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    Quand Mina, Denn et Stefän vinrent à leur chevet, l’émotion fut à son comble. Ces deux derniers avaient les yeux rougis par les larmes. Ils avaient repérés ces jeunes hommes alors qu’ils n’étaient que de petits gamins, les avaient pris sous leurs ailes et permis de devenir des artistes accomplis. Ils pensaient qu’ils avaient encore tant de choses à découvrir, tant de nouvelles chansons à faire découvrir au monde et voilà que leur vie s’arrêtait brusquement. Quelle injustice ! 

    Le pauvre Denn était complètement à côté de ses pompes et presque inconsolable. Il considérait les Gen X comme ses petits frères ultra chiants qu’il adorait gronder. S’occuper de ce groupe était l’une de ses plus grandes fiertés et la raison pour laquelle il était heureux de se lever le matin. Les voir évoluer et devenir de plus en plus influent dans le monde de la musique avait été l’un de ses plus grands cadeaux... et aujourd’hui, il vivait l’une des plus grandes tragédies de sa vie.

    Malgré cela, il se devait de rester professionnel et maintenant qu’il était là, il allait se charger, avec Stefän de la partie relation publique. Les fans et journalistes n’avaient eues aucunes nouvelles du groupe depuis l’accident et ils étaient toujours, depuis lors, agglutinés devant les barricades de l’établissement malgré les températures négatives.

    Ce soir, il était donc prévu que tous les deux, accompagnés des docteurs qui avaient opérés Köylen ainsi que du commissaire Lilja, fassent une conférence de presse afin de donner toutes les informations sur l’accident. S’en suivrait une séance de questions-réponses afin d’apporter des précisions sur certains aspects qui n’auraient pas été clairs.

     

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    Ils discutèrent donc avec les deux Gen X - qui ne voulaient pas prendre part à la conférence - de ce dont ils pouvaient et ne pouvaient pas parler pendant l’événement et s’ils avaient un message particulier à faire passer à leur fans.

     

    - Comme vous vous en doutez, la question de savoir ce que deviendra Gen X après la disparition de Jan et Torsten va m’être posée à coup sûr... Je ne saurai pas quoi répondre, les gars...

    - On ne peut pas encore répondre à ça, non plus, Denn... Répondit Korben de manière morne. 

    - On arrive à peine à croire ce qu’il nous arrive... Fit ensuite remarquer le batteur.

    - Nous leur dirons exactement ce que vous venez de nous dire. Répondit alors Stefän, bienveillant. - Reposez-vous, maintenant... On se charge du reste.

     

     

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    ♬ Kota Suzuki - Legacy (Improvisation Piano Version) 

     

    Plus tard, en soirée.

     

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    Calypso était en train de jouer une jolie mélodie via le synthétiseur qu’elle avait réussi à emmener dans la chambre de Köylen.

    La veille, pendant qu’un infirmier était en train de prendre soin de ce dernier, elle lui avait demandé de manière assez candide s’il se pouvait que Köylen les entendent même s’il était dans le coma. Le soignant lui avait alors dit avec franchise que c’était peu probable parce qu’il avait été plongé dans un coma assez profond mais qu’elle ne perdait rien à essayer d’interagir avec lui.

    Elle avait alors eue l’idée de lui jouer de la musique et sans qu’elle ne réfléchisse, cette petite mélodie lui était venue en tête. Elle était simple, agréable et elle la jouait tout le temps pour la perfectionner. Si Köylen l’entendait, elle espérait qu’il aimait sa petite production... Si le cœur lui disait, elle pourrait à l’avenir y ajouter quelques paroles. Après tout, il adorait l’entendre chanter.

     

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    Elle continua de pianoter sur l’instrument sans se rendre compte qu’un visiteur venait de pénétrer dans la pièce et s’était adossé contre l’un des murs de la pièce pour la regarder et l’écouter jouer, complètement ébahi de la voir créer de la musique alors même qu’elle vivait l’un des pires instants de sa vie.

    Quand elle eue fini, il se mit à applaudir, ce qui fit sursauter cette dernière qui, quand elle se retourna et prit connaissance de l’identité de son visiteur, quitta son siège et alla l’enlacer de toutes ses forces, laissant même quelques larmes couler sur ses joues.

     

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    - Dante... Qu’est-ce que j’suis contente de te voir ! Merci d’être venu !

    - J’aurais voulu être là le soir-même mais j’avais des dispositions à prendre vis-à-vis de l’école, d’abord. S’excusa-t-il.

    - Ne t’inquiète pas, c’est rien... T’es là et c’est l’essentiel. Dit-elle en resserrant son étreinte.

     

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    Quand elle se détacha de lui, ils se dirigèrent vers Köylen et le regardèrent quelques instants.

     

    - J’ai horreur du son que fait le ventilateur... et regarde cette façon dont ses poumons se remplissent. C’est pas naturel du tout et ça me fait peur... et ça même si je sais que cette machine l’aide. Je déteste le voir comme ça...

     

    Elle termina son propos en le mettant à jour sur l’état de santé du jeune homme. Dante l’écouta avec calme et se montra encourageant.

     

    - J’ai confiance... Le pire est passé, il vivra et c’est tout ce qui importe.

     

    Caly acquiesça en opinant du chef avant de lui poser une question :

     

    - Tu restes à Helsinki combien de temps ?

    - Jusqu’à ce qu’il se réveille. Lui apprit-il, un léger sourire au coin des lèvres. - Et avant que tu ne me poses la question, mes cours et la gestion de l’école seront assurés par l’une de mes collègues.

    - Merci, Dante... Ça me touche beaucoup. Dit-elle sincèrement. - Tu peux dormir chez moi, si tu veux. Bon, je dors ici, mais ma tante et mon père sont là-bas, puis Seb et Korben rentreront dans deux jours donc tu ne seras pas seul.

     

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    - Nan t’inquiète, j’ai gardé mon appart, ici. T’as mangé ? Lui demanda-t-il ensuite.

    - Heu non... J’ai oublié pour être honnête et demain on enterre Jan et Torsten donc je suis beaucoup trop stressée et fatiguée pour manger.

     

    Le grand blond platine secoua légèrement sa tête, pas content d’entendre cette réponse et la prit par le bras pour l’emmener manger quelque chose dans l’un des fast-foods encore ouvert à cette heure si tardive.

     

    - Si tu commences à zapper de repas, ça ne va pas le faire... Allez, viens avec moi.

     

    Caly ne se fit pas prier et suivit son ami, consciente que faire un malaise le lendemain, au moment où elle et ses amis feraient leurs adieux à Jan et Torsten n’était pas une bonne idée.