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    Une heure et demie plus tard, Donna et Maximilian Vuokko firent leur entrée dans leur villa finlandaise, comme prévu, pour passer cinq jours avec leurs fils. Résidant aux Emirats Arabes-Unis pour affaires pendant un certain temps, ils étaient encore moins présents dans leur pays natal que dans le passé. Laissant leurs enfants maîtres de leur propre vie tout en s’assurant qu’ils ne manquaient de rien matériellement.

    - Home Sweet Home ! S’exclama le patriarche de sa voix forte et autoritaire en entrant dans le hall. 

    - Aldarik ? Wilhem ? Nous sommes rentrés ! S’exclama Donna à son tour.

    Donna était d’une très grande beauté et restait dans une forme exemplaire du haut de ses cinquante ans et cela sans l’aide de quelconque artifice mais grâce à une vie saine et équilibré. En plus d’être la femme de l’un des plus puissants chefs d’entreprise d’Europe, elle était également le bras droit de son mari depuis trente ans. Elle l’avait supporté et aidé à bâtir son business à partir de rien. Elle s’occupa de ses trois enfants jusqu’à ce que l’aîné atteigne sa majorité pour pouvoir enfin retourner sur le chemin du travail et passer le plus clair de son temps à aider son mari à bâtir l’héritage de leur descendance.

    Le couple Vuokko étaient très épanouis et contents de leur carrière. Ils étaient également dans l’ensemble très satisfaits du parcours de leurs enfants même si Tea leur en fit voir de toutes les couleurs avec son comportement mais étant donné qu’elle avait enfin réussi à atteindre son objectif professionnel, ils firent table rase du passé et la félicitèrent pour son succès.

     

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    - Bonjour maman, papa. Aldarik arriva en premier et serra ses parents dans ses bras avant de laisser la place à son frère pour faire ses salutations.

    - Ah, mes chéris. Vous nous avez manqué, vous savez ? Il faudra nous rejoindre à Dubaï un de ces quatre, vous n’allez pas en revenir de la villa que nous possédons là-bas. Notre chambre est un aquarium avec vue sous la mer ! C’est exquis. J’ai vraiment hâte que vous voyiez ça !

    - Ouais... Super... Fit Wilhem en faignant l’excitation. Dubaï était le dernier endroit où il avait envie de se rendre. Il n’était vraiment pas fan de cette ville et surtout quelle idée de pioncer dans un aquarium... !

     

    ~ 180 ~

     

    - Fils, Fit son père en s’approchant de lui, tout souriant et en lui tapotant l’épaule affectueusement. – Ta mère et moi sommes fières de ton acceptation au Cedars Sinai. Tu fais notre fierté. Tu iras très loin dans la vie en continuant comme ça. On voulait te voir avant ton départ et c’est le seul créneau que nous avions.

    - Merci. Répondit simplement Wil en souriant légèrement à son père.

    Après quelques minutes supplémentaires de discussions futiles, les parents se dirigèrent vers leur chambre pour se préparer pour le diner, laissant leur deux fils à nouveau seuls.

     

    ~ 180 ~

     

    - Ne sois pas distant, d’accord ? Ils ont faits l’effort de faire des milliers de kilomètres pour nous voir, pour TE voir. Ils sont loin d’être parfait mais il y a vraiment pire comme parents. 

    - Là est tout le problème, ils ne devraient pas avoir à faire des efforts pour voir leur famille. On croirait que c’est un fardeau pour eux de venir voir leurs enfants ! Tout ce dont ils se sont mis à parler c’est de leur villa à Dubaï et de toutes les entreprises qu’ils s’apprêtent à racheter ! Ils n’ont même pas demandé de nouvelles de Tea, bon sang ! S’emporta le grand blond en essayant de ne pas trop élever la voix de peur d’attirer l’attention de leurs parents. 

    - Ils ont toujours été comme ça, tu aurais dû t’y faire depuis le temps, Wil !  Et puis on discutera peut-être de Tea pendant le repas, ils viennent de se taper une dizaine d’heure de vol donc ils sont fatigués.

    - Non mais tu sais très bien que leur Jet Privé est un appartement volant alors ils ont sûrement bien dormi pendant la durée du vol. Ce n’est pas une excuse. Bref, je vais voir si Birgit a besoin d’aide... Rétorqua Wil en soupirant et en se dirigeant vers la cuisine pour proposer son aide à leur gouvernante.

     

    ❋  ❋  ❋

     

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    Plus tard, les quatre membres Vuokko partageaient donc un repas tout en discutant de tout et de rien, mais surtout de l’entreprise familiale. Maximilian et Donna donnèrent naissance à leur entreprise  à l’âge de vingt deux ans, dès la fin de leurs études universitaires. Leur petite boîte d’événementiel connu des débuts plutôt difficiles avant que le succès ne commence à venir. Maximilian devint un homme d’affaire hors pair et se révéla rapidement être quelqu’un de très influent dans le milieu. Sa femme, elle, était une experte en communication et avait le pouvoir d’attirer n’importe quel client au sein de leur entreprise pour une collaboration à long ou à court terme. Au fil du temps, le couple commença à racheter les entreprises en difficulté, ce qui ne fit qu’accroître leur puissance, leur influence ainsi que leur porte feuille, et fit d’eux l’une des plus grandes richesses d’Europe.

