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    Ce changement s’avéra être drastique dans la mesure où ils passèrent du confort de leur salon à un cimetière... Celui de Kiel. 

    Ils avaient face à eux une femme et trois jeunes adultes qui semblaient se recueillir devant ce qui était censé être l’emplacement de la tombe de sa défunte mère. Köylen ne comprenait absolument rien de ce qu’il se passait.

     

    - Qui sont ces gens ?

    - Regarde attentivement. Se contenta de lui répondre Ozvan tout en enroulant son bras autours du sien.

     

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    Köylen s’exécuta et regarda l’un des deux jeunes hommes s’agenouiller pour poser un joli bouquet de fleur sur l’une des deux tombes qui se trouvaient face à lui. Par il ne savait quel force, Köylen réussit à distinguer très nettement les écritures sur les pierres tombales et il sursauta tout en faisant un pas en arrière : la tombe à côté de celle de sa mère était la sienne.

     

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    Alors qu’il allait demander des explications à sa mère, il vit une petite fille courir vers les quatre personnes.

    - Maman !!

    Elle ne devait pas avoir plus de sept ans et ses cheveux étaient blonds comme les blés, ses yeux d’un bleu très clair et elle avait la peau mate. Elle était très mignonne.

     

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    - Lucia, combien de fois je t’ai dit qu’il ne fallait pas crier et courir dans un cimetière ? La sermonna gentiment sa mère en se retournant pour la prendre dans ses bras.

     

    Köylen resta figé pendant un temps indescriptible quand il se rendit compte qu’il s’agissait de :

     

    - Ca... Caly...! Je me souviens ! S’exclama-t-il enfin.

     

    Elle avait quelques années en plus et qu’est-ce qu’elle était belle. Plus belle que jamais. Elle semblait parler créole avec sa fille et malgré ça il comprenait parfaitement ce qu’elle disait. Il se mit à sourire malgré lui, mais il était triste de la situation... Surtout lorsqu’il vit Dante arriver en marchant rapidement vers elles.

     

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    - Désolé, elle a détalé comme un bolide dès que je l’ai sortie de la voiture. S’excusa-t-il, en finnois cette fois-ci. Köylen le regarda poser ses lèvres sur les siennes avec un énorme pincement au cœur.

     

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    - C’est ce qui arrivera si je meurs, c’est ça... ? Demanda-t-il tristement à sa mère qui avait les yeux fixés sur la scène face à eux.

    - Oui. Répondit-elle tout simplement.

    - Elle sera heureuse et aura pleins d’enfants avec Dante... Et c’est censé me donner envie de revenir à la vie ? C’est un peu raté. Mais en un sens je suis content pour elle... Et ça me rassure de savoir qu’elle refera sa vie.

    - Tu as oublié un petit détail, je crois. Reste attentif. Répéta Ozvan, un tout petit léger sourire aux lèvres.

     

    Köylen soupira discrètement mais écouta sa mère. Il regarda la petite Lucia rejoindre les trois jeunes adultes qui étaient toujours de dos. Elle se mit à côté d’une jeune femme aux cheveux longs d’un noir de jais.

     

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    - Je suis triste que votre vrai papa soit parti au ciel quand vous étiez dans le ventre de maman. Dit la petite fille en lui prenant la main. - Je lui ai fait un dessin comme chaque année ! Mon papa m’a aidé à l’encadrer cette fois ! Comme ça il ne s’envolera plus et sera protégé de la pluie jusqu’à ce qu’on revienne l’année prochaine.

    - Merci petite puce. Dirent les trois jeunes d’une seule et même voix.

     

    Le leader Gen X, pour la première fois depuis son arrivée dans cette espèce d’au-delà, senti que de véritables larmes coulaient sur ses joues à profusion. Sa gorge se serra, les battements de ce qui était censé être son cœur s’accélérèrent et comme pour confirmer ce qu’il venait de comprendre, il se tourna vers sa mère qui se contenta d’un léger hochement de tête.

     

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    - Des... des triplés ? Nos triplés... ? Elle... Elle est... ? Bégaya-t-il choqué au plus haut point.

    - C’est l’une des raisons pour lesquelles tu ne peux pas rester ici. Répéta-t-elle encore une fois.

     

    Köylen ne répondit pas immédiatement et se contenta de contempler ses enfants, même s’ils étaient de dos. Il sentait déjà cet amour inconditionnel à leurs égards et il se rappela enfin de toute sa vie sur Terre : Gen X; la conception de l’album posthume d’Ozvan mais surtout son amour pour Calypso.

    Sa mère avait raison. Il n’avait rien à faire là...

     

    - Comment je fais pour partir d’ici ? Demanda-t-il alors à sa mère qui lui fit face.

    - À la seconde même où tu as vu Calypso et vos futurs enfants, tu es revenu à la vie.

    - Quoi ? Mais ça n’a pas de sens puisque je suis toujours là avec toi. S’exclama Köylen, dans l’incompréhension.

    - Quelque chose de l’autre côté te maintient ici. Il semblerait que ton corps ne soit pas encore prêt à recevoir ton esprit... Tu partiras d’ici quand le moment sera propice. Se contenta de lui répondre sa mère sans entrer dans les détails. Elle lui prit la main. - En attendant, j’ai quelque chose à te montrer qui va te plaire.

     

    Leur environnement se transforma pour une troisième fois...