Pas grand-chose ne s’était passé dans la vie de Kristina depuis son retour à Los Angeles. Cette dernière se trouvait actuellement dans un complexe sportif et se dirigeait vers sa salle d’entraînement pour suivre sa première séance de mise en forme avec quelques-uns des nouveaux collègues qu’elle allait rencontrer en chair et en os pour la première fois.

Elle savait qu’une partie du casting étaient composée de très grands noms du cinéma d’action européen, américain et hongkongais. Elle était même très fans de certains d’entre eux et était tout de même assez intimidée de travailler avec eux !

En revanche, elle ne connaissait pas encore le nom de leur entraîneur mais elle se sentait, de toute façon, prête à donner le meilleur d’elle-même pour réussir son entrainement.

À son retour à Los Angeles, elle avait eu une réunion avec James Wan, le scénariste et réalisateur de Mortal Kombat afin de signer son contrat et de discuter des attentes qu’il avait envers elle pour le rôle de Sonya Blade.

Il avait été très honnête en lui disant qu’elle n’avait pas été l’une des favorites pour ce rôle et qu’il voulait le donner à Ronda Rousey du fait de son statut de combattante MMA. Ensuite, il lui expliqué que c’était en grande partie grâce au coordinateur de cascade qu’elle avait été choisie parce que ce dernier avait émis l’idée que son statut de pop star élargirai le public visé par le film et que sa performance lors du casting était très prometteur et en adéquation avec le personnage qu’elle allait interpréter.

 

 

Suite à cela, il lui avait remis le script qu’elle avait appris par cœur pendant plusieurs semaines. Elle s’était concentré uniquement sur la préparation de son rôle, sortant quelques fois avec Camy le soir et donnant tout de même quelques nouvelles à ses parents et à sa petite sœur.  

Elle avait vu Maya qu’une seule fois depuis son retour d’ailleurs et avait bien pris le soin que Calypso ne soit pas là ce jour-là. Le ventre de femme enceinte de Maya avait fait son apparition, maintenant et elle lui avait informée qu’elle attendait un petit garçon. Cela était un peu étrange à voir, puisque cela officialisait réellement l’arrivée de ce petit être pour la grande blonde. En tout cas, elle était heureuse pour sa sœur et devait maintenant bien avouer qu’elle avait assez hâte de faire la connaissance de son futur neveu.

Elle était assez triste malgré elle de se dire qu’elle ne tisserait pas de lien proche avec cet enfant dans la mesure où ils vivraient sur deux continents différents. Elle serait un peu la tata lointaine... tandis qu’avec Calypso ils seraient bien plus proches.

 

 

D’ailleurs lors de sa visite, la maison de Maya et Sebastian était jonchée de cartons, prêts à s’envoler vers la nouvelle maisonnette qu’ils allaient partager à Helsinki avec Köylen et Calypso, d’ici quelques jours. Elle se retrouverait donc officiellement livrée à elle-même, n’ayant plus personne de sa famille dans le pays. 

 Elle avait un léger pincement au cœur rien que d’y penser mais étrangement, elle se sentait sereine et cela grâce à son projet professionnel.

 

 

Quand elle franchit enfin la porte de la salle d’entrainement, elle constata qu’elle était la toute première à être arrivée. Elle regarda rapidement les alentours et reconnut plusieurs machines de musculation qu’elle avait déjà l’habitude d’utiliser. Il y avait également quelques sacs de frappes sur lesquels elle avait déjà envie de s’acharner...

 

 

Prise dans sa contemplation du lieu, elle sursauta quand elle entendit quelqu’un l’appeler et surtout quand elle reconnut le propriétaire de cette voix...

 

- Salut, Kristina...

 

La concernée de retourna très lentement, le cœur battant la chamade, pensant une fraction de secondes qu’elle était en plein rêve. Quand elle fit face au jeune homme en question, elle comprit qu’elle n’avait pas perdue la boule. Il s’agissait bien de :

 

 

- Ta-Takuya ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?

 

Elle le regarda progresser vers elle, cet éternel sourire au coin des lèvres. Arrivée à sa hauteur, il posa son sac de sport au sol pour lui répondre.