     

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    Leur carrière était encore une fois toute leur vie alors même lorsqu’ils se retrouvaient avec leur enfants, ils ne pouvaient s’empêcher de discuter de ce sujet. Ce ne fut jamais un problème pour Aldarik. Comme ses parents, toutes ces histoires de fusion-acquisitions et autres termes spécifiques était le centre d’intérêt de l’aîné, alors Wilhem se trouva à les regarder échanger sans même capter un seul des mots qu’ils disaient. Il soupira discrètement tout en pensant à sa grande sœur qui semblait ne même pas exister pour eux.

     

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    - Alors, Wil ! S’exclama soudainement sa mère, le faisant légèrement sursauter et sortir de sa rêverie. – Qu’est ce que tu racontes de beau ? Tu n’as pas dit un seul mot depuis le début du repas. Tu devrais être content de partir découvrir l’Amérique. Ton père et moi y sommes allés tellement de fois... Ils ont des endroits vraiment magnifiques et luxueux !

    - Bah... Y a rien à dire... Je suis content, oui. C’est tout... Haussa simplement le grand blond.

    - Il a fait une autopsie tout seul pour la première fois la semaine dernière ! Ajouta Aldarik pour essayer d’égayer la conversation tout en lui faisant discrètement des gros yeux qui voulaient dire « sois aimable et fais la conversation à nos parents ! »

    - Oh, vraiment ?! Maximilian semblait très fier de son benjamin. – Alors comment c’était ? Tu penses te spécialiser dans la médecine légale, alors ?

    - Je pensais plutôt me tourner vers l’addictologie, mais c’est vrai que ça m’a beaucoup plu de pratiquer cette autopsie. J’ai aimé aider à connaître les circonstances du décès de la personne et aider à résoudre l’enquête la concernant mais je ne sais pas si je serais capable de pratiquer une telle chose sur un corps d’enfant ou sur un corps salement amoché ou en putréfaction. Le corps sur lequel j’ai bossé était frais donc c’était supportable. Répondit sincèrement Wilhem, content que l’attention soit enfin sur lui. 

     

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    - Tu veux te spécialiser en addictologie par rapport à l’histoire avec cette dingue, c’est ça ? L’interrogea alors sa mère. – Et dire qu’elle a mit les pieds chez nous ! Je n’arrive toujours pas à y croire. Tea a vraiment eu de mauvaises fréquentations, heureusement qu’elle est partie avant qu’il ne lui arrive quelque chose ! Va savoir ce que cette dégénérée aurait pu lui faire.

    - J’étais intéressé par cette spécialisation bien avant tout ça, m’man... mais il est vrai que toute cette histoire m’a encore plus donné envie d’aider les gens dépendants de substances toxiques à retrouver une vie normale et saine. Je ne serai définitivement fixé que lorsque je serai un véritable interne dans quelques années et que j’aurai vu toutes les spécialités.

    - Quoi que tu choisisses de faire, tu le feras bien. Ton frère et toi, vous ne nous avez jamais déçu, on a toujours pu dormir sur nos deux oreilles en ce qui vous concerne. Dit son père. Bien évidemment, Wilhem ne rata pas le double sens de ce que son père venait de dire et de surcroît, il ne pu s’empêcher de chercher la petite bête.

    - Tu insinues que tu es déçu de Tea, donc ?

    - Oui. Répondit sincèrement son père. – J’ai tout fait pour qu’elle réussisse, j’ai même enfreint la loi en la faisant refaire son année à Sibelius et regarde tout ce qu’elle a fait ? Regarde comment elle nous a remercié ! Maintenant, ça va, elle mène sa carrière de mannequin et ça semble plutôt bien aller pour elle mais elle nous en a fait voir de toutes les couleurs et avoir une fille qui menace mes employés pour sortir un clip d’une chanson plagié dans laquelle elle apparaît quasiment nue, c’est une très mauvaise image pour notre famille aux yeux du monde. J’ai failli perdre plusieurs contrats à cause de ses conneries. Alors même si aujourd'hui je suis content qu'elle ait enfin trouvé un sens à sa vie, et que je l'ai pardonné pour ses fautes, je n'oublierai jamais tous ses actes.

    - On sait que c’était sa manière de se faire remarquer, qu’elle est celle qui a le plus souffert de notre absence mais il faut comprendre que si on vous laisse autant d’autonomie et que nous sommes souvent absents, c’est pour : certes, nous occuper de notre business mais aussi pour vous apprendre à vous endurcir et à travailler dur pour votre vie professionnelle future mais surtout pour vous apprendre à ne compter que sur vous-même. C’est assez étrange comme procédé, je le conçois, mais chaque famille fonctionne différemment et c’est comme ça chez nous. Le travail passe avant le plaisir et la famille. Quand vous serez matures professionnellement parlant, on rattrapera le temps perdu tous ensemble. Expliqua Donna de sa voix douce. – Au fait, Max, comment sais-tu que Tea a plagié une artiste dans cette immondice visuelle qui a été diffusé dans tout le pays.

