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    Un mois plus tard.

     

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    Il était assez tard et Calypso ressentit le besoin de prendre une bonne douche avant d’aller se coucher. Elle s’exécuta donc et aussitôt que le jet d’eau entra en contact avec son corps, elle libéra un soupir de contentement.

    À six mois et demi de grossesse, elle commençait sérieusement à manquer d’énergie. Elle avait eu sa dernière échographie ce matin et le Dr Ravaaska l’avait sommée de se déplacer le moins possible et de continuer à s’alimenter correctement. Chose qui s’avéra plus facile à dire qu’à faire car la jeune femme n’était pas habituée à ne rien faire de ses dix doigts.

    Après avoir passé dix minutes à chercher quoi faire jusqu’à son accouchement prévu dans deux mois et demi, elle décida qu’il était temps d’aller dormir...

     


    ♬ Daughtry - Lullaby
    Ma trad’ !

     

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    Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit Köylen avec sa guitare sèche à la main. C’était la toute première fois qu’elle le voyait avec un instrument depuis sa sortie de coma et surtout depuis son retour à la maison.

    Il n’avait même pas remis les pieds dans le studio d’enregistrement depuis qu’elle lui avait fait écouter les chansons de l’album posthume d’Ozvan.

     

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    Elle s’installa alors à ses côtés et se laissa bercer par la douce mélodie qui sortait de son instrument.

     

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    I can’t wait to see your faces - J’ai hâte de voir vos visages
    I can’t wait to hold your hands - J’ai hâte de tenir vos mains
    I can’t wait to take you places - J’ai hâte de vous emmener dans des endroits
    And watch you try to understand - Et de vous regarder essayer de comprendre

    But until I do - Mais en attendant
    Yeah, until I do - Ouais, en attendant
    I’ll be right here waiting for you - Je serai juste là à vous attendre

     

    ~ 390 ~


    I can’t wait to see your faces - J’ai hâte de voir vos visages
    And I can’t wait to hold your hands - Et j’ai hâte de tenir vos mains
    When you get here, it’s off to the races - Quand vous serez là, ce sera la folie
    And we’ll tackle all life’s demands - Et on luttera contre toutes les exigences de la vie

    But until I do - Mais en attendant
    Yeah, until I do - Ouais, en attendant
    I’ll be right here singing for you - Je serai juste là à chanter pour vous

     

    ~ 390 ~


    Soon I will see your faces - Bientôt je verrai vos visages
    And I’ll get to hold your hands - Et je pourrai tenir vos mains
    I know I’ll have trouble trying to explain - Je sais que j’aurai du mal à expliquer
    The things I don’t understand - Les choses que je ne comprends pas

    And until I do - Mais en attendant
    Since I won’t have a clue - Vu que je n’en aurai aucune idée
    I’ll just sing this song for you - Je chanterai simplement cette chanson pour vous

     

    ~ 390 ~


    Yeah, until I do - Ouais, en attendant
    And this is you-know-who - Et c’est vous savez qui
    And Daddy’s right here singing for you - Et papa est juste là à chanter pour vous

     

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    - Aïe ! On se calme là-dedans ! Y a pas à pogoter dans mes entrailles, comme ça !! S’exclama Caly dont les bébés bougeaient beaucoup en ce moment.

    - Ils aiment ce qu’ils entendent ! Dit Köylen en ricanant.

    - Je crois bien, oui ! C’était magnifique.

     

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    Le grand brun posa sa guitare, aida Caly à se lever et l’accompagna vers le lit où ils s’installèrent confortablement. Il semblait vouloir dire quelque chose sans savoir comment commencer. Calypso trouvait qu’il paraissait un peu anxieux et cela lui fit un peu peur...

     

    - Qu’est-ce qu’il t’arrive... ? Lui demanda-t-elle alors.

    - Heu... Ça fait plusieurs jours que je me tâte pour te parler d’un truc mais j’ai peur que tu me prennes pour un taré.

     

    Köylen voulait lui parler de ce qu’il avait vécu pendant son coma. Il avait besoin d’en parler à une personne et qui de mieux que la futur mère de ses enfants.

     

    - Je serai la dernière à te juger, tu le sais bien. Dis-moi ce qui te tracasse.

    - Bon, d’accord...

     

    Le grand brun commença à lui expliquer son aventure mystique dans les moindres détails pendant au moins trente minutes. Il guettait les réactions de Calypso en même temps mais cette dernière conservait un visage neutre tout en étant très concentré sur son récit.

     

    - Je crois que tu as fait une expérience de mort imminente quand tu étais au bloc opératoire. Le Dr Kakko m’a dit que tu avais été déclaré mort cliniquement pendant quelques secondes... En ce qui concerne le reste, je pense que tu as tout simplement rêvé. Lui dit-elle calmement.

    - Quoi ? Mais comment tu expliques que j’ai pu voir nos enfants par exemple... ? Comment j’ai pu savoir que ce serait des triplés avant que tu me le dises ? Et Jan et Torsten ?

    - Je n’ai pas cessé de te parler pendant ton coma. Tu as dû entendre ces choses que je t’ai dites et tu as construit un rêve en rapport à ça. Expliqua Caly avant d’argumenter un peu plus. - Je t’ai annoncé ma grossesse triple donc tu as rêvé d’eux. Concernant la musique, j’ai joué Shadowman dans ta chambre à la guitare pendant le réveillon de Noël et pour la musique que jouait ta mère au piano et que tu m’as entendu chanter avant de te réveiller... C’est une chanson que j’ai composée pour toi et que je te chantais souvent.

