni quoi que cela soit d’autre sur lui.
- Vous avez une photo d’elle... ?
- Bien sûr, mon cœur... Son père se pencha vers le dossier de la table basse et en sortie une photo de sa génitrice. – Tu lui ressemble beaucoup, mais tes traits son beaucoup plus doux que les siens.
- Oui... Répondit-elle en regardant longuement la photo. Elle ne pouvait nier que la ressemblance entre elles était frappante. – Pourquoi elle m’a fait ça... ?
- Elle... Hésita sa mère. – Elle ne voulait pas de toi. Elle voulait se débarrasser de toi et retourner dans son pays comme si rien ne s’était passé. On a jamais vraiment comprit pourquoi elle voulait tant cacher cette grossesse et aller jusqu’à carrément te supprimer ensuite. Elle a été très floue là-dessus lors du procès et ça a encore plus joué sur sa sentence.
- J’espère qu’elle regrette amèrement ses actes et qu’elle se sent coupable quand elle te voit passer à la télé maintenant. Dit Sledge. – Elle ne méritait pas d’avoir une fille aussi géniale que toi !
Bien qu’elle allait mettre un certain temps à s’en remettre, Caly était contente de pouvoir connaître cette partie de sa vie qui lui était encore inconnue il y a quelques minutes. Elle pouvait aussi mettre un visage à sa génitrice même si ce qu’elle lui avait fait été horrible. Il restait encore quelques zones de flou mais ce qu’elle venait d’entendre lui suffisait... pour l’instant.
Son père lui remit le dossier où il y avait tous les articles qui traitaient de ce que lui avait subir sa mère biologique. Il y avait également une copie DVD du procès de cette dernière. Caly ne savait pas trop si elle regarderait ce DVD mais dans tous les cas, si elle souhaitait un jour la rencontrer, elle le pourrait car le dossier contenait également son adresse actuelle. Pour l’instant, elle souhaitait essayer de revenir à son occupation première : la musique, même si à présent il serait un peu difficile de ne plus penser à ce passé.
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Par Geist le 15 Mai 2014 à 21:06
Calypso fit part de ce qu’elle avait découvert sur sa vie à Köylen dès qu’elle se retrouva seule avec lui. Elle lui expliqua tout ce que lui avait raconté son père tout en lui montrant les photos et les morceaux de journaux que ses parents avaient collectionnés pour pouvoir l’aider à comprendre ce qui lui était arrivé. Köylen était de plus en plus révolté au fur et à mesure que Calypso lui racontait son histoire. Il était vraiment peiné pour sa petite amie... Il la consola comme il put en la gardant contre lui et en étant à son écoute.
- Je crois que j’aurais préférée qu’on m’annonce que j’étais orpheline plutôt qu’on ait essayé de me tuer...
- Je te comprends, bébé... Ce qu’il t’est arrivé est horrible, tu ne méritais vraiment pas ça. Aucun enfant ne mérite de souffrir ainsi d’ailleurs. Heureusement que ton père est arrivé au bon moment...
- Oui, il m’a avoué que s’il était arrivé deux-trois minutes plus tard, je serai morte car les éboueurs vidaient les bennes et tu sais que la plupart du temps ils les balancent dans le broyeur sans regarder ce qu’il y a dedans...
- Oui... Mais ne penses pas à ça. L’important est que tu sois bel et bien en vie. Ne pense pas à ce qui aurait pu se passer, ça ne sert à rien.
- Tu as raison. Acquiesça Caly.
- Tu penses la rencontrer un jour cette mère biologique malgré ce qu’elle t’a fait ? Lui demanda Köylen quelques minutes plus tard.
- Je ne sais pas encore... Peut-être oui, mais pas maintenant. Je continue de me poser des questions sur mon père à présent et sur la raison pour laquelle elle m’a fait ça... Il en serait à l’origine apparemment. J’hésite en fait... J’ai peur de mettre mon nez dans une histoire de fou. Imagine que mon père biologique était quelqu’un de très influent qui aurait eu une aventure avec ma mère biologique et qui, apprenant sa grossesse aurait voulu la faire tuer. C’est peut-être ça qui l’aurait poussé à partir loin de son pays et de se débarrasser de moi... Elle a peut-être fait ça pour sauver sa propre vie !
- Euh ouais... Tu sais ma chérie, tu devrais faire scénariste ! Se moqua gentiment Köy.
- Bah on sait jamais...
- Ça me fait penser à un truc : Maya est américano-cubaine, elle aussi ! Elle pourrait peut-être t’aider à en savoir plus sur cette affaire.
- Oui, c’est vrai que ça pourrait être une bonne idée mais je n’ai pas envie qu’on sache cette histoire. Il faut que ça reste entre toi, moi et ma famille jusqu’à ce que je décide de faire des recherches plus approfondies.
- D’accord. Tu peux compter sur moi, je ne dirai rien...
- Je sais, je te fais confiance. Lui dit-elle en l’embrassant brièvement sur la bouche. – Bon, je vais prendre une douche...