    - Tea ne sait pas parler allemand... Et ce n’était pas du tout sa voix sur cette chanson.

     

    ~ 180 ~

     

    - Elle a plagiée Calypso Hietala, m’man. Répondit Wilhem, blasé au plus haut point. Il préféra laisser couler la conversation et se dit que le plus important était qu’il serait le seul à soutenir sa sœur quoi qu’il advienne. Tant pis pour le reste de leur famille de pures matérialistes. – Je sors de table. Je reviendrai plus tard.  Dit-il en se levant.

    - Très bien, on procèdera à la recherche d’un appart’ à L.A quand tu descendras. Autant en profiter pendant que nous sommes là. L’averti son père.

    Wilhem acquiesça silencieusement et se rendit vers sa chambre pour aller Skyper sa sœur. Il avait vraiment besoin de la voir après cette après-midi fatigante.


  • ~ 181 ~

     

    A des milliers de kilomètres des côtes finlandaises, Tea faisait son sport quotidien pour se maintenir en « forme ». L’obsession ultime de la grande blonde était son corps. Depuis un an, sa routine consistait à se peser dès le réveil et suivant le résultat, elle prenait un repas très léger ou jeûnait. L’industrie de la mode était encore plus intransigeante sur le corps de leurs mannequins. Hadès avait vraiment réussi à booster sa carrière et elle ne regrettait pas une seule seconde d’avoir usé de ses charmes et de ses talents buccaux pour arriver à son objectif. Elle s’était retrouvée à défiler en portant des vêtements de créateurs d’une valeur de plusieurs milliers de dollars sur les plus grands podiums des Etats-Unis et d’Europe et pour elle ça n’avait pas de prix.

     

    ~ 181 ~

     

    Elle pouvait supporter les brûlures d’estomac dont elle était régulièrement victime, les  douleurs dans ses articulations et les grosses fatigues qu’elle faisait passer avec quelques cachets de vitamines. Pour se booster, elle se répétait sans cesse cette bonne vieille citation disant qu’il fallait souffrir pour être belle. Elle était d’ailleurs passée à un stade supérieur dans sa quête de beauté puisqu’elle avait enfin sauté le pas sous les conseils d’Hadès et s’était refaite faire le nez et la bouche. Elle était parfaitement contente du résultat et ne regrettait pas son choix. Elle se sentait vraiment bien dans sa peau et sentait que ce n’était qu’un avantage pour sa carrière, même si elle n’était pas un mannequin photo.

    En se noyant dans le travail et en prenant soin de son apparence, elle réussit aussi à repousser ses pensées les plus sombres au fond d’elle. La déchéance d’Helga fut un véritable choc pour elle et Tea faillit tout lâcher pour retourner en Finlande auprès de son petit frère. Tea ne s’attendait pas à ce que tout parte en vrille à ce point là. Elle se devait alors de rejoindre Wil pour se faire pardonner et l’aider à remonter la pente comme lui l’aurait fait pour elle (même si elle l’en aurait empêché par pure fierté). Hadès l’en dissuada bien évidement, lui expliquant qu’elle avait une carrière à mener et qu’elle pourrait toujours le contacter via Skype ou téléphone tout en précisant que si elle se rendait compte que Wilhem donnait l’impression de ne pas se remettre de tous ces événements, elle pourrait repartir là-bas. Elle n’eut pas besoin de quitter les Etats-Unis et pu continuer sa carrière et essaya de se remettre peu à peu de toutes ces émotions négatives.

    Malgré ça, tout semblait bien aller professionnellement parlant. Côté cœur, elle entretenait toujours une relation avec son agent. Elle ne pouvait cependant toujours pas savoir si ce n’était que physique entre eux. Il était tendre et affectueux avec elle. Il lui faisait des petits cadeaux, lui disait des mots gentils et l’encourageait sans cesse à rester parfaitement mince. Il semblait réellement tenir à elle et c’était tout ce qui lui importait. Il ne serait jamais aussi parfait que Köylen mais elle s’y ferait. Et puis maintenant que ce dernier n’était plus avec Calypso, Tea avait toujours en quelque part dans son esprit, l’espoir qu’elle pourrait le reconquérir, mais cette fois elle s’y prendrait mieux... Quoique, étonnamment elle approuvait sa relation avec Kristina. Il fallait aussi dire que Tea était très fan de sa musique pop. Elle avait également brièvement vu le clip d’Amaranth et ne pouvait nier que la nouvelle Calypso ne faisait plus aussi gamine qu’avant mais elle ne l’appréciait toujours pas pour autant. Son souhait le plus cher s’était réalisé et c’était tout ce qui comptait. Köylen s’était enfin rendu compte de son incompatibilité avec Calypso la parfaite sainte ni touche.

