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    ♫ Nightwish - The Crow, The Owl and the Dove ( Instrumental )

     

     

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    Je suis réveillé en pleine nuit par une odeur bien particulière... Je reconnaîtrai cette odeur entre mille ! C’est de l’ApfelStrudel. Ma mère m’en faisait souvent quand j’étais gamin... Mais c’est qui le taré qui cuisine à trois heures du matin ? Il faudrait peut-être que j’aille voir... Puis de toute manière, vu que je me suis endormi sur le canapé du salon, j’en profiterai pour aller terminer ma nuit dans ma piaule. 

     

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    Je commence donc à me lever du sofa et j’ai une étrange impression lorsque je constate que mes pieds ne touchent pas le sol... Comme si je faisais un mètre vingt ! Sûrement les effets de l’alcool vu que je ne suis pas rentré du pub très frais... En plus j’ai un peu mal à la tête, v’la la gueule de bois que je vais me taper tout à l’heure... ça me casse déjà les pieds !

     J’entends des rires derrière moi, apparemment, il y a une femme ici... Il se passe un truc louche, je ne comprends vraiment pas tout là... Je me lève du canapé avec maladresse. C’est que tout me paraît franchement plus grand, c’est vraiment une sensation spéc’, on dirait la fois où je me suis bourré la gueule à n’en plus savoir mon propre prénom ! 

     

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    Je me dirige donc vers la seule source de lumière de la maison et m’arrête illico devant ce que je vois. Je sais maintenant ce qu’il m’arrive. Non, je ne suis pas ivre, je suis juste en plein rêve.

    Comment je le sais... ?

     

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    Eh bien tout simplement parce qu’il y a ma mère à quelques mètres de moi. Elle rie comme elle le faisait tant avant, même lorsqu’elle était au plus bas. Mais ici, elle a l’air vachement heureuse. Ce que je constate, c’est qu’elle est encore plus belle, avec ses longs cheveux blonds et ses yeux rieurs et pétillants.

     Ce n’est pas la première fois que je rêve de ma mère mais ce rêve ci me paraît bien étrange. Surtout que c’est la première fois que je la vois compagnie d’un homme que je ne peux pas encore voir vu qu’il est de dos. Il prend ma mère dans ses bras amoureusement et lui dépose quelques baisers sur la joue et le cou. Il a l’air heureux lui aussi... Je me demande qui il est, même si j’ai l’étrange impression de deviner son identité...

     

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    - Chéri, regarde qui vient de se réveiller... ?

     Ma mère vient de poser les yeux sur moi et me lance ce sourire et ce regard qui me manque énormément. Je donnerai tout ce que j’ai pour pouvoir revoir ce regard en réalité. Elle me disait tous les jours qu’elle m’aimait comme si elle avait peur que j’en doute. Je lui répondais souvent qu’elle n’avait pas à s’en inquiéter puisqu’elle me le montrait chaque jour en s’occupant de moi. Je ne vois pas mon visage mais je suis sûr de sourire niaisement ! Je me sens bizarre, je n’ai pas l’impression de contrôler mes faits et gestes puisque j’avance petit à petit vers eux. 

    L’homme se retourne et je le reconnais immédiatement...

     

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    - Alors bonhomme, bien dormi ?

     Ce type, c’est mon père. C’est la première fois que je le vois dans un de mes rêves. Mais pourquoi, maintenant ? Je ne l’ai jamais vu en réalité, je n’ai réussit qu’à voir quelques photos dans le journal intime de ma mère et il n’avait pas vraiment cette coupe et portait des lunettes. Bref, c’est étrange de le voir... Je me demande s’il est vraiment comme ça en réalité. Il a un léger accent, vu qu’il est tchèque... A-t-il vraiment cet accent également... ? 

     

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    Il me prend dans ses bras. Je sais maintenant que je dois avoir six ou sept ans dans ce rêve.

    - Karel, tu ne trouves pas qu’on a le plus beau fils de la terre ? Je sais que tous les parents disent ça de leur môme, mais on a bien bossé quand même !

    - Dis pas ça devant lui, il va prendre la grosse tête ! 

     

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    Il passe affectueusement sa main dans mes cheveux. J’aime beaucoup ça. J’aime ce rêve... Il représente l’enfance que j’aurais voulu avoir. Je ne dis pas que je n’étais pas heureux avec ma mère, au contraire mais j’aurais aimé avoir mon père près de moi aussi. J’ai beau dire que je m’en fiche mais en réalité, ce n’est pas vraiment le cas et j’en veux à ce type d’avoir laissé tomber ma mère.

