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    2 mois plus tard.

     

    Aujourd’hui était le 20 mars. Cela faisait donc quatre mois pile que Köylen avait été plongé dans un coma artificiel. Cependant, il y a une semaine, les docteurs avaient estimés que la guérison du leader Gen X était complète et qu’il pouvait enfin en être sorti sans danger.

    Alors que les proches de Köylen pensaient que sa sortie de coma se ferait en un temps, le Dr Kakko dut leur expliquer qu’au contraire, pour préserver son cerveau, ils devaient s’y prendre petit à petit. Les doses de sédatifs étaient donc diminuées petits à petit jusqu’à épuisement.

    Aujourd’hui était le jour où plus aucun sédatif ne coulait dans ses veines. Il fallait donc s’attendre à ce qu’il se réveille d’un moment à l’autre.

     

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    Les deux Gen X, Dante et Calypso venaient à peine d’arriver à l’hôpital quand le Dr Kakko enleva les intraveineuses et débrancha le ventilateur qui aidait Köylen à respirer. Il avait bien meilleur mine puisque sa plaie au visage avait totalement cicatrisée.

    Calypso - qui était à présent enceinte de quatre mois et demi, Dante, Sebastian et Korben se trouvaient dans un étrange mélange entre la joie, l’euphorie et surtout la tristesse. Parce que bientôt, ils allaient devoir lui faire part de tout ce qu’il avait manqué... et perdu.

     

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    La jeune femme s’approcha un peu du Dr Kakko qui surveillait les signes vitaux de son patient avant de l’extuber.

     

    - On ne vous remerciera jamais assez de lui avoir sauvé la vie.

    - Je n’ai fait que mon boulot... mais c’est ce genre de conclusion qui me rappelle pourquoi j’ai choisi la médecine. Répondit tout simplement le docteur.

     

    Caly sourit légèrement et se tourna vers son copain. Elle le contempla et n’attendait qu’une seule et unique chose... de pouvoir voir à nouveau son regard gris acier qu’elle aimait tant.

     

    ☠ ☠ ☠

     

    Dans un endroit où le temps et l’espace n’existent pas...

     

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    Köylen se jeta dans les bras de sa mère et la serra très fort tout en sanglotant comme un enfant. Étrangement, il retrouva des sensations qu’il reconnaissait puisqu’il sentait le corps de sa mère contre le sien et reconnaissait l’odeur de son parfum. Il avait l’impression d’avoir dix ans encore... Il n’avait pas envie d’aller autre part, il se sentait tellement bien ici.

     

    - Tu m’as tellement manqué, maman... Dit-il en sentant des larmes couler sur ses joues alors qu’en réalité elles étaient sèches.

    - Toi aussi, mon p’tit chat... Mais tu n’as rien à faire ici. Lui dit-elle.

    - Je... Je suis vraiment mort, alors ?

     

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    Ozvan ne répondit pas à sa question. Elle lui prit délicatement la main et marcha dans ce vide blanc pendant quelques secondes avant que leur environnement ne se transforme autours d’eux. Petit à petit le salon de leur maison à Kiel se matérialisa et Ozvan lâcha la main de son fils pour aller s’installer sur son piano blanc.

     

    ♬ Kota Suzuki - Legacy (Improvisation Piano Version) 

     

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    Köylen, comme hypnotisé par les notes qui s’échappaient des touches sur lesquels les doigts fins d’Ozvan se posaient, s’installa à ses côtés et l’écouta jouer. Comme lorsqu’il était petit. Il en profita pour regarder autour de lui. Il avait l’impression d’être retourné dans le passé étant donné que la décoration du salon était telle qu’elle était quand il était enfant. Il y avait même quelques-uns de ses anciens jouets qui trainaient par terre.

     

    - Tu n’as rien à faire ici. Répéta sa mère tout en continuant de jouer de son instrument de prédilection.

    - Tu... Tu me l’as déjà dit... Lui fit-il remarquer. - Tu n’es pas contente de me voir ?

    - C’est trop tôt... Beaucoup trop tôt... Dit-elle ensuite, le regard fixe sur les touches de son piano. - Tu ne dois pas rester ici.

    - Mam... Maman... ? Bégaya un peu le chanteur, ne comprenant pas les agissements de sa mère.

    - Ce n’est pas ton heure, tu ne dois pas rester ici. Est-ce que tu comprends ? Lui expliqua-t-elle sans pour autant le regarder.

    - Oui mais... Comment revenir à la vie si je suis mort ?

     

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    - Tu ne l’es pas... Du moins pour le moment. Répondit sa mère. - Tu dois avoir la volonté de retourner à la vie et le fait que tu sois encore là montre que tu ne l’as pas. Tu as un temps imparti pour te décider avant qu’il ne soit trop tard.  

    - Je n’ai pas envie de te laisser... Dit-il, le regard triste. - Je me sens tellement bien ici, en plus. Je me sens léger, heureux, insouciant... Il se figea quelques secondes avant de lui demander : - Je... Je ne me souviens déjà plus de ma vie sur Terre... C’est normal ?

    - Ça signifie que tu t’enfonces, que tu laisses la mort t’emporter. Lui répondit Ozvan qui avait arrêté de jouer alors que la musique continuait de résonner dans la pièce.

     

    Elle se leva et l’invita à en faire de même. Comme lorsqu’ils étaient dans ce vide immaculé et pour la seconde fois, leur environnement changea instantanément autours d’eux.