     

    ~ 181 ~

     

    La notification lui informant que quelqu’un était en train de l’appeler sur Skype la fit sortir de ses pensées et la jeune femme se dirigea vers son ordinateur pour répondre à son frère tout en s’essuyant son front en sueur. Elle était contente d’avoir de ses nouvelles mais en quelque part, elle appréhendait un peu sa réaction face à ses interventions chirurgicales. Quand elle mit à jour sa photo de profil sur Twitter, elle reçut rapidement un sms de son frère avec écrit : « WTF TEA ?!!! » auquel elle ne répondit pas. Là, elle ne pouvait pas vraiment le snober vu qu’elle était en ligne (bien que sur le statut « Ne pas déranger » mais ça, Wilhem n’en avait rien à fiche). Elle accepta l’appel et attendit que le visage de son frère n’apparaisse.

     

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    - Hei, toi ! Le salua-t-elle joyeusement. Elle le vit la regarder longuement, détailler le moindre de ses traits et secouer la tête d’un air totalement blasé. 

    - T’es vraiment sérieuse, là ? L’attaqua-t-il direct. – Tu étais bien comme tu étais, là on dirait que t’as une ventouse à la place de la bouche et ton nez est moche ! Tu ressembles à la nana qui s’est transformé en Barbie. Elle s’appelle comment déjà ? Valeria Lukukava, Lukinova... Bref j’sais plus ça finit en –va, elle est hyper laide et j’espère que tu ne comptes pas te transformer en poupée barbette toi non plus parce que ça va craindre sinon ! On ne te reconnaît même pas !

     

    ~ 181 ~

     

    - Wilchou et ses légendaires exagérations ! Ça m’avait trop manqué ! Se moqua gentiment la grande blonde. – Sinon, je vais bien merci ! Et toi ? Continua-t-elle en riant.

    - Perkele ! S’exclama une seconde fois Wilhem, complètement scandalisé face au physique de Tea. – Depuis quand tu as un sourire gingival ? Quand tu souriais on ne voyait jamais tes gencives ! Et surtout on ne voyait pas ta mâchoire aussi facilement. Tu as encore plus maigris que la dernière fois que je t’ai vu. T’es malade ? Réponds-moi sincèrement, combien tu pèses ? 

    - Tu sais, tes interrogatoires à chaque fois qu’on discute sur Skype commencent à me lasser. Je vais très bien ! Oui j’ai perdu du poids, mais ça va ! La preuve, je viens de faire une heure de Pilâtes. Si j’étais malade je n’aurais jamais eu assez de force pour m’entraîner, ok ? Alors relax ! J’ai simplement perdu ma graisse et gagné du muscle ! Elle l’entendit grogner, toujours avec son air perplexe.

    - Bref, les parents sont à la maison. Ils restent cinq jours. Il changea alors de sujet. De toute façon, une fois qu’il serait sur place, elle ne pourrait rien lui cacher, alors...

     

    ~ 181 ~

     

    - En quel honneur ?! Demanda sa sœur, étonnée que leurs parents fassent signe de présence physique aussi longtemps.

    - J’sais pas, ils avaient envie de voir leur enfants...

    - Ouais, leur héritier Aldarik, surtout ! Ils ne sont jamais venus me voir quand ils étaient en Italie pendant mon défilé il y a deux mois ! On voit qui sont les chouchous... Dit Tea amèrement. Wil se contenta de soupirer de lassitude. Il ne pouvait être que d’accord avec ce que venait de dire sa sœur. Ils discutèrent alors de tout et de rien pendant quelques minutes. Les deux frères et sœurs et étaient contents de partager ce petit moment entre eux même si des milliers de kilomètres les séparaient.

    - Au fait... J’ai essayé de contacter Helga dans l’HP où elle est internée. Avoua soudainement Wil.

     

    ~ 181 ~

     

    - Tu as pu lui parler ? Ça se passe comment pour elle ? Wil lui expliqua alors sa brève discussion avec le Docteur Tulinen.

    - Ça n’a pas l’air de bien aller du tout pour elle. Ça m’inquiète. Dit-il après son récit.

    - Va savoir ce qu’il se passe dans ces établissements aussi... Puis en même temps qu’est ce que tu veux qu’on fasse ? Elle restera là-bas toute sa vie à moins qu’elle retrouve ses esprits et si ça arrive un jour, elle sera envoyée en taule à perpète sans aucun espoir de sortir. Elle ne foulera plus jamais les rues d’une ville sans être enchaînée et escorté par quatre agents armés. Sa vie est foutue. Dit-elle enfin.

    - C’est en partie de ma faute. Répondit Wil d’un ton morne. – J’ai  contribué à ruiner sa vie et elle failli tuer Sledge et Zupp. Je crois que je ne serai jamais tranquille tant que je ne lui aurais pas parlé.

    - Tu sais, pendant un moment je me suis également tenue responsable de ses actes mais après avoir réfléchi, je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas. Certes, je l’ai aidé à tout mettre en œuvre pour attirer Sledge, mais quand j’ai réalisé que ça ne mènerait à rien et que je ne voulais pas qu’elle finisse comme moi et Köylen, je lui ai demandé d’arrêter de se faire du mal à jeter son dévolu sur un mec qui ne voulait pas d’elle. Je me souviens encore de cette soirée... C’était la fois où elle était chez nous.