- Ok je t’attends là.
10 minutes plus tard.
Alors que Caly était toujours en train de prendre sa douche, Köy continuait de penser au calvaire qu’elle avait connu dès sa naissance. A présent, il comprenait parfaitement pourquoi son frère était si protecteur envers elle. Cette histoire expliquait tout. Il était content qu’elle soit si bien entourée et espérait faire de son mieux, lui aussi, pour pouvoir la protéger sans l’étouffer.
Il fut interrompu dans ses réflexions par les vibrations du portable de Caly. Il le prit et remarqua qu’il s’agissait d’un message... d’Enzo ! Köy réfléchit deux secondes avant de se décider à lire cet sms. Il était conscient que ce qu’il faisait n’était pas vraiment bien mais dès qu’il s’agissait de ce type, il fallait qu’il fasse son possible pour l’éloigner de sa copine. Il était vraiment trop collant et même si ça l’agaçait que Caly l’apprécie, il ne pouvait supporter de le voir devant lui. Il ne respectait pas du tout sa promesse en agissant ainsi mais c’était plus fort que lui, il avait besoin de savoir ce que contenait son message.
Cc ! Juste un petit message pour te souhaiter une bonne nuit... Bisous ma belle <3
Köy vit rouge ! D’où se permettait-il de lui envoyer ce genre de message ! Surtout le « Ma belle <3 » qui l’énervait ! Si ce n’était pas un message qui voulait dire « Je vais m’endormir en pensant à toi », Köy ne savait pas ce que c’était ! Ce type l’emmerdait vraiment!
Il repassa le message en mode « non lu » pour que sa petite amie ne se doute de rien et posa le téléphone à sa place. Il voulait voir de quelle manière elle allait agir pour voir s’il devait vraiment s’inquiéter et surtout, s’il pouvait avoir une confiance aveugle en sa petite amie. Il la vit revenir dans la chambre en sous vêtements. Elle se dirigea en silence vers le lit et vit la diode de son téléphone clignoter.
Köylen la regarda prendre connaissance de ce message et remarqua qu’elle gardait un regard indescriptible. Ou bien elle cachait bien ses réactions ou bien ce message lui faisait ni chaud ni froid. Il la vit taper rapidement sur les touches de son appareil avant de le reposer à sa place.
- C’était qui ? Demanda-t-il alors d’un air faussement nonchalant.
- C’était Enzo... Il m’a envoyé un sms pour me souhaiter bonne nuit. Lui répondit-elle en lui retirant son gilet. Köy était content, au moins elle lui disait la vérité...
- Il fait ça souvent ?
- Non. Dit simplement Caly. – Merci de m’avoir écoutée... Fit-elle ensuite en se positionnant sur lui.
- Ne me remercie pas pour ça, c’est normal que je sois à ton écoute, ma puce. Répondit-il en fondant sur ses lèvres. – Je serai toujours là pour toi. Je t’aime... Finit-il par dire en passant ses doigts dans ses cheveux.
- Je t’aime aussi, mon petit Köy.
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Par Geist le 15 Mai 2014 à 21:07
♫ Evanescence - Lacrymosa ( Instrumental ) ♫
Une semaine plus tard, à Helsinki.
Cela faisait un bon moment que Wilhem n’avait plus cherché à prendre contact avec Helga mais comme son retour à Vaasa était imminent, il se devait d’essayer de trouver une issue au problème de la jeune rousse. Il tenta une ultime fois de se rendre à son appartement de bonne heure. Il comptait lui proposer d’aller chez un psychologue pour qu’elle puisse parler de ses problèmes et ainsi espérer mener une vie meilleure et être beaucoup plus heureuse. C’était ce qu’il comptait lui dire mot pour mot, il ne pouvait se présenter chez elle et lui balancer : Salut, tu sais quoi ? T’es érotomaniaque, tu prends tes désirs pour des réalités et t’es un danger pour la société donc faut que t’ailles te faire soigner dans l’Hôpital Psychiatrique le plus proche ! Non, le meilleur moyen était qu’elle se rende d’elle-même chez un spécialiste qui finirait par la diagnostiquer érotomaniaque et qui lui proposerait de l’aider de la manière la plus saine qui soit.
Pendant ce temps là, Helga se préparait méticuleusement devant son miroir. Aujourd’hui était un jour très spécial pour elle. Elle allait enfin pouvoir débuter sa relation avec Sledge. Elle allait l’aider à se débarrasser de son fardeau. Ils allaient enfin être réunis pour toujours ! Elle s’était entraînée pendant si longtemps pour ce jour si spécial. Elle était parfaitement au point et elle ne raterait pas sa cible, c’était une certitude.
Alors qu’elle continuait de se préparer, elle fut dérangée par la sonnerie de sa porte. D’un pas lent, elle se dirigea vers l’entrée et ouvrit à Wilhem. Elle ne l’avait pas vu depuis de longs mois mais ce n’était pas comme s’il lui manquait... Il était du côté de Zupprika en plus, alors il était devenu son ennemi.