    Parfois je me demande ce qu’il a fait de sa vie. Qu’est-il devenu ? Me reconnaît-il quand il voit Gen X à la télé ou dans les magazines ? Ou reconnaît-il ma mère à travers mon visage... Soupçonne-t-il mon lien de parenté avec lui ? Il doit sûrement avoir une vie de famille.... J’ai peut-être des frères et sœurs dans la nature. Vous savez, c’est très frustrant de savoir que la seule personne à qui je pourrais me rattacher, dont le sang coule mes veines, avec qui je partage le même patrimoine génétique ne sait peut-être rien de mon existence.

     Mais en quelque part je me dit que ce n’est pas plus mal car je me demande si je serai ce que je suis aujourd’hui si j’avais eu une vie normale... 

     

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    Soudain, un téléphone portable sorti de je ne sais où sonne et à mon plus grand étonnement, ma mère dit :

    - C’est surement Calypso !

     - Tu devrais répondre Köy. Elle va avoir besoin de toi... Me conseil mon père. - Je t'aime mon fils...

     

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    Köylen se réveilla alors soudainement au même endroit où il s’était réveillé dans son rêve et son téléphone sonnait vraiment. C’était l’appareil qui l’avait tiré de son fantasme et il fut plus que surprit quand il constata qu’il s’agissait effectivement d’un appel de sa copine. Le chanteur, un peu chamboulé, se retrouvait dans le noir de sa villa et il regarda le moindre recoin de la pièce espérant bêtement que ses parents seraient toujours là.

     

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    Le téléphone cessa de sonner. Il en profita pour reprendre ses esprits. Ce rêve l’avait vraiment affecté tellement qu’il paraissait réaliste.

     

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    Une fois avoir reprit ses esprit et décrocha le téléphone qui s’était remit à sonner car il trouvait vraiment étrange que Caly l’appel à quatre heures du matin, il devait sûrement se passer quelque chose et il s’inquiéta aussitôt... Il pensa alors aux paroles de son père dans son rêve, qui étaient vraiment étranges.

    Au moment où il décrocha, il entendit déjà les sanglots de sa petite amie, son inquiétude alla crescendo :

     - Ma puce ? Qu’est ce qu’il se passe ? Pourquoi tu pleures ?

     - Kö... Köy, tu... tu peux venir me chercher... ? S’il te plaît... Je veux plus rester ici !

     - Qu’est ce qu’il se passe ?! Paniqua aussitôt le chanteur.

     

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    - Sledge... Il sait... Il... Sa voix s’étouffa dans un sanglot.

     - J’arrive. Je suis là dans une heure, d’accord ? Köylen comprit qu’elle s’était violemment disputé avec son frère et si elle allait jusqu’à l’appeler pour venir la chercher, c’est que la situation était devenue grave.

    - Ok... Pardonne-moi de t’avoir appelé à cet heure, je t’ai réveillé... S’excusa tout de même Caly, même si elle était soulagée qu’il vienne la prendre.

    - Ne t’excuse pas pour ça. Tu as bien fait de m’appeler, prépare tes affaires et attends moi.

    - On se rejoint au parc qui se trouve à 500 mètres de chez moi, je ne veux pas qu’il t’entende arriver.

    - Pas de problème, sois discrète. A toute à l’heure.

     

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    Après avoir raccroché, Köylen se changea et mit une tenue bien chaude car la nuit était sacrément glaciale ce soir. Il s’en alla à la fois songeur par rapport à son rêve mais également inquiet par rapport à Calypso. Il se demandait bien jusqu’où sa dispute avec son frère avait pu aller pour qu’elle souhaite carrément fuguer de chez elle... Le leader savait pertinemment que Sledge ne l’appréciait pas tant que ça et qu’il était hyper protecteur mais qu’avait-il bien pu faire ou dire à sa petite amie pour la mettre dans un état pareil ? Il fallait qu’il se montre patient car il savait qu’il ne tarderait pas à avoir des réponses à ses questions. Pour le moment, il espérait juste que Caly réussirait à sortir de chez elle sans se faire repérer

     

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    ♫ Linkin Park - Burning in the skies ( Instrumental )

     

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    Ce fut plusieurs heures plus tard que Köylen fut de retour avec sa petite amie dont la mine faisait peine à voir. Il avait pu la récupérer sans problème et durant le trajet jusqu’à Vantaa, elle lui avait expliqué en détail de quelle manière Sledge l’avait contraint de lui dire la vérité. Le grand brun l’incita à s’endormir et lui dit qu’elle lui expliquerait le reste de l’histoire une fois arrivé à la villa car apparemment, il s’était passé autre chose.