     

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    - C’est ce même soir que je lui ai parlé de la méphédrone. Putain, si je n’avais pas ouvert ma grande gueule elle n’aurait peut-être pas été plus loin ! C’est vraiment de ma faute, là !! S’exclama Wil encore plus bouleversé.

     

    ~ 181 ~

     

    - Est-ce que tu lui as fait sniffer cette putain de drogue toi-même ? Est-ce qu’elle t’a braqué pour que tu lui en file un échantillon ? NON ! Elle a elle-même fait ses propres choix en s’introduisant dans ton labo ! Elle a prit la mauvaise direction sans l’aide de personne d’autre. C’est vraiment malheureux qu’elle en soit arrivée là mais personne ne l’a forcé ni persuadé de faire les actes qu’elle a commis ! Il faut vraiment que tu comprennes ça, Wil sinon tu vas perdre la tête toi aussi.

    - Il faut que je trouve un moyen de lui parler dans les plus brefs délais. Soupira Wil, désemparé. – Ou même que je réussisse à discuter avec son docteur, je peux pas partir sans l’avoir fait.

    - Partir où ? Tu vas où ?! Lui demanda alors sa grande sœur. Wil, réalisant la bourde qu’il venait de commettre se dépêcha de trouver un moyen de se sortir de là sans encombres.

    - Je t’en parlerai plus tard. Il faut que je te laisse, maman viens de m’appeler et tu sais à quel point elle n’aime pas attendre... On se capte un de ces quatre.

     

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    - Mouais... Et n’oublie pas ce que je t’ai dit. Tu n’y es pour rien mais si pour t’en persuader il faut que tu la voie elle ou son doc, fais le. En fin de compte, tout ce qui importe c’est réellement que tu retires ce fardeau que tu portes sur tes épaules depuis tout ce temps. Moi je l’ai fait et je me porte à merveille. Bien entendu, je ne pourrai jamais oublier ce qu’il s’est passé, même si j’étais loin des événements, mais j’apprends à vivre avec, j’avance dans ma vie et c’est tout ce qui importe.

    - Quelle sagesse ! Répondit Wil, en souriant légèrement. – Merci pour tes conseils, tu as l’air beaucoup plus mature... Je pensais que tu ne t’en remettrais pas mais je suis agréablement surpris de constater que j’avais tors. Bon j’y vais. A plus tard.

    - A plus. Je t’aime p’tit frère.

    - Idem ! Dit-il enfin avant de couper la connexion. Tea retourna à ses occupations de la journée.


  • ♫ Poets of the Fall - Rogue

     

    Au même moment dans la villa Gen X,

     

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    Le quintette s’était quotidiennement levé de bonne heure depuis une semaine pour entamer les enregistrements instrumentaux des titres de leur prochain opus. Seulement, la bonne humeur qui planait auparavant avait complètement disparu et à la place, la tension entre deux des membres du groupe était tellement palpable qu’on pouvait littéralement la toucher.

     

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    Köylen et Denn étaient en train d’écouter les autres membres jouer mais ce dernier regardait discrètement le leader et le batteur se lancer des regards assassins pendant la session. Le manager n’avait pas cherché à connaître la raison de leur querelle parce qu’il devina assez aisément qu’il s’agissait de l’arrivée d’Amaranth sur le continent et connaissant Köy comme si c’était lui qui l’avait fait, il était en train de péter une crise de jalousie parce que Seb l’avait « trahit » en allant rencontrer son ancienne stagiaire.

     

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    Lorsque le manager découvrit que Köylen avait quitté sa petite amie, il comprit alors pourquoi le leader n’avait eu aucun mal à quitter la Finlande pour venir ici. Et quelle ne fut pas sa surprise quand il apprit également qu’il s’était mis avec Kristina à la place. Denn était au courant de tous les événements passés car il en avait été informé par Mina, la manager d’Amaranth qui lui expliqua toute l’histoire. Il avait été vraiment emmerdé que la relation de Köy et Caly se termine ainsi et il espérait comme tous les autres membres que tout finirait par s’arranger et qu’ils s’expliqueraient enfin un jour.

     

    ~ 182 ~

     

    Il n’entrait jamais dans la vie privée des membres du groupe sauf si le but était de maintenir une harmonie saine et/ou d’empêcher un projet de tomber à l’eau. La seule fois qu’il avait enfreint sa règle c’était justement pour Köylen et Calypso quand le grand frère de cette dernière qui avait découvert sa relation avec le leader, avait menacé de tout raconter à leurs parents et de mettre un terme au stage de la jeune fille. Bien que ça l’avait bien emmerdé de fourrer son nez dans leurs affaires, il n’avait pas d’autre choix que de tenter de tout rétablir pour ne pas chambouler leur emploi du temps, l’avenir professionnel ainsi qu’universitaire de Caly et également l’harmonie au sein du quintette.