- Qu’est ce que tu veux ? Lui demanda-t-elle d’un ton plutôt froid.
- Sympa l’accueil ! Ça fait plusieurs mois que je t’ai pas vu, j’étais super inquiet !
- T’inquiètes pas, je vais très bien. Le rassura-t-elle pour qu’il lui fiche la paix.
- Bien sûr, d’ailleurs ça se voit : t’as des énormes cernes sous les yeux et t’as l’air en état de malnutrition !
- J’ai fait un régime et j’ai peu dormi ces temps ci, j’ai été très occupée.
- Avec ton mec bizarre là ?
- Serkan m’a beaucoup aidée, oui. Je lui en serai à jamais reconnaissante. Maintenant, si tu pouvais me laisser, j’ai des choses à faire et tu vas me mettre en retard. Je dois partir.
Alors que Wil allait répondre quelque chose, son regard fut attiré par un étrange sachet à moitié rempli d’une poudre. Sans demander la permission, il entra dans l’appartement, surprenant par la même occasion Helga qui comprit quelques secondes plus tard par quoi il avait été attiré.
- Ne touche pas à ça ! L’avertit-elle d'un ton menaçant.
Wilhem ne l’écouta pas et trempa ses doigts dans la poudre avant de la malaxer entre son index et son pouce. Ses sourcils se froncèrent violemment. Il reconnaissait cette poudre.
- De la méphédrone... Tu... TU TE DROGUES ?! S’exclama-t-il, sous le choc.
- C’est ma force, c’est ça qui m’a permis de me rapprocher de Sledge. C’est grâce à cette drogue que je l’ai attendu si longtemps et c’est grâce à elle que je vais le récupérer, aujourd’hui. Je te le dois aussi... Car c’est grâce à toi que je l’ai découverte. Si je ne t’avais pas connu, je n’en serai peut-être pas là où j’en suis actuellement.
Wil était à la fois terrifié et terriblement en colère contre lui-même. Il se disait qu’il était parfois trop bavard. Il lui avait expliqué de A à Z de quelles manières elle fonctionnait, ce qu’elle provoquait comme effet et de quelle manière on s’en procurait.
De plus, quelque chose l’alerta : que voulait-elle dire par le fait qu’elle allait récupérer Sledge, aujourd’hui ? Que manigançait-elle ?!
- Helga, quand tu prends cette drogue, tu n’es plus toi même ! Cette substance altère ton comportement, est-ce que tu comprends ? Elle ne te rend pas spécialement plus forte, au contraire ! Regardes, tu en es dépendante à présent ! Maintenant il faut que tu arrêtes ça! Et qu’est ce que tu veux dire quand tu dis que tu vas récupérer Sledge ?
- Je n’arrêterai jamais Wil et aujourd’hui je vais libérer Sledge du fardeau qui l’empêche de se mettre avec moi, tu vois de qui je veux parler ? De ton amie Zupprika !
- Merde, ça devient vraiment chaud là. Se mit à songer le frère de Tea. – Ecoute, on va trouver une solution au problème, d’accord ? Dit-il ensuite. – D’abord, on va se débarrasser de ça. Alors qu’il posa à peine sa main sur le sachet de drogue, il entendit le son caractéristique d’une arme qu’on charge. Wil devint livide.
- A ta place, je n’y toucherai pas et je sortirai gentiment d’ici. Ce n’est pas toi qui m’empêcheras d’être heureuse avec Sledge ! Vous êtes tous en train de nous empêcher de nous mettre ensemble mais aujourd’hui c’est terminé. On va enfin être réunis et s’échapper d’ici pour partir loin. Si tu tiens à ton cerveau, tu pars maintenant, Wil. Je n’ai pas envie de te tuer, tu es le petit frère de Tea, je n’ai pas envie qu’elle soit malheureuse.
Tenant à sa vie, Wil ne dit plus un mot et s’éloigna lentement, les mains levées en fixant l’arme d’Helga. Il ne pouvait plus rien faire pour elle. La seul aide qu’il pouvait maintenant trouver était auprès de la police.
- Si tu as la bonne idée d’aller voir les flics, je ferai de sorte à ce que tu coules avec moi. Après tout, si je suis une « junky » c’est un peu grâce à toi, non ? Allez, à dieu Wilhem. Prends soin de toi. J’espère que tu seras aussi heureux que je le suis aujourd’hui.
La porte se ferma sur ces dernières paroles et Wilhem détala, la mort aux trousses, vers le poste de police d’Helsinki pour alerter les autorités. En aucun cas il l’avait incité à consommer cette drogue, il lui avait seulement fait un mini cours sur cette substance et ses effets. Il ne craignait donc rien aux yeux de la loi et puis quand bien même, il s’agissait maintenant de sauver une vie car il savait très bien qu’elle se dirigeait vers Sibelius pour tuer la petite amie de Sledge. Il devait faire vite.