 

 

- Je suis le coordinateur de cascade pour le film... et j’ai aussi obtenu les rôles de Sub-Zero et Noob Saibot.

- Hein... ? Mais attends, ça veut dire que c’est toi qui a poussé ma candidature pour que j’obtienne le rôle ?! Lui demanda-t-elle alors, complètement choquée.

- Ouais. Acquiesça-t-il. - Pour être honnête, j’ai été vachement étonné que tu postules pour le rôle et que tu te souviennes de ce que je t’ai appris. Puis s’il y avait bien quelqu’un qui méritait ce rôle c’était bien toi. Ronda rebondira plus facilement, ne t’en fais pas pour elle.

- Je... Je m’attendais vraiment pas à ça... Marmonna la grande blonde toujours un peu secouée de se trouver face à son ex et qu’il l’ait aidé dans sa carrière. - Surtout après la façon dont je t’ai traité et qu’on s’est quittés... Enfin que tu m’as largué.

 

 

- C’est du passé, ça, maintenant. J’ai refait ma vie. Je viens de me marier d’ailleurs. Lui apprit-il, tout sourire.

 

Sourire qu’elle lui rendit à moitié car sans qu’elle ne le contrôle, elle eut un énième petit pincement au cœur. Tout le monde avait une relation stable autour d’elle, décidément...

 

- Félicitations... Tu t’es marié avec celle qui m’a ouvert la porte de ton appart’ le soir de notre rupture ?

- Merci et non, ma femme s’appelle Trish. Elle a obtenu le rôle de Tanya et elle nous rejoindra demain pour l’entrainement. Tu la rencontreras à ce moment-là. Lui apprit-il, un énorme sourire au visage. - Comme tu dois t’en douter, il y a une grande partie des fans de la franchise qui se montre sceptique face à ton obtention du rôle... Mais je sais de quoi tu es capable et je sais que ce rôle est fait pour toi. Alors je vais t’entrainer comme il faut jusqu’à ce que tu oublies que ton vrai prénom est Kristina et que tu ne fais que jouer un rôle. Je ne serai pas tendre avec toi, je te préviens... Tu te sens d’attaque ? Lui demanda-t-il alors avec sérieux.

- Plus que jamais ! S’exclama-t-elle, boostée à fond.

- Je n’en attendais pas moins de ta part ! On va attendre l’arrivée des autres et on s’y met sérieusement mais tu peux déjà commencer à t’échauffer si tu veux.

 

 

 

Kristina s’exécuta avec une motivation qu’elle n’avait encore jamais ressentie en elle.

Le lendemain à la Prison de Kemijärvi, 11h00.

 

 

Comme tous les mardis à 10h30, le Dr. Viktor Tulinen avait sa séance avec Helga. Comme chaque mardi, il essayait d’aider sa patiente pour qu’elle progresse mentalement et il essayait par la même occasion de comprendre son mode de fonctionnement.

Il était toujours l’objet de sa « convoitise » et il continuait d’en jouer volontiers pour arriver à ses fins mais il devait avouer que cela faisait plusieurs semaines qu’il stagnait.

Il n’avait, par exemple, absolument rien tiré de la visite de Sledge Hietala et de sa famille. A plusieurs reprises il avait tenté de demander à Helga ce qu’elle pensait du pardon que lui avait accordé le jeune homme et à chaque fois elle se contentait de hausser les épaules, comme si elle n’en avait absolument rien à faire.

C’était comme si Sledge était un lointain souvenir pour elle... voire même un inconnu. Elle s’était complètement désintéressée de lui et avait tout reporté sur sa personne.

 

 

- Alors... quand est-ce que vous la quittez ? L’entendit-il lui demander, le faisant un peu sortir de ses songes. Il la vit regarder son alliance avec grande insistance.

 

Elle parlait de sa femme. Depuis quelques semaines, elle s’était mise dans la tête qu’il allait la quitter pour elle. Il ne savait pas d’où cette idée lui était venue mais il fit bien attention à ne pas la contrarier en lui disant la vérité. À savoir qu’il ne le ferait jamais parce qu’il aimait sa moitié à en mourir et cela depuis plus de trente ans et après cinq enfants.