     

    ~ 182 ~ 

     

    Et aujourd’hui, Denn allait encore une fois devoir se mêler de leurs affaires afin que Köylen arrête ses conneries. Il était redevenu complètement invivable depuis quelques jours. Il passait le plus clair de son temps à critiquer le travail fourni en disant que ce n’était pas assez satisfaisant, qu’il fallait que tel partie de telle chanson soit mieux jouée, qu’on entendait trop la basse, que telle chanson était trop pop à son goût alors que trente minutes auparavant tout était parfait. Il décida même de changer d’avis en ce qui concernait leur premier single, préférant sortir un titre intitulé « Outta my head » dont personne n’avait encore entendu parlé puisque monsieur venait à peine de l’écrire et n’avait pas encore terminé d’écrire les partitions ! En bref, si Denn ne faisait rien, il craignait que la conception de cet album finisse par se faire dans l’anarchie la plus totale et que cela se ressente à l’écoute (ce qui serait une véritable catastrophe pour la réputation du groupe). Ils avaient un emploi du temps parfaitement calibré et le moindre changement mettait en péril le bon déroulement de la conception de leur opus. Il attendit alors la fin de la session d’enregistrement avant de dire d’un ton sans appel :

     

    ~ 182 ~

     

    - Köylen et Sebastian, suivez-moi immédiatement ! J’ai à vous parler...

    Seb lâcha ses baguettes et obéit sans se faire prier alors que son meilleur ami les suivit en traînant des pieds et en tirant la tronche comme un petit gamin de six ans. Arrivé à destination, c'est à dire sur le perron à côté de l'entrée de leur demeure, Denn ouvrit à peine la bouche que le chanteur s’exclama :

     

    ~ 182 ~

     

    - T’as pas intérêt à m’engueuler parce que j’ai rien fait !!

    - Oh putain, t’es vraiment plein d’merde, c’est pas possible ! L’attaqua Seb illico.

    - C’est bon, ça suffit ! Les tempéra directement leur manager. – Je vous jure que parfois il m’arrive de ne pas avoir l’impression de gérer un groupe de musique mais plutôt une garderie ! Je vous ai convoqué ici pour que vous régliez vos problèmes ! Prenez le temps qu’il vous faut mais ne rentrez pas tant que c’est pas réglé ! Vous faites vraiment chier quand vous vous y mettez, c’est lunaire !

     

    ~ 182 ~

     

    - Mais... Protesta Köylen avant d’être une nouvelle fois arrêté par son manager.

    - Chut ! Je veux pas t’entendre !  Il se dirigea vers l’entrée de la villa et dit une dernière fois avant de disparaître derrière la porte. – N’oubliez pas que le temps que vous perdez à vous en mettre plein la tronche, représente le temps que vous perdez à créer votre album. Premier album entièrement produit par vos soins qui plus est...  Enfin, j’dis ça, j’dis rien...

     

    ~ 182 ~

     

    Après son départ, Köylen resta dos à Sebastian et fixa un point invisible face à lui, le regard froid. Il avait l’impression de se retrouver en primaire, quand il avait été obligé de s’excuser pour avoir dérouillé l’un de ces vils rejetons qui l’avaient traité de chouette.

    Köy entendit Seb exploser de rire et se retourna illico, la mine contrite cette fois-ci en regardant le batteur comme si il lui était poussé une deuxième tête. Il se foutait de sa gueule ou quoi ?

     

    ~ 182 ~

     

    - Ça va, tu te payes bien ma tronche ?!

    - Ouah putain... Fit le grand blond en essayant de reprendre son souffle après son fou rire. - Tout ça est d’un ridicule !

    - Ah, donc le fait que tu ailles secrètement voir mon ex pour la féliciter de sa percée ici sachant ce qu’elle m’a fait est ridicule ?! S’exclama-t-il irrité au plus haut point.

     

    ~ 182 ~

     

    Seb qui avait enfin reprit son sérieux se leva de la table où il s'était assis pour se mettre face à son ami et lui parler d’un ton sérieux.

    - Qu’est ce que je t’ai dis le jour où tu m’as appris que tu comptais quitter Caly et que tu m’as limite envoyé chier quand je t’en ai dissuadé ?

    - Que tu ne te mêlerais plus de ma vie sentimentale... Bougonna le grand brun.

    - Exact. Ça signifie aussi que je n’ai pas à prendre parti pour aucun d’entre vous et que je ne te donnerai plus de conseils dans ce domaine. Tu es assez mature pour prendre tes responsabilités et assumer tes choix et tes actes. Et puis moi, je fais ce que je veux, j’ai pas de comptes à te rendre, j’ai pas à te dire où je vais et qui je vois donc ton histoire de voir ton ex secrètement tu te la garde. Je suis allé voir une amie qui m’a beaucoup manqué et ça s’arrête là. Dit Seb sans détour en soutenant le regard ténébreux de son ami. Cependant, durant sa petite tirade il y vit un peu de tristesse et d’amertume et cela le perturba quelque peu mais le chanteur se reprit très vite et son regard redevint indescriptible. 

    - Si Maya t’avais traité comme de la merde, je l’aurais rayé de ma vie et t’aurais soutenu coûte que coûte sans réfléchir ! Je me serais directement mis de ton côté parce que t’es mon frère, mon meilleur ami ! Mais bon... ce n’est pas réciproque, c’est pas grave. Je m’y ferai. Je suis juste déçu.

