~ 261 ~

Le lendemain soir,

 

 

C’était d’un pas mal assuré que Korben se dirigeait vers l’appartement de Tabatah.

Depuis l’incident qui s’était produit chez lui, il n’avait plus eu de nouvelles de la jeune femme. Cette dernière refusait de lire ses messages et de répondre à ses appels.

Après beaucoup d’hésitation, il décida qu’il ne lui restait plus qu’à lui rendre visite, quitte à ce qu’il passe pour un gros forceur.

Arrivé devant la porte, il sonna et attendit patiemment que la porte ne s’ouvre. Sa patience atteint ses limites quand il poireauta là pendant cinq minutes, alors qu’il voyait bien qu’il y avait de la lumière sous la porte...

 

- Tabatah, ouvre-moi s’il te plaît ! Je comprends rien de ce qu’il s’est passé l’autre soir ! Je suis désolé si je t’ai heurté, je pensais que c’était ce que tu voulais aussi...

 

 

Il attendit deux minutes supplémentaires avant que la porte ne s’ouvre lentement pour révéler la jeune femme. Sans dire un mot, elle se décala pour laisser le guitariste entrer.

 

- Est-ce que tu peux enfin m’expliquer ce que j’ai fait de mal ? Lui demanda-t-il, ne cachant pas son désespoir.

- Tu n’as rien fait... Je me sens bien avec toi, j’ai même des sentiments pour toi mais tous les deux ça ne marchera pas. Lui avoua-t-elle, triste.

- Mais pourquoi ? J’ai des sentiments pour toi aussi ! Dit-il en se rapprochant d’elle. - J’ai envie qu’on aille plus loin toi et moi. 

- Je garde un secret depuis que j’ai quitté le Brésil. Zafina est la seule à le connaître... Si je te le disais tu me regarderais avec dégoût. 

- Quel est le rapport avec ta réaction de l’autre soir ? Et tu sais, à moins que tu aies tué quelqu’un, il n’y a rien qui pourrait me dégoûter de toi. 

- C’est ce que me disaient les hommes au Brésil avant qu’ils n’apprennent mon secret.

 

 

- Tu sais quoi ? J’ai un secret moi aussi qui pourrait éventuellement mettre en péril notre relation, alors pour te prouver que tu peux tout me dire je vais te le révéler. Lui dit Korben avec sérieux. - Je suis bisexuel. Ça te dégoûte ?

- Non, pas du tout... Répondit Tabatah qui commençait petit à petit à reprendre confiance.

- Me voilà rassuré... Je ne vais pas te forcer à me dévoiler ton secret. Je voudrais juste que tu comprennes que jamais je ne te jugerai. Ce qu’on a tous les deux est vraiment chouette et j’aimerais qu’on continu ensemble.

 

 

- Je... Je suis intersexuée. Avoua enfin le mannequin.

 

 

Korben, sans dire un mot, vint l’enlacer tendrement avant de l’embrasser passionnément.

 

- Merci de me faire assez confiance. Sache que ça ne change absolument rien pour moi. J’ai toujours autant envie d’être avec toi. Ton genre n’est qu’un détail.

- Je crois que tu ne réalises pas vraiment... Je me considère comme une femme et je le suis administrativement mais je suis née sans organe reproducteur et je suis porteuse de gènes masculins. Ça veut dire que tu n’as aucune chance de fonder une famille avec moi si c’est ce que tu souhaites à l’avenir. Tu ne pourras pas te projeter aussi facilement avec quelqu’un comme moi. Le prévint-elle tout de même.

- Arrête de dire des conneries. Rétorqua le grand roux. - On est au XXIème siècle, il existe beaucoup de moyens divers d’avoir des enfants quand on n’est pas un couple « dans la norme »... Je déteste ce terme, mais bref... Si on arrive à ce stade, on trouvera la solution qui nous convient. En attendant, j’aimerais beaucoup qu’on reprenne notre relation, qu’est-ce que tu en dis ?

- J’aimerais beaucoup aussi. Par contre sois patient avec moi, je ne me sens pas prête de coucher avec toi...

- Prends tout le temps qu’il te faudra, Taby... On y va à ton rythme.

 

 

La jeune femme, émue se jeta dans les bras de Korben et sanglota.

 

- J’ai tellement de chance de t’avoir rencontré... L’entendit-il dire, la voix chevrotante.

- C’est moi le chanceux.

 

Ils restèrent ainsi pendant quelques minutes avant que Tabatah ne lui propose de rester.