     

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    Après lui avoir préparé une boisson chaude, il l’emmena dans sa chambre. Il voulait qu’elle dorme avec lui désormais. Ce fut ainsi qu’ils se retrouvèrent tout deux sur son grand lit. Köy serrait sa petite amie contre lui et essuyait les larmes qui coulaient depuis des heures. Ses yeux rougit et gonflés lui faisait de la peine.

    - Sledge va tout dire à nos parents et à Denn si je ne casse pas avec toi. Cette phrase choqua le brun qui fronça violemment les sourcils. Sa gorge commençait même à se serrer.

    - Tu... tu vas le faire ? Tu veux qu’on arrête c’est ça ? Je comprendrais au fond... Mais ton frère est franchement dégueulasse de te poser un ultimatum pareil ! 

     

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    - Je n’ai pas envie d’arrêter mais il était sérieux, Köy ! Il est persuadé que t’es un bon à rien qui ne cherche qu’à coucher avec moi et que tu vas me rendre malheureuse. Il croit m’éviter d’avoir le cœur brisé en m’éloignant de toi.

    - J’en ai marre de passer pour le gros chaud lapin qui saute sur tout ce qui bouge. Je suis d’accord que je l’ai été avant de te rencontrer, mais c’est fini maintenant. Je suis avec toi et c’est tout ! Je pense avoir trouvé la stabilité que je voulais avec toi... Je ne suis pas une personne parfaite mais je suis sincère.

    - Je le sais, je lui ai dit. Mais il reste campé sur ses positions.

    - Donc ce que tu es en train de me dire c’est que tu vas mettre un terme à notre relation contre ton gré juste pour sauver ton stage ?

    - Si c’était vraiment ce que je voulais, je ne serais pas venu ici... En venant près de toi, je montre à mon frère que je suis sûre de mon choix et qu’il peut faire ce qu’il veut, je sortirais toujours avec toi. Même si je me fais virer de mon stage et même si mes parents m’envoient en pension !

    - Tes parents feraient vraiment ça ?!

    - Je ne sais pas comment ils réagiraient pour être honnête. L’idéal aurait été d’attendre la fin du stage pour leur annoncer... Mais tant pis.

     

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    - Tu prends des risques pour une relation qui ne dure que depuis quelques semaines... Tu aurais bien pu tout stopper mais tu veux continuer... Je compte à ce point pour toi ? J’en vaux vraiment la peine ?

     - Oui, ça te fait peur ? Lui demanda alors Caly en n’osant pas affronter son regard.

     - Un peu, oui... Mais j’aime beaucoup ça. Je ne peux pas nier que tu commences à prendre une place importante dans ma vie et que j’aurais été mal si ça s’était terminé entre nous. J’aurais fait la même chose pour toi.

     - Alors tu es prêt à affronter les foudres de mon frère tout à l’heure ? Il va surement rappliquer et plus que furax... Il va falloir le convaincre que notre histoire c’est du sérieux et que tu n’es pas du tout comme il pense...

     - Ton frère ne me fait pas du tout peur et tout se passera bien, tu peux me croire. Mais... il y a une question que je me pose depuis qu’on est ensemble.

     - Laquelle ?

     - Le fait que j’ai connu beaucoup de filles ne te révulse pas ? Je... J’en ai eu vraiment pas mal dans mon lit... Enfin pas celui là... 

     - Non. Je sais déjà que je ne suis pas comme les autres, sinon je ne serais pas contre toi dans la tenue où je suis à discuter avec toi et l’autre soir, tu ne m’aurais pas repoussé. Ce sont toutes ces choses qui me montrent que tu n’en a pas rien à foutre de cette histoire.

     - Ce que tu as fait l’autre soir, c’était pour me tester... ? Demanda alors le leader

     - Non, j’en avais vraiment envie.

    Köylen l'a regarda en souriant et lui dit :

     - Quand cette histoire avec ton frangin sera terminée, je te ferai ta fête...

     Caly se mit à rire, croyant qu’il plaisantait alors que le chanteur était vraiment sérieux.