    - Mais Köy, tu sais très bien depuis le début que j’étais toujours resté proche de Caly ! Je comprends pas pourquoi tu me parle de ça, là ! Tu te rends compte que tu pars loin ? Pendant une semaine tu as fait chier tout le monde avec ta mauvaise humeur et ta mauvaise foi légendaire juste parce que j’ai été la voir !  

     

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    - T’sais quoi, laisse tomber, ok ? Allez, on a fait la paix, j’arrête mes conneries et on oublie ça. Je sais juste que dorénavant je ne pourrais plus te confier quoi que ce soit. On sait jamais, peut-être que t’iras tout raconter à ta super pote. Grommela le chanteur. – Vous avez dû bien vous payer ma tête, tiens.

    - Alors déjà on n’a pas parlé de toi quand on s’est vu. Ensuite, si tu ne veux plus te confier à moi parce que je la fréquente, il ne te reste que Kristina à qui faire confiance parce le groupe y comprit Denn, a été invité à sa pendaison de crémaillère. Donc voilà... 

    Le sang de Köylen ne fit qu’un tour dès qu’il entendit les propos de Sebastian. Il ne savait pas si il était plus surpris de savoir que son groupe et son manager avait été invité chez son ex ou si c’était le fait de savoir qu’elle avait emménagé dans le coin. Il pensait bêtement que son groupe était uniquement de passage pour leur promotion. C’était une info terriblement difficile à digérer pour le jeune chanteur qui essayait tant bien que mal de recoller les morceaux de son cœur.

     

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    - Je ne sais pas pourquoi tu n’arrives pas à comprendre à quel point ça a été dur pour moi de faire ce choix de la quitter... Dit Köy au bout d’un moment. Seb ne dit rien et attendit qu’il continue de se confier pour de bon. – Quand je t’ai dit ce jour là que c’était terminé avec Caly et que tu m’as fait remarquer que ma réaction était dû à ma jalousie, au fait qu’elle passait beaucoup de temps avec Enzo, tu avais raison. Je ne supportais pas de m’inquiéter à chaque fois qu’elle se trouvait en présence d’un mec canon et plus sympa que moi. J’ai essayé, pourtant Seb ! Je te jure que j’ai essayé de maîtriser ça ! Mais quand j’ai vu ces photos dans ce tabloïd... P’tain... Pourtant j’en ai rien à foutre de ces torchons d’habitude mais là je voyais des photos de ma copine dans les bras de ce mec. Je la voyais lui adresser ce sourire qu’elle ne réserve qu’à moi d’habitude et c’est là que j’ai compris qu’elle avait cédé à ses avances et que j’étais cocu. 

    - Mais bordel, ces images ont été détournées, Köy ! Tu sais très bien que jamais elle ne ferait ça, elle t’avait dans la peau, je peux te le garantir.

     

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    - Tu vois, c’est ça ton problème ! Votre problème à tous ! Vous êtes tous genre : Oh, Caly t’as trompé ? Oh mais non elle ne ferait jamais ça, elle est tellement parfaite ! Vous êtes aveuglé par son joli minois comme moi-même je l’ai été quand je suis tombé amoureux d’elle, mais elle est forte ! Elle est très très forte pour manipuler les gens ! Elle devrait faire espionne, agent infiltré ou j’sais pas quoi parce qu’elle sait très bien gagner la confiance des gens, se faire aimer pour ensuite leur cracher à la figure et les démolir ! Je plains le prochain gars qui va se retrouver sous ses griffes parce qu’elle est plus sexy que jamais, maintenant.

    - Non mais, t’es fou ou...? Lui demanda Seb, complètement abasourdi par la tirade de son interlocuteur. – Comment t’as fait pour t’imaginer tout ça ?

    - Ta gueule, je n’imagine rien. T’es juste aveuglé, c’est tout. Au moins avec Kristina c’est plus simple.

    - T'as peut-être laissé filer l’amour de ta vie pour des suppositions, tu le sais au moins ?

     

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    - Pff ! Pouffa Köylen en shootant dans un caillou avec ses Dr. Martens. – Je savais depuis tout petit que j’étais pas fait pour ces conneries. Puis quand j’étais avec elle, je commençais petit à petit à penser le contraire. C’était tellement bon d’être si proche de quelqu’un. J’avais de nouvelles perspectives quand j’étais avec elle. Je prenais cent fois plus mon pied au lit et surtout, j’avais vraiment l’impression de faire face à mon alter ego ! On avait tellement de choses en commun... Mais c’était du pipeau, ça faisait parti de sa stratégie pour me séduire et je me suis fait avoir en beauté ! Tu me crois quand je te dis qu’un soir j’ai même rêvé qu’on avait des gosses, j’ai rêvé qu’on vivait je n’sais où près de la plage. On avait cinq gosses dont trois avec mes yeux. Je ne te raconte pas comme ils étaient beaux, le parfait mélange d’elle et moi. Je me souviens qu’il y avait trois garçons et deux filles. Ils se chamaillaient en jouant sur la plage pendant que Caly et moi on composait des chansons. P’tain j’ai pas l’air con à parler de ça.  Surtout que jamais ça n’arrivera puisque tout ce que j’ai vécu avec elle n’était que mensonge. Je ne m’adonnerai qu’à la musique, maintenant. Il n’y a que ça qui compte.

