Kemijärvi, Finlande.

 

 

Comme Wilhem il y a plusieurs mois, Sledge, Zupprika et Calypso firent leur entrée dans la prison de la ville où ils furent directement reçus par le professeur Tulinen.

Pour l’occasion, le personnel non essentiel avait pris congés et les visites avaient été annulées toute l’après-midi pour garantir l’anonymat de ces visiteurs particuliers. 

Sledge et Zupprika ne se sentaient pas vraiment dans leur assiette et pour cause, ils allaient faire face à celle qui avait tenté de les détruire. Cependant, Sledge savait qu’il était essentiel qu’il passe par cette étape. Il avait eu l’aval de son psy pour traverser cette épreuve. Il était d’autant plus entourée de deux des personnes les plus importantes de sa vie donc il se persuadait que rien ne pourrait lui arriver.

De plus, avec l’aide de sa famille, de son psy et après avoir beaucoup réfléchi, il pensait avoir trouvé la solution pour mettre cette histoire derrière lui une bonne fois pour toute et avancer sereinement dans sa vie.

 

 

Dans le bureau du docteur, ce dernier fit comme avec Wilhem en leur expliquant les progressions et régressions de la jeune rousse. Il les rassura sur le fait que jamais elle ne sortirait d’ici et également qu’elle avait reporté son érotomanie sur lui et que cela lui permettait d’étudier efficacement la pathologie.

 

- Si vous voulez bien regarder l’écran sur ce mur... Leur demanda le docteur.

 

 

Sur l’écran plat apparu Helga recroquevillée dans un coin de la pièce quasi vide. Elle regardait droit devant elle, le regard complètement vide. Elle n’avait pas l’air d’être présente... comme une sorte de zombie.

 

 

Les trois jeunes gens regardèrent longuement l’écran. Sledge et Zupprika avaient des larmes qui se formaient au coin de leurs yeux et Calypso était tout aussi chamboulée de revoir cette jeune femme.

 

- Je sais à quel point elle a affecté votre vie. C’est la raison pour laquelle je ne peux vous permettre de lui parler en face à face.

 

Il leur expliqua à eux aussi les différentes règles qui étaient nécessaires pour pouvoir interagir avec elle.

 

- Compte tenu de ce qu’elle vous a fait traverser, je ne me vois pas vous demander de rester impassible face à elle. Ce serait tout bonnement inhumain de vous demander cela. Continua le docteur.

- Je pensais m’adresser à elle d’une autre manière... Dit-il en regardant Caly qui comprit qu’elle devait sortir sa guitare sèche et son micro.

 

Le docteur Tulinen comprit illico la requête du jeune homme et devait avouer qu’il ne s’attendait pas à cela, malgré qu’il fasse face à des musiciens professionnels.

 

- Sa pièce est équipée de micros et je peux bien évidemment la contacter depuis ce bureau. Laissez-moi juste faire quelques réglages et vous pourrez chanter votre chanson. Puis-je filmer ??

- Bien sûr. Accepta Sledge en se raclant la gorge pendant qu’il se mettait en place avec sa sœur.

 

☠ ☠ ☠

 

♬ Matthew West - Forgiveness (acoustic) ♬
J’ai traduit cette chanson, donc n’hésitez pas à me corriger si vous voyez des fautes ! Et j’ai également tronquée la chanson parce que sa dernière partie était beaucoup trop religieuse à mon goût et ne collait pas à la situation de cette scène ! Enjoy !

 

It's the hardest thing to give away - Il est la chose la plus dure à donner
And the last thing on your mind today - Et la dernière chose dans ton esprit aujourd’hui
It always goes to those who don't deserve - Il revient toujours à ceux qui ne le méritent pas

It's the opposite of how you feel - Il va à l’encontre de tes sentiments
When the pain they caused is just too real - Quand la douleur qu’ils ont causée est juste trop réelle
Takes everything you have just to say the word… - C’est un effort incommensurable pour dire le mot…

Forgiveness - Le Pardon
Forgiveness - Le Pardon

 

It flies in the face of all your pride - Il va à l’encontre de ta fierté
It moves away the mad inside - Il écarte la colère intérieure
It's always angers own worst enemy - La colère est toujours notre pire ennemie
Even when the jury and the judge - Même lorsque le jury et le juge
Say you gotta right to hold a grudge - Disent que tu as le droit d’être rancunier
It's the whisper in your ear saying 'Set It Free' - C’est le murmure dans ton oreille qui dit “Libère le”

Forgiveness, Forgiveness - Le pardon, Le pardon
Forgiveness, Forgiveness - Le pardon, Le pardon

 

Show me how to love the unlovable - Montre-moi comment aimer ce qui est détestable
Show me how to reach the unreachable - Montre-moi comment atteindre l’inatteignable
Help me now to do the impossible - Aide-moi maintenant à faire l’impossible

Forgiveness, Forgiveness - À pardonner, À pardonner

 

Help me now to do the impossible - Aide moi maintenant à faire l’impossible

Forgiveness - À Pardonner

 

It'll clear the bitterness away - Ça effacera la rancune
It can even set a prisoner free - Ça peut même libérer un prisonnier
There is no end to what its power can do - Son pouvoir est sans fin
So, let it go and be amazed - Alors, lâche prise et émerveille-toi
By what you see through eyes of grace - Par ce que tu peux voir à travers les yeux de la grâce
The prisoner that it really frees is you - Le prisonnier qui est réellement libéré, c’est toi.