 

♬ Steve Jablonsky - Sacrifice ♬

 

 

Alors qu’il allait lui répondre de manière très évasive afin que la séance puisse continuer, ils furent interrompus par l’arrivée d’un garde dans la pièce. Viktor regarda l’heure sur l’horloge accrochée au mur, pensant que la fin de la séance était arrivée mais il constata qu’il restait encore un bon quart d’heure avant qu’Helga et lui ne se séparent pour la semaine.

 

- Vous êtes un peu en avance. Revenez la chercher dans quinze minutes... Se contenta de dire le Dr sans même se retourner.

 

 

Soudain, pour la toute première fois depuis qu’il s’occupait d’Helga, il vit la peur se traduire sur le visage de cette dernière. Instinctivement, il se leva de son siège pour faire face à son interlocuteur et là, il vit un jeune homme aux cheveux blonds platines et dont l’œil droit était traversé par une très longue balafre, grimé en officier de l’établissement. Il ne faisait clairement pas parti de ses employés et alors qu’il s’apprêtait à appuyer sur le bouton sous la table pour alerter tout l’établissement, il fut stoppé net par l’arme que brandissait le malfrat en sa direction.

 

 

- Si j’étais toi, je ne ferai pas ça, Doc... Dit-il alors de sa voix rocailleuse. Il tourna alors légèrement la tête vers Helga qui était comme vissée sur sa chaise, morte de peur. - Salut, toi. Ça fait longtemps. Tu te souviens de moi... ? Lui demanda-t-il alors, l’air malicieux.

 

La jeune femme, ne trouvant pas encore la force de répondre, se contenta de hocher la tête. Comment pouvait-elle oublier Serkan... ?

 

- Pour te remercier de ne pas m’avoir poucave, je me suis dit que j’allais t’aider à sortir. Lui expliqua-t-il alors. - J’ai soudoyé tes gardes, t’inquiète. Ils nous laisseront sortir sans problèmes. Une fois dehors, je te remettrai un passeport Tchétchène, une nouvelle carte d’identité et un billet pour Groznyï. Tu pourras refaire ta vie là-bas...

 

 

- Ne faites pas ça, monsieur ! Voulu intervenir Viktor avant de se prendre une droite par le jeune homme.

 

 

À ce moment-là, Helga vit rouge de voir l’homme à qui elle tenait se faire violenter et sans réfléchir, elle alla à la rescousse de Viktor et se mit à frapper Serkan de toutes ses forces, à la plus grande surprise de celui-ci.

 

- Mais qu’est-ce que tu fais, espèce de salope ! S’exclama le jeune homme, soudainement en colère de se faire attaquer par celle qu’il voulait sauver. - J’suis là pour t’aider et tu me frappes ?!!

 

 

Bien évidemment plus fort que la jeune femme, il ne mit pas longtemps avant de la jeter par terre aux côtés du docteur qui avait réussi à appuyer sur le bouton d’urgence qui avait discrètement bloqués toutes les portes de sorties de l’établissement et appelé la police. Il ne leur restait plus qu’à tenir trois minutes avant leur arrivée... et vu la situation où ils se trouvaient ces trois minutes semblaient équivalentes à trois décennies.

 

- Ne nous faites pas de mal, je vous en prie ! Le supplia Viktor, effrayé au plus haut point.

- Ta gueule, Doc ! Vociféra presque Serkan, hors de lui. - Tu vas me le payer, sale connasse ! Dit-il ensuite en direction d’Helga, qui le regardait avec toujours avec autant de peur.

- Je t’ai rien demandé, moi... Je veux rester ici, avec Viktor. Il m’aime et je l’aime !

 

Serkan la regarda comme si elle était folle à lier pendant quelques secondes, avant que son rictus de colère ne refasse surface sur son visage furibond.

 

- C’était pas des lol, alors... T’es vraiment tarée, en fait. Niklaas mentait vraiment pas à ton sujet. Dit-il alors.