     

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    - Tu ne connais pas l’avenir, Köy. Dit simplement Sebastian, plutôt touché par ce qu’il venait de lui révéler.  Il s’approcha de lui et le prit amicalement dans ses bras. Köy qui était plus que tendu, se relaxa instantanément. – Et dire que j’avais dit que je ne me mêlerai plus de ta vie sentimentale...

     

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    - T’en fais pas, tu n’auras vraiment plus à t’en mêler puisque j’en aurai bientôt plus.

    - Comment ça ?

    - Je pense pas que ça va durer plus longtemps avec Kris. Elle commence à vouloir aller plus loin dans notre relation et j’ai pas envie de donner suite. Elle m’a dit qu’elle m’aimait il y a plusieurs jours et je suis incapable de réciproquer. Je vais la libérer, elle trouvera mieux que moi.

    - Je pensais que tu voulais que ça marche entre vous ?! L’interrogea Seb.

    - Oui, mais j’sais pas... Je tiens énormément à elle pourtant mais j’ai l’impression de me servir d’elle. Je reproduis ce que Caly a fait avec moi. Répondit Köylen. Sebastian soupira de lassitude en passant ses mains dans ses cheveux d’un air frustré.

    - Mouais... bah, fais comme tu le sens, hein. De toute façon tu sais ce que je pense d’elle.

    - Tu ne seras jamais de mon côté dans cette histoire, n’est-ce pas ? Lui demanda Köy, las.

     

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    - Encore une fois, j’ai pas à choisir de côtés ! Je dis juste que tu n’as aucune preuve qu’elle t’ait trompé et que tu es parti trop loin dans ton délire à cause de ta jalousie. Tu n’as pas cherché à lui accorder le bénéfice du doute, ou à lui demander de te prouver qu’elle t’a été fidèle. Je dois vraiment t’avouer que j’ai peur de ce qu’il va se passer quand vous allez vous revoir.

    - T’es un comique, toi ! Comment voulais-tu qu’elle me prouve qu’elle n’avait rien fait avec l’autre enflure ?

    - Je suis sûre qu’elle aurait trouvé un moyen.

    - Puis qu’est ce que tu veux  qu’il se passe quand on se verra ? Je l’ignorerai et c’est tout... Y a pas à chercher plus loin. Elle n’existe plus pour moi, c’est terminé et je pense pas qu’on se croisera de si tôt. Dit Köylen, même si il ne croyait pas un mot de ce qu’il venait de dire. En fait il ne savait pas du tout quelle serait sa réaction le jour où il se trouverait face à elle. Il vit Sebastian soupirer longuement en ne le lâchant pas des yeux. On dirait qu’il cherchait à lui dire quelque chose mais qu’il ne savait pas comment s’y prendre. – Bon accouche, qu’est-ce que tu as ?

     

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    - Tu la reverras dans un mois. A Coachella...

    - Au Coachella Valley Music and Arts Festival?! S’exclama Köylen, incrédule. Ils venaient à peine de s’inscrire à l’événement et bossait d’arrache pied pour pouvoir présenter les prémices de leur nouvel album. Il ne s’attendait absolument pas à ce qu’il partage une scène avec Amaranth aussi tôt.

    - Amaranth et Gen X sont les têtes d’affiches du festival. Je l’ai appris ce matin par Denn.

    - Putain... Se contenta de jurer Köylen, le regard dans le vide.

    - Je t’en supplie, Köy... Promet-moi que tu resteras civilisé.

     

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    - Non. Il va y avoir une baston, j’en suis sûr. Parce que déjà, dès que son frère va voir ma gueule, il va se précipiter pour me foutre la patate de ma vie, mais je suis préparé et t’inquiète pas qu’il sera bien reçu. Quand à Calypso qu’elle n’essaye même pas de venir me parler parce qu’elle va comprendre la vie, elle aussi. Bon, tu permets ? Je rentre, maintenant.

    Sebastian regarda son ami rentrer dans la villa, la mine torturé. Gen X et Amaranth allaient à coup sûr se retrouver dans un scandale sans précédent dans le monde musical et tout cela allait les entacher pour un bon moment. La presse people allait à coups sûr vendre leurs magazines comme des petits pains et la réputation de leurs groupes respectifs serait mise à rude épreuve. Le pire, c’est que le batteur n’avait même pas eu le temps de dire à Köylen qu’Enzo était également programmé pour le festival. Seb devait à tout prix trouver le moyen de mettre tout le monde en garde, et il remerciait le ciel que Caly ait fait sa pendaison de crémaillère, ainsi ils pourraient les prévenir de l’état d’esprit de Köylen et comment procéder pour éviter que le festival ne se transforme en pugilat.