 

 

Le docteur Tulinen éteignit son Reflex à la fin de la petite prestation de la fratrie, très touché par ce dont il venait d’être témoin.

La tension que le praticien avait ressentie à l’arrivée de ses visiteurs s’était à présent atténuée. Il sentait qu’ils étaient plus sereins, plus en paix... Il jeta un coup d’œil à l’écran où il put voir qu’Helga s’était tournée face au mur. Il ne savait pas exactement ce que voulait dire ce geste de sa part car il ne l’avait pas vu réagir à la voix de Sledge. Il ne manquerait sûrement pas d’étudier cela avec sa patiente au cours de l’une de leurs séances.

 

- Je n’ai pas l’impression que votre prestation ait eu un effet sur elle... Leur dit-il alors.

 

 

- Vous savez, j’ai beaucoup réfléchi et discuté avec mon psy et ma famille ces derniers jours et j’en suis venu à la conclusion que je ne réussirai à tirer un trait sur cette histoire qu’en faisant un travail sur moi pour lui pardonner ce qu’elle m’a fait. Ça me prendra sûrement un sacré temps... mais je me sens déjà apaisé rien que d’avoir pris cette décision. Donc qu’elle n’ait pas réagit à notre musique ne me gêne pas... au moins je sais qu’elle a entendu ce que j’avais à lui dire. Ça marque le début de ma guérison on va dire... Lui expliqua Sledge.

- Je suis vraiment très ravi de vous entendre dire cela et vous souhaite une vie paisible. Encore une fois, sachez qu’elle est entre de bonnes mains et qu’elle ne sortira jamais d’ici.

- C’est ce qui me rassure le plus... et venir ici pour vraiment m’en rendre compte est ce dont j’avais besoin. Dit alors le guitariste, un léger sourire au visage. - Merci pour votre accueil et pour votre travail.

- Je vous en prie, monsieur Hietala.

 

Zupprika tenait fermement le bras de son mari, le visage toujours aussi marqué par les larmes. Ça ne lui faisait évidemment pas plaisir de revoir Helga mais elle se devait d’être là pour Sledge. Savoir qu’ils pourraient reprendre leur vie paisiblement, sans avoir la peur de revoir ce monstre à leur porte un jour, remplaça ses larmes de tristesse par des larmes de joies.

Sledge monterait tout à l’heure sur scène et il comptait bien y mettre le feu en retrouvant sa fougue d’antan !

Helga n’était plus qu’un fantôme du passé qui ne reviendrait plus jamais les hanter.

Plus tard dans la soirée,

 

 

Calypso était nonchalamment en train de regarder par la fenêtre de la suite d’hôtel après avoir pris du plaisir avec Dante.

Cette journée qui avait commencé avec beaucoup d’émotion, continua avec énergie et gaité quand elle retrouva enfin la bête de scène qu’était son frère lors de leur concert dans le stade de la ville qui s’était achevé il y a de cela deux petites heures. La journée s’acheva dans la luxure et cette dernière se trouvait encore un peu dans son nuage orgasmique.

 

 

Elle se mit d’ailleurs à glousser quand Dante l’attrapa par les hanches, la retourna et l’embrassa comme jamais il ne l’avait embrassé auparavant. A la fin de l’échange, la petite chanteuse ne pouvait nier qu’elle était quelque peu décontenancé par l’agissement de son ami.

 

 

- J’ai bien peur qu’il faille qu’on arrête tous les deux...

 

Calypso ne cacha pas son étonnement. Leur petit arrangement durait depuis des mois et lui allait parfaitement ! Elle s’amusait comme une folle et prenait beaucoup de plaisir, le laisser partir serait assez compliqué. Mais c’était le deal !

 

- D’accord... mais pourquoi tu veux arrêter... ?

 

Il la regarda dans les yeux quelques secondes supplémentaires avant de lui répondre avec franchise. 

 

- Je suis en train de tomber amoureux de toi, Caly... et j’avais pas prévu ça. Mais tu sais, je suis super content parce que je sais que bientôt tu seras très heureuse et c’est tout ce que j’ai toujours voulu pour toi.

- Tu m’avais promis qu’il n’y aurait aucun changement entre nous si on couchait ensemble... Tu fais chier... Dit tristement Caly. - Et qu’est-ce que tu veux dire ? Je suis déjà très heureuse.

- C’est le cas, on reste toujours bons amis. Je te l’ai dit, j’avais pas prévu de ressentir ce que je ressens pour toi. Mais tu me connais, je suis terre à terre et je te respecte trop pour entraver ta réconciliation avec Köylen.