     

    Köylen était à court de mot. Il essayait de se persuader que Caly avait tort... et qu’il avait vraiment vécu ce moment surnaturel. Ça ne pouvait pas être un rêve !

     

    - Comment tu expliques Lucia, alors ? La fille que tu aurais eue avec Dante si j’étais mort ?

    - Lucia est sa collègue qui a pris les rênes de son école quand il était ici... Il m’en a parlé pendant l’une de nos conversations dans ta chambre.

    - Et le tchèque, alors ?

    - Hein ?

    - J’ai oublié de te raconter ça ! À un moment donné, je crois que ma mère m’a parlé en tchèque ou une autre langue slave dans ces eaux-là... Comment tu expliques ça ?

     

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    Caly ne répondit pas immédiatement. Alors comme ça il avait bien entendu Paveł quand il était venu le voir... Elle n’aurait pas d’autre choix que de lui dire la vérité.

     

    - Ça tombe bien que tu abordes le sujet parce que je ne savais pas comment et quand le faire. Commença à dire la jeune femme.

    - Tu commences à me faire peur, là...

    - Tu n’as aucune raison d’avoir peur... mais ça risque de te faire un choc parce que... ça concerne ta famille paternelle.

    - Ma... ma famille paternelle... ? Répéta Köylen. - Tu... Tu as rencontré mon... mon père... ?

    - Non, pas ton père. Ton demi-frère... Rectifia Calypso.

    - Qu... Quoi ?

     

    Caly lui raconta à son tour le jour où Paveł vint à l’hôpital pour le rencontrer en n’omettant aucun détail.

     

    - J’ai gardé contact avec lui et l’ai tenu à jour sur ton rétablissement. Il avait l’air tellement heureux de te rencontrer... et concernant ton père, je ne sais rien de plus que ce qu’il a bien voulu nous dire.

    - Ce que je retiens c’est qu’il sait que j’existe, l’a caché à son fils... et qu’il n’a jamais voulu prendre contact avec moi. En déduit Köylen, tristement. - Alors pourquoi voudrais-je prendre contact avec lui ? J’ai failli crever donc il a eu une espèce d’illumination ou un truc du genre ?

    - Je comprends tout à fait ta réaction... mais il y a beaucoup de non-dits et de trous dans cette histoire. Ce que moi je retiens, c’est qu’il a été dévasté quand il a appris pour ton accident, ça montre bien qu’il tient à toi. Regarde, quand Seb a rencontré son père et que ce dernier lui a expliqué la vérité sur la raison de son absence, ils rattrapent le temps perdu et ils sont proches, maintenant. Ça pourrait être pareil pour toi.

    - Tu veux que je les rencontre ? C’est ça que t’es en train d’insinuer ?

    - Seulement quand ou si tu t’en sens prêt. On en avait parlé à Punta Cana, je sais... Répondit Calypso. - Tu peux déjà dans un premier temps rencontrer Paveł. Il habite en France où il fait ses études de musique... Vous êtes nés la même année, en plus ! Il est de Janvier !

     

    Köylen était assez perdu. Une partie de lui avait envie de continuer de haïr ce père qui avait fait tant de mal à sa mère mais une autre était du même avis que Calypso. Il avait pas mal de questions sur sa relation avec cette dernière et il voulait également connaître cette autre part de son identité...

     

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    Il regarda Calypso attraper son ordinateur et pianoter rapidement dessus avant de lui montrer le profil Facebook de ce demi-frère...

    Ce qui frappa illico Köylen furent les yeux du jeune homme. Il avait les même que son... leur père. Caly lui tendit l’appareil et il commença à faire défiler ses différents posts.

    Il apprit alors qu’il jouait vraiment très bien de la basse, qu’il aimait faire des road trips et surtout... qu’il était allé à pas mal de concerts de Gen X et Amaranth et semblait être un fervent fan de leurs groupes.

    Köy mit l’ordinateur à terre avant de revenir auprès de Calypso.

     

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    - Je... J’ai besoin de réfléchir. Se contenta-t-il de répondre. - J’ai besoin d’un peu de temps pour digérer tout ça... Je comprends que ça ait été difficile de m’en parler et je te remercie de l’avoir fait.

    - Prends le temps qu’il te faut. Il m’a dit qu’il était prêt à patienter. Il est compréhensif.

     - Par contre, si tu as d'autres bombes atomiques à lacher, c'est le moment.. 

    - Il n'y a rien d'autre, Köy. Répondit Caly en ricanant. 

    Köylen se contenta d’acquiescer d’un bref mouvement de tête avant de revenir au sujet initial.

     

    - Donc si je comprends bien, tout ce que j’ai vécu pendant mon coma était de la pure imagination ? Un simple rêve... ? Vraiment... ? Je savais que je pouvais avoir de l’imagination, mais pas à ce point-là, quand même !

    - Rêve ou pas, tout ce que je sais c’est que ça t’a maintenu en vie et que grâce à ça tu es avec nous, ce soir. C’est la chose la plus importante à retenir, Köy... Se contenta de lui dire Caly, émue malgré elle.

     

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    Köylen était d’accord avec ça aussi et se contenta de la serrer dans ses bras. Lui, restait persuadé qu’une partie de son expérience n’était pas un rêve et personne ne lui enlèverait cela de la tête.