 

Niklaas était l’un des officiers qui était censé veiller sur elle depuis son arrivée dans l’établissement. Il était celui avec qui Serkan avait pris contact en venant faire du repérage dans l’établissement pénitentiaire il y a quelques mois. Le grand blond platine bossait sur le projet d’évasion d’Helga depuis près d’un an et là tout tombait à l’eau parce que cette folle était tombée amoureuse de son Docteur.

Il aurait su, il serait resté tranquille dans son coin à faire son business ! Pour la peine, elle allait payer pour ses efforts inutiles et chèrement !

 

- Bah tu sais quoi... ? Pour la peine j’vais le liquider, ton homme ! Pétasse, va ! J’me suis crevé le cul à te créer une nouvelle identité, j’ai failli me faire refroidir pour ça, en plus ! T’as pas idée comme ils rigolent pas les Tchétchènes et j’ai dû faire des choses dont tu n’as même pas la moindre idée pour t’avoir cette nouvelle identité !  Et toi tu me prends pour un con et fait capoter mon plan ?! Ça va clairement pas le faire ! Cria-t-il en chargeant son 9mm.

 

 

Durant sa litanie, il n’entendit même pas les sirènes de la police retentir à l’extérieur et alors qu’il se rapprochait de ses deux victimes, il pointa son arme vers la tête de Viktor qui vit toute sa vie défiler devant ses yeux déjà embuées de larme. Alors c’était comme ça qu’il était censé mourir ? C’était ça son destin... ? Tué par un junkie sur son lieu de travail sans même pouvoir dire au revoir à sa femme bien aimée et à ses enfants ?!

Alors qu’il priait son Dieu, prêt à accepter son destin et à rejoindre le paradis, il eut le temps de voir les policiers arriver dans la pièce mais malheureusement, Serkan eut également le temps d’appuyer sur la détente alors même que les forces de l’ordre le neutralisaient en le criblant de balle...

♬ TLC - No Scrubs ♬

 

 

Exactement au même moment, les Gen X, Wilhem, Sindel, Tabatah, Maya, Calypso et contre toute attente Sledge étaient tous sous le toit du quintette finlandais pour fêter leur dernière soirée tous ensembles à Los Angeles.

En effet, la tournée mondiale des Gen X commençait le lendemain au Staples Center et ils trépignaient d’impatience d’aller à la rencontre de leur public et de partager ces quelques moments de bonheur avec eux pendant les deux prochains mois. Ils avaient travaillés dur en passant tout le mois à répéter le plus possible pour être au point.

 

 

En plus de cela, Köylen et Sebastian, eux, avaient passés leur temps libre à s’organiser pour leur déménagement. Tout était fin prêt et alors qu’ils assureraient leur première date de concert, Caly et Maya seraient confortablement en train de s’installer dans leur nouveau nid douillet.

Sledge avait rejoint Caly la veille afin de l’aider à finaliser les derniers préparatifs pour son retour au pays. Il était hyper content de la savoir de retour et cela même si c’était avec Köylen avec qui il avait fait énormément d’effort pour être courtois. Sa petite sœur l’avait trainé ici, ce soir et il devait avouer qu’il passait un bon moment et qu’il s’amusait... Surtout avec Maya qui était en train de refaire la chorégraphie des TLC avec son petit ventre.

Il digérait petit à petit qu’elle était la grande sœur de sa petite sœur et faisait tout son possible pour avoir une bonne relation avec elle, ce qui se révéla assez simple étant donné qu’elle était très amicale de nature.

Cette dernière passait une excellente dernière soirée aux Etats-Unis et avait hâte de commencer sa vie en Finlande avec son mari, son fils à naître et sa petite sœur. Elle était cependant un peu triste que Kristina n’ait pas voulu venir ce soir même si elle comprenait qu’elle avait besoin d’espace... Elle espérait qu’elle viendrait la voir à Helsinki de temps en temps, ceci dit. En attendant, elle s’éclatait comme une folle avec son verre de jus de pomme gazéifié et rappait comme la défunte Lisa « Left Eye » sur ce titre R’n’B qui avait bercé son enfance !

 

☠ ☠ ☠

 

 Un peu plus tard.