 

 

- Dante, tu me fatigues avec ça. Vraiment. Répondit-elle froidement.

 

Bon, la journée ne finissait pas si bien que ça en fin de compte.

 

- Ok, mais laisse-moi te dire un dernier truc à son sujet et je te promets de ne plus jamais remettre le sujet sur le tapis !

- Tu promets vraiment ? Parce que t’es super lourd !!

- Promis !

- Vas-y, accouche...

 

 

- Laisse-lui une seconde chance si jamais il venait à s’excuser pour son comportement. Laisse-le parler et écoute-le vraiment si jamais il veut s’expliquer. Voilà, c’est tout ce que je voulais te dire.

 

Calypso le regarda suspicieusement avant de lui répondre.

 

- T’es le mec le plus bizarre que j’ai jamais rencontré. Je ne me lasserai jamais de te le rappeler. Je comprends pas cette obnubilation que tu as pour le couple que je formais avec Köylen ! J’espère que t’as pas foutu ton nez dans ses affaires, parce que j’ai l’impression qu’il y a une chose que tu ne me dis pas !

- Comme promis j’arrête de parler de Köylen ! Rétorqua le grand blond platine en ricanant.

- Mouais... Marmonna-t-elle, l’air suspicieuse. - Nous deux ça va me manquer n’empêche... Lui confessa-t-elle ensuite, préférant parler de ce qui la turlupinait. - On s’amusait bien...

- Bon, allez... On peut continuer jusqu’à la fin de la tournée, si tu veux...

 

 

- Humm... je sais comment je vais occuper tous mes afters de concert... Dit-elle en se rapprochant de lui.

♬ Daughtry - What about now (instrumental) ♬

 

 

Jan et Torsten étant sortis s’amuser et  Korben ayant un rencart avec Tabatah, Sebastian et Köylen étaient les seuls qui restaient en studio. Ces derniers étaient en train d’apporter les touches finales à l’une des balades de leur album en cette soirée pluvieuse.

 

- Il est une heure du mat’, Maya va pas s’inquiéter de pas de te voir rentrer ? S’inquiéta Köylen.

- Non t’inquiète, ses tournages ont lieu la nuit en ce moment donc elle n’est pas à la maison non plus. Lui répondit son ami.

 

 

Une fois satisfaits du rendu de leur musique, ils décidèrent de boire un petit coup et de discuter de tout et de rien.

 

- Je vais présenter Maya à ma mère après la promotion de notre album. L’informa Sebastian.

- Tu penses que ça se passera bien ? Elle est au courant pour vos fiançailles ?

- Oui ça ira, elles se sont déjà parlées via Skype donc elles se connaissent déjà. Et non, on va lui annoncer quand on la verra en chair et en os ! J’ai trop hâte !  S’exclama le batteur, heureux comme tout. Köylen ne put s’empêcher de lui rendre son sourire éclatant.

- Et toi ? Tu retourneras à Kiel ?

- C’est prévu mais j’ai pas de date de départ précise ! Mais ce qui est sûr c’est que je passerai vous rejoindre à Tampere pour quelques jours, comme d’hab.

- J’ai pensé qu’on pourrait tous se réunir à Kiel pour rendre hommage à Ozvan vu que ça va faire dix ans qu’elle a disparue... Enfin si tu n’y vois aucun inconvénient. Lui proposa Seb avec précaution.

 

 

Köy réfléchit quelques secondes. Il avait prévu d’y aller seul pour se ressourcer mais l’idée que tout ceux qu’il considérait comme sa famille le rejoigne pour rendre hommage à sa défunte mère lui fit chaud au cœur. C’était un super projet et il avait déjà quelques idées sur la manière dont il allait célébrer la courte vie d’Ozvan.

 

- C’est une super idée ! Ça me ferait tellement plaisir qu’on se retrouve tous sous le même toit depuis toutes ces années.

 

 

- J’suis content que tu acceptes !

- J’allais quand même pas vous empêcher de venir chez vous... Dit le chanteur, un sourire triste sur le visage.

 

Cette remarque émut quelque peu Sebastian qui lui-même n’avait plus remis les pieds dans cette maison qu’il considérait avec Korben comme la sienne.

 

- Tu peux emmener Maya, si tu veux. Après tout, elle va bientôt faire partie de la famille. Lui suggéra-t-il ensuite.

- Vraiment ?! S’exclama le grand blond. - Elle va être super contente ! Du coup tu vas venir avec Kristina ?

- Je n’en suis pas encore sûr...

 

 

- Tu es conscient que je vais pas pouvoir venir avec Maya si Kristina ne vient pas ? Ça va créer des problèmes et je ne suis pas sûr que Kristina te le pardonnera.

- Ne t’inquiète pas pour ça... Viens avec elle. Se contenta de répondre son interlocuteur sans plus de détail.

 

Sebastian ne chercha donc pas à en savoir plus et les deux jeunes hommes poursuivirent leur discussion en changeant de sujet.