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Deux heures plus tard, à Helsinki cette fois ci, et plus particulièrement dans l'une des résidences Sibelius, Tea était en compagnie de Helga. Cela faisait une semaine qu'elles ne s'étaient pas vu étant occupées chacune de leur côté. 

- C'est mort Tea, j'ai perdu, j'ai plus aucune chance ! Il est avec Zupprika maintenant. Ils sont encore plus collés en plus... Y a pas une seule seconde où ils ne sont pas en contact ! Même en cours !  Je suis vraiment dégoûtée mais en même temps à quoi je m'attendais, sérieusement ? Il y avait quoi... allez... dix pour cents de chances que je sois avec lui un jour ! Et encore quand je dis dix pour cents, je suis généreuse hein ! Pour faire réaliste j'aurais du dire zéro ! Monologua la grande rousse.

 

 

- Il ne fait plus attention à moi comme avant... Continua-t-elle. - Il venait souvent me voir quand j'étais toute seule, maintenant il n'en a rien à cirer, il reste avec cette blonde. J'ai plus envie de prendre soin de moi Tea, quand je me lève le matin et que je me regarde dans le miroir je me dis: "A quoi bon se faire belle puisque le mec que tu aimes en regarde une autre !"  Ah et je t'ai pas dit ?! Mais je suis finalement restée chez lui le soir de sa fête, le soir où je l'ai perdu ! Et bien figure toi que j'étais dans une chambre d'ami à côté de la sienne qu'il partageait avec elle et que je les ai entendu TOUTE LA NUIT ! Enfin toute la matiné plutôt... Vu qu'on s'est couché à l'aube... et c'était vraiment horrible pour moi... Il faut que je l'oublie... 

 

 

- Je te comprends, ma chérie. Mais comme je te l'ai déjà répétée, tu n'es pas assez combative, tu lâches facilement l'affaire ! Fit remarquer Tea, de bonne humeur ce soir.

- Que veux-tu que je fasse, il est en couple maintenant ! Je n'ai aucune chance !

- Sache une chose Helga: en amour, tous les coups sont permis ! Tu veux vraiment Sledge Hietala ? Fait tout pour ! Il est en couple ? Et alors ?! Je te l'ai déjà dit ! Tu n'as pas assez d'audace, mais ça va venir, j'y veillerai ! 

 

 

- Il faut que je sorte aussi un clip pour l'aguicher ? Demanda sérieusement Helga, ce qui provoqua le rire de son amie.

- Bah oui pourquoi pas ?! Si tu veux vraiment faire ça, vas-y fonce ! L'encouragea Tea.

- Hm... Je vais attendre voir ce que ça donne. Si ta technique porte ses fruits je pourrai peut être te suivre...  Ce fut à la fin de sa phrase que retentit la sonnette de l'appartement  de la grande blonde.

 

 

- Et bien on va voir ça tout de suite, ma grande ! S'exclama cette dernière en se dirigeant vers sa porte.

 

 

Le visiteur de Tea n'était autre que Köylen. La jeune femme était très contente de le voir, son visage et son regard froid lui avait tant manqués... Elle se hâta d'ouvrir la porte.

 

- Köylen... bonsoir... Dit-elle émue.

- Il faut que je te parle...

- D'accord, entre !

 

 

Il entra sans un mot supplémentaire et vit qu'elle n'était pas seule.

- Elle a des amies cette fille ? Songea-t-il en voyant Helga. 

Tea vint près de lui, heureuse de pouvoir sentir son parfum. Tout en lui l'avait manqué: sa voix grave marquée par un léger accent allemand, son regard argenté, ses muscles, son corps... tout !

- Seuls c'est possible ? Demanda-t-il, toujours d'une voix monocorde et distante. Il ne voulait pas qu'une personne extérieur assiste à ce qui allait se passer. Par respect pour Tea, il ne voulait pas la ridiculiser devant cette personne. Pourtant elle ne méritait vraiment que ça: qu'on l'humilie en public !

 

 

Helga, elle, était tout simplement surprise, elle ne s'attendait absolument pas à voir Köylen Pawelski en chair et en os un jour. Elle le trouvait encore plus séduisant en vrai, et puis ces yeux...

- Quelle chanceuse cette Tea! Songea -t-elle. -Je vais vous laisser discuter. Bonne soirée Tea, à bientôt. Au revoir Köylen.