 

 

Wilhem discutait paisiblement avec Köylen et Calypso de tout et de rien, mais le jeune blond essayait tant bien que mal d’amener le sujet Tea sur le tapis. Cette dernière lui avait envoyé le fameux message qu’elle voulait faire passer au leader Gen X.

Heureusement pour lui, Calypso fut celle qui, contre toute attente lui demanda des nouvelles de sa grande sœur. Bien naturellement, il lui répondit et en profita pour enfin tenir la promesse qu’il avait fait à la jeune femme.

 

 

Alors que Wilhem était assez dubitatif sur le fait que Köylen veuille prendre connaissance du message de Tea, il se rendit compte qu’il avait fausse route quand le chanteur accepta de le lire. Le grand blond lui envoya alors le texte que Köy s’empressa d’ouvrir et de lire à voix haute. Calypso l’écouta avec attention et beaucoup de curiosité.

 

- Salut Köylen. Commença alors à lire le concerné. - Je sais que je suis la dernière personne dont tu aimerais avoir des nouvelles et je ne peux vraiment pas t’en vouloir. J’ai pas vraiment été une bonne personne... Mais aussi cliché que ça puisse  paraître, frôler la mort m’a fait comprendre à quel point je menais une vie futile et superficielle. Aujourd’hui j’ai compris que j’étais quelqu’un d’exécrable et je vois très bien pourquoi tu ne pouvais pas imaginer avoir une relation sérieuse avec moi. Je t’ai aimée sincèrement et j’aurais sûrement toujours un petit quelque chose pour toi au fond de moi mais j’ai tout à fait compris que tu serais toujours amoureux de Calypso quoi qu’il arrive. Avec le recul, je comprends que c’était ça qui nourrissait ma haine envers elle. Je savais dès le départ qu’elle était ton type de fille et alors quand j’ai su qu’elle était la stagiaire de Denn et qu’elle habiterait chez toi, une jalousie intense m’a guidée et m’a fait faire toutes ces choses insensées pour tenter de te détourner d’elle pour que tu me voies, moi. Je pensais bêtement que je pourrais guider tes sentiments... Savoir que vous êtes venus me voir pendant mon coma malgré mon comportement envers vous m’a assez chamboulé et m’a fait me rendre compte que je devais impérativement changer mon attitude et travailler sur ma confiance en moi et mon estime de soi. J’ai commencé ce travail en même temps que mon combat contre l’anorexie et j’ai l’espoir que je m’en sortirai. Je sais qu’on ne sera jamais amis mais je ressentais le besoin de m’excuser auprès de toi et auprès de Calypso et tous ceux que j’ai blessé. Je vous souhaite tout le meilleur. Tea.

 

Köylen et Caly ne pouvait pas nier qu’ils avaient été touchés par les mots de cette dernière. Ils étaient contents qu’elle se soit remise sur le droit chemin et espéraient sincèrement, tout comme elle, qu’elle s’en sortirait dans cette bataille contre la maladie. Köylen dit tout cela à Wilhem qui allait se faire un plaisir de transmettre le message à sa grande sœur.

 

 

Alors qu’ils avaient repris une discussion un peu plus légère, Calypso vit son frère venir vers elle avec un visage très fermé et l’air grave. Instinctivement, elle fronça les sourcils, inquiète et attendit quelques secondes qu’il arrive à son niveau pour lui expliquer ce qu’il se passait.

 

- Je viens d’avoir Zupp au téléphone, il y a eu une fusillade dans la prison où est détenue Helga. Annonça-t-il alors. La peur fit alors son apparition dans son regard.

 

Les autres ayant entendu ce qu’il venait de dire, se rapprochèrent de lui pour en entendre davantage, tout aussi inquiets que lui. Maya coupa la musique.

 

- Oh putain... Tu crois qu’elle a refait une crise érotomaniaque... ? Lui demanda alors sa sœur en se rapprochant de lui pour le réconforter. Il devait sûrement se rejouer la scène horrible de son agression à Sibelius...

- J’en sais rien... Ils sont en train d’en parler sur les chaines d’infos.

- Je vais mettre YLE ! Les informa Jan en attrapant la télécommande pour allumer la télévision.

 

 

Tout le monde se posta devant l’appareil et ils virent la présentatrice de l’édition spéciale et un reporter sur le lieu de l’évènement, où l’entrée du centre était jonchée de voitures de police et d’ambulance, comme lors de la fusillade à Sibelius. Le silence dans la pièce était assez lugubre et Tabatah qui ne comprenait pas un mot de ce qui était dit, dû demander discrètement à Korben de lui expliquer ce qu’il se passait.

 

 

- Bonjour à tous, nous interrompons notre programmation pour une édition spéciale. Expliqua la présentatrice du journal télévisé de la chaine d’information finlandaise. - D’après nos sources, un individu armé se serait introduit dans le centre pénitentiaire de Kemijärvi il y a une vingtaine de minutes. Un échange de coup de feu aurait eu lieu peu après. Nous retrouvons Katja Kaikuranta, notre envoyée spéciale. Katja, avez-vous de nouvelles informations à nous apporter... ?

- Nous connaissons l’identité de l’assaillant et la raison de sa présence ici. Il s’agit de Serkan Kurkela, connu pour du trafic de drogue et d’arme dans la banlieue nord d’Helsinki. Il a été celui qui a fourni son revolver à Helga Elvi lorsque cette dernière a tenté d’assassiner Zupprika et Sledge Hietala lors de la fusilla de Sibelius.

 

Caly attrapa instinctivement la main de son frère. Le pauvre tremblait malgré lui...

 

- D’après le chef de la police, l’assaillant avait pour dessein d’aider la détenue à s’évader mais son plan ne se serait pas passé comme prévu. Il a été neutralisé par la police. Expliqua l’envoyée spéciale avant de continuer son compte rendu. - Malheureusement, il a quand même eu le temps d’abattre la jeune femme d’une balle dans la tête. Le docteur Viktor Tulinen qui se trouvait dans la pièce à ce moment-là s’en est sorti avec une côte fêlée et a dit devoir sa vie à la détenue qui s’est interposée pour éviter qu’il ne soit tué... Il a été conduit à l’hôpital le plus proche pour recevoir des soins.

 

Le mutisme dans la pièce était assourdissant. Ils n’arrivaient pas à croire qu’Helga était morte en sauvant la vie d’un homme.

 

- Putain de merde... Chuchota Köylen, abasourdi au même titre que chaque personne présente.

 

Wilhem, lui tapait furieusement sur son téléphone, en grande discussion WhatsApp avec Tea qui était tout aussi sidérée que tout le monde mais également extrêmement triste que la vie de son ancienne amie s’achève ainsi.

 

 

Sledge, lui, se mit à pleurer à chaude larme. Calypso le réconforta tout en le laissant évacuer tout son ressenti. Cela dura un bon quart d’heure où tout ce que l’on entendait était les journalistes discuter du triste événement à la télé et les personnes présentes dans la pièce écouter, la mine quelque peu triste.

 

- Est-ce qu’il est normal que je me sente soulagée qu’elle soit morte... ? Demanda alors Sledge. Tout le monde dans la pièce se regarda tour à tour, se demandant s’il posait une question rhétorique où s’il attendait vraiment qu’on lui réponde. - Je sais que j’ai dit que je l’avais pardonnée... mais maintenant qu’elle n’est plus de ce monde et que je n’ai plus à faire ce travail de pardon, je me sens réellement libre. Je sais à présent qu’il n’y aura même pas une chance infime pour qu’elle vienne faire du mal à Zupprika et nos enfants.

 

C’est à ce moment-là que tout le monde se rendit compte qu’il n’avait pas pleuré de tristesse... mais de bonheur. Ils ne le jugèrent pas car ils comprenaient bien évidemment son ressenti et était plutôt d’accord avec lui.

Ils ressentaient cependant un petit peu de tristesse que la vie de cette jeune femme perturbée se termine aussi dramatiquement. Elle aurait peut-être pu se remettre sur le droit chemin et cela même si jamais elle ne serait sortie de prison... Dans tous les cas, ils étaient d’accord à l’unanimité sur le fait qu’elle était partie en héroïne lorsqu’elle se sacrifia pour sauver le Dr. Tulinen.