 

 

Ce dernier ne prit même pas la peine de lui répondre, il se contenta de la fixer dans les yeux. Une fois la porte claquée, Köylen dit avec un ton frigorifique:

- A nous deux maintenant...

 

 

- Wie geht's dir Tea ? [Comment vas-tu Tea ?] La questionna Köylen, dans la langue de Goethe. Si elle chantait bien en allemand, cela signifiait bien qu'elle maîtrisait au moins les bases de la langue, n'est-ce pas ?

- Quoi ?! Fit Tea, surprise.

- Du verstehst nicht, was ich sage? Dennoch singst du auf deutsch !
[Tu ne comprends pas ce que je dis ? Pourtant tu chantes en allemand ! ]

Tea, comprenant ce qu'il était en train de faire, préféra tenter de noyer le poisson: 

 

 

-Heu... tu veux un café ? Dit-elle tout en se dirigeant vers la cuisine, Köylen sur ses pas qui continuait de lui parler dans la langue natale de sa mère. 

 

 

- Du bist wirklich blöd... [Tu es vraiment conne...]. Bon fini de jouer. Tu sais très bien pourquoi je suis là. Finit-il par dire en finnois.

- Oui, tu veux que l'on parle de la dernière fois qu'on s'est vu. Répondit-elle, naturellement.

- Dans un sens oui, puisque c'est ce soir là que tu as prit les paroles et enregistrements de Calypso pour ensuite les faire passer pour tes propres travaux. Pourquoi tu as fait ça ?

- C'est ce que cette conne t'as dit ? Et évidemment tu l'as crois ! S'exclama la blonde!

 

 

Köylen n'était pas venu ici pour faire causette et encore moins perdre son temps ! Ce fut pourquoi il empoigna fermement les bras de son interlocutrice pour la plaquer contre sa fenêtre et lui dit d'un ton sec et glacial:

- Tu sais ce que tu es Tea ? T'es un véritable venin, une menteuse, un vrai déchet ! Mais surtout t'es vraiment trop conne ! Tu sais pourquoi ? Parce que la chanson que tu as piquée à Calypso, elle parlait de toi ! Elle te définissait avec exactitude ! Tu es tellement sous douée que tu n'as même pas cherchée à connaître la signification de ce qui était écrit ! Comme l'a écrit Calypso dans le premier couplet de cette chanson: Tu as une belle silhouette mais PAS DE CERVEAU ! ! T'aurais pu mieux construire ton plan ! Parce que là c'est zéro pointé, ma grosse !

- Lâche-moi ! Tu me fais mal ! Se débattit la blonde.

- Donne-moi son recueil ! Ordonna Köylen.

- NON !

- Me pousse pas à bout ! J'ai juré sur ma vie que jamais je ne frapperai une femme, mais là je commence à te considérer comme une chienne, ce qui me pousserais à t'en coller une !

- Tu comprends pas que c'est pour toi que j'ai fais tout ça ?! Tu me disais que tu voulais une femme qui s'intéresse à la musique, qui écrive de beaux textes, qui s'intéresse à ce que tu fais ! J'ai essayée d'être cette fille ! J'ai voulu faire des efforts pour toi !

 

 

- Tu as essayée d'être quelqu'un d'autre, Tea ! Tu as essayée d'être Calypso ! Tu lui arrives même pas à la cheville ! Surtout avec un comportement pareil ! Tu as franchement cru qu'elle se laisserait faire ? Elle est entourée, elle a ses amis, son frère, mes potes... et maintenant moi ! Toi t'as personne et tu sais pourquoi ? Parce que tu fais trop de mal ! Si tu étais plus réfléchie, plus sympa, tu aurais des amis, plein ! J'ai failli devenir comme toi et perdre Seb et Korben à cause de mes conneries ! Ouvre les yeux avant qu'il ne soit trop tard. MAINTENANT FILE-MOI CE PUTAIN DE RECUEIL !

-... Sur la table basse près du canapé derrière toi... Répondit faiblement la blonde, lasse.

 

 

Köylen se dirigea rapidement vers le tas de feuille. Il devait y avoir une vingtaines de chansons en tout !

- Elle s'apprêtait à toutes les reprendre en plus ! Songea-t-il en prenant le tas.

 

 

-  ME LAISSE PAS KÖY ! Me laisse pas, je t'en prie... Supplia Tea, effondrée.

- On a plus rien à se dire toi et moi. Bonne continuation dans ta vie. Sur ce, il passa le pas de la porte qu'il fit claquer de toute ses forces.